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Introduction:
Connexions entre trouble de la personnalité borderline, clivage, raison et émotions.Définition.
Il n'y a pas de doute que des personnes borderline utilisent le clivage comme mécanisme de défense. Ce clivage qui consiste à idéaliser autrui puis ne voir ensuite que ses mauvais cotés. Ce clivage est-il biologique et ou psychologique ?
Vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons assez globale et à l'écoute de la souffrance.
Le clivage est une façon de diviser le monde en 2 pôles, "tout bon" et "tout mauvais". C'est ce que l'on appelle la pensée noir et blanc, un monde sans "gris". Le clivage est un mécanisme de défense pour se protéger..
* Shoda H. - Department of Psychiatry, School of Medicine, Shinshu University, Matsumoto, Japan
1993 Psychopathology - Phénomène de clivage d'un point de vue d'expérimentation du temps: de la personnalité multiple et hystérie au trouble de la personnalité borderline.
Résultats: Le degré de clivage était plus important dans le trouble borderline.
* Muller RJ. - Department of Psychiatry, University of Maryland School of Medicine, Baltimore.
1992 Compr Psychiatry - Y'a t-il une base neuronale dans le clivage borderline ?
La possibilité que des traumas émotionnels se produisant après la séparation-individuation, et impliquant d'autres problèmes, pourraient être provoquer le clivage est considérée, aussi bien que la possibilité qu'une anomalie congénitale dans la structure du cerveau ou de son fonctionnement pourrait être un facteur principal en pathologie borderline. Les façons d'examiner l'hypothèse que le clivage borderline a des bases neuronales est suggéré.
* Herpertz SC, Dietrich TM, Wenning B, Krings T, ... - Medical Faculty of Aachen Technical University- Germany.
Biol Psychiatry 2001 - Preuves d'un fonctionnement anormal de l'amygdale dans le trouble de la personnalité borderline
METHODES: Des patients borderline ont subi une IRM fonctionnelle (fMRI) pour mesurer les modifications hémodynamiques cérébrales régionales après activité du cerveau lors du visionnage de 12 diapositives standardisées émotionnellement opposées comparées à 12 diapositives neutres, qui ont été présentées dans un ordre aléatoire.
RESULTATS: Nos principales conclusions étaient que les sujets borderline, mais pas les sujets témoins, étaient caractérisés par un signal dépendant élevé de fMRI de niveau d'oxygénation du sang élevé dans l'amygdale et des deux côtés. De plus, une activation du cortex prefrontal medial et inferolateral a été observé chez les patients borderline. les borderline on montrés une activation dans le gyrus fusiforme.
CONCLUSIONS: Une activation supérieure de l'amygdale dans le trouble borderline est suggérée pour refléter les émotions intenses et de retour au calme généralement observées en réponse à des niveaux de stress même faibles.
* Schmahl CG, Vermetten E, Elzinga BM, ... - Dept of Psychiatry and Psychotherapy, University of Freiburg - Germany
2OO3 Psychiatry Res Apr 1 - Imagerie du volume de l'hippocampe et de l'amygdale chez des femmes avec maltraitance durant l'enfance et trouble borderline.
Le propos de cette étude était de mesurer les volumes de l'hippocampe et de l'amygdale chez des patients borderline. 10 patients borderline et 23 sujets contrôle. Les patients avec un trouble borderline avaient un volume moyen de l'amygdale 21.9% plus petit ainsi qu'un volume de l'hippocampe 13.1% plus petit, comparé aux contrôles. Ces conclusions sont en accord avec l'hypothèse que des altérations dans l'hippocampe et l'amygdale sont associées au trouble borderline.
* Bazanis E, Rogers RD, Dowson JH, Taylor P,... - Department of Psychiatry, University of Cambridge.
2OO2 Psychol Med - Déficits neurocognitifs dans la prise de décision et planification chez les patients avec un trouble de la personnalité borderline DSM-III-R.
METHODE: Des patients borderline étaient médicalement évalués avant d'accomplir des tâches automatisées de prise de décision et de planification précédemment montrées comme étant sensibles respectivement au dysfonctionnement du lobe frontal, et des tests de la mémoire visuelle spatiale et de modèle d'identification précédemment avérés sensibles aux dysfonctionnements du lobe frontal et du lobe temporal. Les performances des patients borderline étaient comparées avec le groupe test.
RESULTATS: Les performances des patients borderline sur les taches de prise de décision étaient caractérisées par un modèle de choix retardés et inadaptés lors du choix d'actions concurrentes, et par une réponse désinhibée et impulsive en pariant sur les résultats de leur décisions. Les patients borderline ont aussi montré des altérations dans la planification des taches.
CONCLUSIONS: Ces conclusions suggèrent que le trouble borderline est associé avec des altérations complexes dans les processus cognitifs dissociables fournis par les circuits entourant les lobes frontaux. Davantage de travaux sont nécessaires pour examiner la spécificité de ces résultats.
"Mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation. Ce que l'on appelle le clivage." (dsm4).
"Les patients présentant un trouble borderline internalisent des relations d'objet pathologiques précoces. L'utilisation des mécanismes primitifs de défense (que les individus sans trouble borderline se débarrassent durant le développement normal) maintient ces relations d'objet pathologiques. Aux premiers stades du développement, l'enfant en bas âge éprouve la figure maternelle de 2 manières contradictoires: La première est la bonne mère qui prévoit, aime, et reste proche. La seconde est la mère détestable, privante qui de manière imprévisible punit et abandonne l'enfant. Le résultat est une intense inquiétude, qui mène à la défense borderline du clivage" (kernberg).
"Le clivage, comme d'autres comportements communs dans le trouble borderline, est vu, non pas comme un acte d'agression intentionnel, mais comme une réponse automatique à l'intensité émotionnelle et à la dérégulation que le patient peut apprendre à anticiper et remplacer par un comportement plus efficace" (Don St. John, P.A, "The STEPPS Group Treatment Program for Borderline Personality Disorder", University of Iowa Department of Psychiatry).
"Je considère que le clivage et la dissociation comme étant synonymes, et le trouble borderline, qui est basé sur le clivage, comme étant un trouble dissociatif de l'axe 1" (Patricia D. McClendon - Ross, "Definitions: Splitting vs. Dissociation", 1994).
AAPEL: Pourquoi pas ! Mais dans ce cas, il serait alors certainement nécessaire de redéfinir la dissociation en y incluant le concept de "dissociation light et transitoire".
"À n'importe quel moment, vous en tant que NON (borderline) êtes vu par votre important Borderline en tant que tout bon, ou tout mauvais. Ils ne passent pas habituellement beaucoup de temps à penser, "hé, tu fais parfois de mauvaises choses, mais la plupart du temps tu es une bonne personne." C'est au delà des capacités de la plupart des personnes avec des traits borderIine. Ainsi, si vous êtes en désaccord avec quelque chose qu'ils disent, alors simplement en étant en désaccord vous devenez une mauvaise personne. Le comportement de clivage est ce qui rend les Borderline si dépendants des Non.
Parfois (souvent?) le clivage peut devenir permanent. Si vous êtes de manière permanente partagé mauvais, alors ils ne peuvent plus rien voir de bon sortir de vous. C'est pourquoi il est si facile pour eux de s'engager dans des tactiques telle que la campagne de dénigrement. Après tout, vous êtes Hitler, Staline et Satan rassemblé en une seule personne, et vous n'avez que ce que vous méritez." ("Splitting - An Introduction ", bpd411)
"Ce à quoi nous nous référons en tant que pensée noir et blanc est un modèle primitif qui remonte à la petite enfance. Quand un enfant de deux ans regarde le monde, il voit les choses comment étant entièrement de sa façon, ou comme un désastre. La maman est ici, elle me nourrit, donc elle est certainement bonne. La maman est dans l'autre pièce, elle n'existe donc pas ainsi elle m'a abandonné, et elle est mauvaise." (bpd411).
"Clivage: Le petit enfant voit tout dans la vie de façon tout bon ou tout mauvais. Ce mode de défense psychologique immature persiste chez les borderline, résultant en pensée "noir et blanche." Quand les événements de la vie sont perçus comme mauvais, la dysphorie s'installe. Quand les choses sont bonne, le borderline se sent souvent vulnérable, et a peur du retour du noir - le conduisant souvent et à nouveau à la dysphorie." (leland heller,"THE BORDERLINE PERSONALITY DISORDER NEW MANAGEMENT CONCEPTS").
"Le clivage est une idée de Kernberg. Si vous lisez Damasio vous apprendrez dans quelle partie du cerveau se trouve le siège de la raison et comme la raison est traitée versus l'émotion. Le clivage tel que décrit par Kernberg est probablement du à des dérégulations cognitives dans le cerveau ou mal rangés. Les personnes avec trouble borderline sont très différentes. Toutes les combinaisons sont possibles. " (Valery Porr,”BPD and Splitting”, TARA APD).
"Le cerveau dispose de deux systèmes pour évaluer les situations. Une est évolutionnairement primitive et dirigée par les émotions. Il contraint immédiatement l'espace d’hypothèse considéré par le second système, qui est conscient (guidé par la direction centrale), utilise le raisonnement logique et la déduction pour mettre au point des stratégies pour parvenir au but. Les émotions sont la source de notre "sens commun" — la connaissance immédiate qu'il y a certaines choses que nous n'avons jamais à considérer comme possibles. C'est probablement pourquoi nous réussissons là où les ordinateurs échouent.
L'erreur est de penser que l'esprit peut être séparé du corps, ils sont fondamentalement interconnectés. Au combien nos émotions sont primordiales pour notre capacité à raisonner et prendre des décisions. Un homme avec une lésion pré-frontale ne ressentira aucune émotion, incapable de juger des conséquences de ses actes, la désapprobation ou la récompense n'ayant strictement aucun effet sur ses actions. Elliot, après chirurgie (suppression du lobe frontal et connexions), était incapable de garder un travail ou de fonctionner normalement dans la vraie vie, alors qu'il obtenait des résultats dans la moyenne sur les tests de QI" (Damasio Antonio R,"Descartes' Error : Emotion, Reason, and the Human Brain", Avon 1995)
Aapel: Cela pourrait expliquer pourquoi les borderline ont des problèmes à agir "normalement" les émotions étant essentielles pour prendre une "bonne" décision, or, les personnes borderline sont "sur-emotionnelles".
Voici notre sentiment
N'importe quoi ?
Le clivage est le critère diagnostic numéro 2 du trouble borderline dans le dsm, on peut donc supposer que c'est un point important.
La vision psychanalytique de kernberg hypothèse une philosophie qui "tient la route" lorsque l'on sait que la plupart des borderline ont vécu des expériences traumatisantes durant l'enfance (voir ptsd). "Hypothéser" qu'ils seraient restés à un stade émotionnel précoce semble tout à fait vraisemblable.
La dessus, les neurologues "ajoutent une couche" en affirmant que le fonctionnement du cerveau d'une personne borderline révèle des différences notables, confirmant ainsi que le trouble borderline aurait sa part de biologique et génétique.
Damasio enfonce le clou démontrant que les émotions sont indispensables au raisonnement et à la prise de décision adaptée.
Si de plus, l'on tient compte du fait qu'une écrasante majorité de borderline se reconnaissent ou sont reconnus comme ayant une pensée noir et blanc (voir par exemple les témoignages), cela commence à faire beaucoup.
... Et l'on nierait tout cela ?
Le clivage (pensée noir et blanc) est-il commun chez les personnes borderline ?
Oui, même si nous ne disposons pas de statistiques (si vous en avez n'hésitez pas à nous les communiquer), mais il semblerait qu'en disant que plus 75% ont un mode de pensée noir et blanc, on soit assez proche d'une réalité.
Tous les borderline ont ils une pensée noir et blanc ?
Difficile de savoir exactement car cela peut être conscient ou inconscient. Cette pensée N&B est-elle réelle ou une perception ?
Disons que la présence de pensée noir et blanc chez un individu est un fort indice pour soupçonner un trouble borderline. (voir aussi personnalité narcissique).
Mais à l'inverse que l'absence de pensée noir et blanc ne suffit pas à prouver que la personne n'est pas borderline (dans tous les cas d'autres investigations sont nécessaires).
Le borderline est il méchant ? pourquoi suis-je devenu un monstre à ses yeux ?
Si l'on en croit certains "spécialistes", la réponse pourrait être "oui". Ils les décrivent comme antisociaux, violents, dangereux, bagarreurs, méchants, sans état d'âme, sans conscience, narcissiques, etc... ce n'est parfois pas faux mais ce n'est pas vrai...
Affirmer cela est démontrer que l'on a pas compris grand chose au trouble borderline.
Le jour où nous aurons compris que tous les comportements "méchants" d'une personne borderline ne sont que des mécanismes de défense, la justice aura franchi un pas supplémentaire.
Le clivage est un mode de défense. Chez le borderline l'émotion prend le pas sur la raison.
Que dire de plus ? rien
Si vous êtes passé instantanément de l'état de "perfection" à l'état de "monstre", cela prouve une chose, c'est que vous n'êtes pas indifférent à cette personne borderline.
Mais c'est trop "compliqué" pour cette personne de gérer des situations conflictuelles, de stress ou de peur de l'abandon. L'émotion prend le pas sur la raison.
Face à un état émotionnel incontrôlable, il a le "choix" entre le déni, la campagne de dénigrement, les larmes, la colère, la fuite physique, l'agression physique, l'humour, la dissociation et la pensée noir et blanc, ...
Il faut bien comprendre que c'est une question de survie pour lui, tout simplement
...
Est-il méchant ?
Non il souffre, et le drame pour lui c'est qu'il est, à divers degrés, conscient de cela.C'est bon, il est malade mais je ne comprends plus rien. C'est génétique, biologique ou psychique ?
Vous dites qu'il a été démontré qu'une personne borderline a un cerveau qui n'est pas comme celui de tout le monde ! Que faire alors ?
Si le trouble borderline n'était "que" génétique alors le seul moyen de les aider serait la thérapie-génie. (modifier les gênes).
Non la génétique ne semble être qu'un élément qui permet de prédisposer à la maladie.
Partons donc de l'hypothèse probable que ceci est vrai.
- Si vous n'avez pas de prédisposition génétique alors vous ne pouvez pas devenir borderline
- Si vous avez une prédisposition génétique alors vous pouvez devenir borderline.
Bon soit mais quand certains borderline pensent "c'est ma nature", il ont raison, leur cerveau a un fonctionnement différent !
Oui et non. Ils ne sont pas nés avec CE fonctionnement de leur cerveau. Des études ont démontrés un lien avec le niveau de sérotonine. Rappelons que cette sérotonine est un neurotransmetteur. Donc en donnant des médicaments qui permettent de rétablir un niveau normal de sérotonine, on modifie le fonctionnement de leur cerveau qui, de fait, va "mieux" fonctionner.
Ok, en lui rendant sa sérotonine, vous re-rendez le cerveau plus "fonctionnel" mais ce qui est cassé est cassé. Un paraplégique à qui l'on rend l'usage de ses jambes ne peut pas marcher !
Oui, absolument c'est pour cela que la thérapie est indispensable.
Attendez, un cerveau, ce n'est pas une jambe, il ne suffit pas de le remuscler pour pouvoir à nouveau marcher, c'est donc foutu, on ne peut rien faire !
La preuve en est qu'un aveugle de naissance à qui l'on rendrait le nerf optique resterait aveugle !
Détrompez-vous, des études ont prouvé que des personnes qui avaient une lésion d'une certaine partie du cerveau étaient capables de reprogrammer une autre partie pour pouvoir lui faire faire cette tâche.
Une personne borderline a vraisemblablement à la fois une prédisposition génétique, des différences biologiques et a subit un environnement favorisant le développement de la maladie.
Ce qui a été fait peut être défait(même si c'est pas toujours facile).
Le cerveau d'un individu évolue physiquement (via par exemple le nombre de connexions neuronales) tout au long de la vie d'une personne et c'est d'ailleurs grâce à cela que l'on ne pourra jamais avoir un clone car nous sommes aussi le fruit de notre expérience.
Avec l'aide des médicaments adaptés qui permettent un fonctionnement "libre" du cerveau, la thérapie permet de "réparer" le fonctionnement cérébral en "reprogrammant" des processus "sains" par dessus des processus inadéquates principalement d'autodéfense.
AAPEL
Merci de lire les pages trouble de la personnalité borderline et
dissociation.
Les pages traumatisme et trouble borderline, trouble
de stress post traumatique.
Les pages Altération de la mémoire et de la vision et
trouble borderline.
Les pages "le
borderline
est-il contagieux" ?
ou Le
'non-borderline'
est-il condamné à avoir tort ?
L'alternance
d'idéalisation et de dévalorisation fait donc partie des critères
DSM du trouble borderline
(Seul le trouble
borderline semble avoir les mots idéalisation ou dévalorisation dans
les critères DSM)
Ouvrages sur le trouble
borderlinee.
Mise en
garde:
Toutes les
informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre une maladie pour
le moins "particulière" et déroutante
Mais aussi
et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou
proches. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre
et ou psychothérapeute spécialiste
de
la maladie pour confirmer ou
infirmer un diagnostic
Rappelons
que seul un médecin (en France et de nombreux pays) peut
délivrer des médicaments et qu'ils peuvent être indispensables
dans certaines situations.
Ce site n'a
PAS vocation d'établir des diagnostics à distance NI de se
substituer aux médecins.
Il est la
pour informer mais aussi lutter contre la désinformation qui peut
exister dans le domaine de cette pathologie.
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