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Trouble
de la
personnalité borderline état limite et mensonge
...
altération
de la mémoire et de la vision des événements ?
Face à une personne souffrant d'un trouble borderline, il est possible de penser qu'elle est une "menteuse professionnelle" ou pathologique. La vérité est bien entendu beaucoup complexe au dela d'apparences souvent trompeuses.Glossaire
Les études cliniques, bien que très intéressantes n'apportent pas LA réponse et vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons plus globale et plus à l'écoute de leur souffrance
Mémoire auto-englobante : Se réfère à la tendance pour une personne traumatisée, lorsqu'on lui demande de se remémorer des souvenirs d'un évenement spécifique qui s'est produit à un instant et lieu particulier, de se remémorer des souvenirs personnels plus géneriques se référant à des experiences répétées ou périodes globales de sa vie (Brittlebank AD, Scott J, Williams JM, Ferrier IN, “Autobiographical memory in depression: state or trait marker?”, Br J Psychiatry. 1993) (Une mémoire englobante, généralisante et non-apte à spécifier et/ou distinguer des éléments ponctuels du passé).
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Mémoire auto-biographique : Mémoire d'événements et questions liées à vous-même, incluant les souvenirs d'expériences spécifiques pour des faits personnels de sa propre vie
Se remémorer l'achat de sa première voiture --> experience specifique
“Possedez-vous une voiture ?” --> fait personnel.
* Arntz A, Meeren M, Wessel I. - Dept. of Medical, Clinical and Experimental Psychology, Maastricht, The Netherlands
2OO2 Behav Res Ther - Pas de preuve de mémoire englobante dans le trouble borderline.
"Le trouble borderline, les troubles de l'angoisse et les traumas durant l'enfance non liés à un nombre de souvenirs spécifiques".
* Jones B, Heard H, Startup M, Swales ... Department of Psychology, Bath Mental Health NHS Trust.
1999 Psychol Med - Mémoire autobiographique et dissociation dans le trouble borderline.
23 patients avec TPL et 23 controle
"Les patients avec trouble Borderline ont des difficultés à se remémorer des souvenirs autobiographiques spécifiques. Ces difficultes sont liées à leur tendance à dissocier et peut les aider à éviter une information épisodique qui évoquerait intensément des affects négatifs".
* Startup M, Heard H, Swales M, Jones B,... - School of Psychology, University of Wales, Bangor, UK.
2001 Br J Clin Psychol - Mémoire autobiographique et parasuicide dans le trouble borderline.
"Des souvenirs autobiographiques,englobant peuvent aider à protéger les personnes borderline d'actes de parasuicide en les aidant à éviter des souvenirs pénibles."
* Torgersen S, Alnaes R. - Department of Psychology, University of Oslo, Norway.
1992 Compr Psychiatry - Perception différentielle des liens parentaux chez les patients schizotypiques et trouble borderline.
54 patients avec trouble de la personnalité borderline et/ou schizotypique. Perception du comportement parental dans l'enfance. "Aussi bien les schizotypiques que les borderline rapportent de faibles soins; néanmoins, les schizotypiques se remémorent une sous-protection et les borderline se souviennent de sur-protection. L'étude suggère une sur-implication négative pour les borderline".
* Williams LM. - Family Research Laboratory, University of New Hampshire, Durham
1994 J Consult Clin Psychol - Souvenirs de trauma durant l'enfance: étude des souvenirs de femmes ayant subit un abus sexuel durant l'enfance.
129 femmes avec historique de victime d'abus sexuel durant l'enfance
Une grande proportion des femmes (38%) ne se rappellent pas l'abus qui a été rapporté 17 ans plus tôt. Les femmes qui étaient plus jeunes au moment de l'abus et celles qui étaient molestées par une personne connue étaient plus promptes à n'avoir aucun souvenir de l'abus.
* O'Leary KM, Brouwers P, Gardner DL, Cowdry RW. - Div of Intramural Research Programs, NIMH, Neuroscience Center at St. Elizabeths, Washington, DC
1991 Am J Psychiatry - Test neuropsychologique des patients avec trouble borderline.
16 patients borderline DSM IIIR et 16 volontaires normaux
RESULTATS: Les performances des patients borderline était considérablement altérées en comparaison de celles du groupe normal sur des tests de mémoire exigeant rappel sans indice de sujets complexes recemment appris.
Les performances des patients étaient aussi considérablement altérées sur divers tests perceptifs visuels. CONCLUSIONS: Les difficultés observées pour séparer l'essentiel du superflu d'informations visuelles et dans la remémoration de sujets complexes peut être pertinent pour comprendre certaines caractéristiques cliniques du trouble borderline.
* Paris J. - Department of Psychiatry, McGill University, Montreal, Quebec, Canada.
1995 Harv Rev Psychiatry - Souvenir d'abus chez les patients borderline: vrai ou faux ?
Cette revue examinera les publications liées à la validité des souvenirs de sévices sexuels chez les patients borderline. Un grand volume de recherche a montré que tous les souvenirs sont déformés par les schéma cognitifs, et que des "souvenirs recouvrés" peuvent être particulièrement peu fiables. Les preuves seront examinées suggérant que les patients borderline ont une perception déformée des événements interpersonnels.
* Epstein MA, Bottoms BL - La Rabida Children's Hospital, Chicago, Illinois, USA.
2OO2 Child Maltreat - Expliquer l'oubli et la remémoration de souvenirs d'abus et de trauma: mécanismes possibles
"Les taux d'oubli étaient très similaires chez les victimes qui avaient vécues un abus sexuel, un abus physique et de multiples types de traumas. Les victimes d'autres types de traumatismes durant l'enfance (ex, accident de voiture) présentaient moins d'oubli que les victimes d'abus sexuel durant l'enfance ou de multiples types de trauma. Les caractérisations de la plupart des experiences d'oubli des victimes n'étaient pas indicatives de la répression dans le sens classique de Freudien mais suggeraient plutot d'autres mécanismes plus commun, comme l'oubli orienté et récollection."
* Snyder S.
1986 Am J Psychiatry - Pseudologia fantastica chez les patients borderline.
"une composante clinique peu frequemment décrite et parfois associée avec le trouble borderline est le 'pseudologia fantastica', ou mensonge pathologique".
"Perte de la notion de temps. Par exemple, des patients avec un trouble borderline peuvent commencer à regarder un film et soudainement bifurquer plus tard au milieu d'un autre film sans souvenir précis du temps écoulé - suspension du temps" (Richard J. Laban, Ph.D ,”Working with the Borderline Personality Disordered Client”, CAAP Connection 1998).
"Durant un episode,dissociatif, le cerveau est amené à commuter dans un mode biochimiquement-induit "mode haute protection", durant lequel l'enregistrement de nouveaux souvenirs est de façon réelle bloqué. Mais tous les souvenirs ne sont pas effacés, ce qui est assez déroutant pour ceux qui interagissent avec la personne durant ces moments la. Les chercheurs suggerent que "ces déficits d'encodage précoces [...] ont un effet délétère sur le système de souvenir à court terme; ils manifestent autant de deficits dans la capacité de prendre de nouvelles informations mais pas dans la capacité à conceptualiser et à manipuler des informations precedemment encodées" (Helen, “Memory, Trauma & BPD”, Helen's World of BPD Resources)
* Cyril Jeckel - Interne en DES Psychiatrie au CHU de Reims.
2OO2 revue Forensic N°9.
"...L'existence de mensonge pathologique, de « pseudologia fantastica » chez certains sujets borderlines peut conduire à de fausses accusations. Elles peuvent être dirigées contre leur thérapeute [Gutheil Am J Psychiatry, 1989 ]... Le manque de tolérance à l’angoisse peut également expliquer ces mensonges pathologiques, le sujet préférant mentir plutôt que de souffrir des conséquences d’une réponse fidèle à la réalité. Les fausses accusations les plus fréquentes sont les fausses accusations de viol [Snyder Am J Psychiatry, 1986 ].
De même, certaines femmes qui portent plainte de façon abusive pour harcèlement sexuel sont en fait essentiellement motivées par le désir de se dépeindre eux-mêmes comme victime...Il s’agit souvent de sujets souffrant d’un trouble borderline [Feldman-Schorrig - Factitious sexual harassment. Bull Am Acad Psychiatry Law, 1996]
Voici notre sentiment.
Certaines preuves semblent indiquer que les patients borderline ont des problèmes de mémoire mais aussi d'altération de la vision.
Le traumatisme et la mémoire sont directement liés. l'"Oubli" d'evenements est un mode de défense.
Pouvons-nous affirmer que les personnes borderline sont des menteuses ?
Il semblerait que cela fasse partie de leur mode de fonctionnement. Parfois c'est plus du mensonge par omission.Pourquoi mentent-ils ?
Pour se protéger, et certainement parce que NOUS (les 'non') sommes trop "stupides" ou aveugles pour les comprendre ?Sont-ils des menteurs pathologiques ?
Ainsi quand nous lui demandons "tu vas bien ?", il est difficile pour lui de répondre "non" et de nous expliquer pourquoi.
Non, le borderline est très souvent conscient de ses mensonges. Il a la possibilité de mentir ou pas. Si il était un menteur pathologique, il ne lui serait pas possible de cesser de mentir, il serait alors un menteur chronique.Sont-ils conscients de leurs mensonges ?
(nous supposons qu'il est aussi possible d'avoir un trouble borderline ET d'être un menteur pathologique).
Très souvent, oui et parfois non.Quand mentent-ils sans le savoir ?
Dans ces cas la, pour eux, il ne s'agit pas d'un mensonge mais en réalité, ce n'est pas la vérité.
Chaque fois que nous leur demandons de nous fournir une information qui a été faussement enregistrée dans leur mémoire.Qu'en est il de leur capacité à effacer le "bon" coté de certaines personnes pour ne conserver que le mauvais coté ?
Trauma, dissociation, mensonge et mémoire sont liés
Durant leur épisodes transitoires de dissociation, l'enregistrement des évenements est altéré
La dissociation est un mode d'auto defense chez le borderline qui permet d'échapper à une situation insupportable. Il est par conséquent logique de ne pas mémoriser exactement ce type d'épisodes.
Dans de telles circonstances; demander au patient à propos de faits survenus lors de ce type d'épisodes, le conduira à dire SA vérité, mais ce sera un mensonge. (Il est alors très dangereux car cela peut conduire à de fausses accusations "de bonne foi").
Notre théorie (nous pensons qu'elle n'a pas été prouvée) à propos de la "pensée noir et blanc ou clivage" serait liée à la mémoire englobante(overgeneral memory)Que pensez-vous du lien entre trouble visuel et trouble borderline ?
Comme dans le trouble de stress post traumatique, un borderline ne vit pas certains évenements dans le présent mais dans le passé.
Si votre traumatisme était une agression dans un ascenseur. Chaque fois que vous entrez dans un ascenseur, vous ne vivez pas le présent comme le simple fait de rentrer dans l'ascenseur mais dans le passé en revivant l'agression.
Ainsi, lorsque vous demandez à une personne Borderline de se souvenir d'un "bon repas avec michael" qui est devenu maintenant le nouveau "tout mauvais michael", l'information est indisponible.
Question :Pourquoi ?
Le mécanisme d'auto-défense (nous supposons trauma - pensée noir et blanc) a enregistré la nouvelle information traumatique "michael et dispute" par dessus l'information précédente "michael et repas", et non à coté de cette information.
C'est en fait une donnée top prioritaire (de même que l"agression" est une donnée top prioritaire reliée à l'"ascenseur")
Ainsi lorsque nous demandons une information précise sur "repas et michael", la mémoire englobante du borderline trouvera la donnée "michael (et dispute)" et non "michael et repas", "michael et fete foraine", "michael et jambe cassée", etc...
Mais à présent, l'information "michael" est devenue une pensée traumatisante comme dans l'exemple de l'ascenseur.
C'est maintenant "michael et dispute", ainsi chaque fois que vous parlez de "michael" au patient, le seul souvenir est l"evenement traumatique - michael et dispute", qui est insupportable pour un borderline.Et si il n'y a alors aucun moyen physique permettant au patient d'échapper à la "pensée traumatisante" (l'"ascenseur"), les solutions qui lui restent sont "l'attaque de rage", "l'attaque de panique", ... ou la "dissociation"
Tout ceci étant je suppose le fruit de l'incapacité de tout Borderline à gérer le "stress" et les "traumatismes"
- je ne suis pas certain d'être très clair dans mes propos -
L'étude de O'Leary semble apporter des preuves de ceci. Cela semble vraiment logique lorsque nous pensons au fait que les personnes borderline sont menées par leurs émotions. De cette façon, les informations visuelles essentielles ne sont pas définies par la "raison" mais par "l'émotion". Un même scène vécue par une personne borderline ne sera pas "vu" de la même façon si la personne est par exemple euphorique ou vivant une attaque de panique. Cela est vrai pour tout le monde mais largement amplifié dans le cas du trouble borderline
"je suis une menteuse"Merci de lire la page Trouble stress post trauma et borderline.
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Ouvrages
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en garde:
Toutes
les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins
"particulière"
et déroutante
Mais
aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer
ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il
en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade
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Dernière mise à jour 2020
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