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Trouble de la personnalité borderline état limite.
Borderline,
traumatismes et trouble de stress post traumatique... mauvais
traitements, maltraitance.
Post
traumatisme et état limite.
état
de stress post traumatique et état limite.
Connexions entre trouble de la personnalité borderline, trauma et trouble de stress post-traumatique. Certains affirment que le trouble borderline serait un trouble post-traumatique spécifique. Expliquer le trouble borderline uniquement par les traumatismes ? La vérité est bien entendu beaucoup complexe au dela d'apparences souvent trompeuses.Données, études sur traumatismes et état limite.
Les études cliniques, bien que très intéressantes n'apportent pas LA réponse et vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons plus globale et plus à l'écoute de leur souffrance
* Sansone RA, Sansone LA, Wiederman M. - Department of Psychiatry, University of Oklahoma College of Medicine, Tulsa, USA.
1995 Arch Fam Med - Prévalence de traumatismes et lien avec le trouble de la personnalité borderline et comportements auto-destructeurs
Des expériences traumatiques ont été reportées par 70.7% des sujets borderline.(aapel: Pour 30% donc, la cause est autre)
Parmi eux 25.8% abus sexuel, 36.4% abus physique, 43.7% abus emotionnel, 9.3% négligence physique et 43.0% témoins de violence (aapel: Pas obligatoirement "physique", cette violence peut être par exemple la mort d'un proche ou ce que les spécialistes appellent "séparation précoce")
Cette étude fournie des évidences que les mauvais traitements ne sont pas un facteur obligatoire mais contribuent au processus.* Gunderson JG, Sabo AN. - Personality and Psychosocial Program, McLean Hospital, Belmont, MA 02178.
1993 Am J Psychiatry - Jonction phénoménologique et conceptuelle entre trouble borderline et stress post trauma.
RESULTATS: Ces troubles apparemment séparés sont étudiés. Le trouble de la personnalité borderline est souvent formé en partie par des traumas, et les personnes avec le trouble borderline sont donc vulnérables pour développer le PTSD (ESPT). CONCLUSIONS: Les auteurs marquent une distinction entre les entre les effets durables que les traumas peuvent avoir sur la formation (ou modification) de traits de personnalité de l'axe II (incluant ceux trouvés dans le trouble borderline) et les réactions symptomatiques atypiques aux traumatisme, appelé PTSD ou ESPT, qui sont accompagnés par des corrélations psychophysiologiques spécifiques.* Driessen M, Beblo T, Reddemann L,... - Medizinische Universitat zu Lubeck, Germany
2OO2 Nervenarzt - Le trouble borderline est-il un trouble de stress post traumatique complexe ? - L'état de la recherche
Concernant la forte présence d'expériences traumatiques chez les patients présentant des troubles de la personnalité borderline (BPD), nous passons en revue les études se focalisant sur l'hypothese que le trouble de la personnalité borderline est un sous groupe de troubles associés à des traumatismes. Les critères du trouble borderline, de troubles de stress post traumatique complexes (PTSD), et de troubles de stress extreme non spécifié outre mesure (DESNOS) se chevauchent sensiblement. Les conclusions définitives reclament de plus amples recherches.* Zlotnick C, Franklin CL, Zimmerman M. - Butler Hospital, Povidence, RI 02906, USA
2OO2 Am J Psychiatry - La comorbidité de trouble de stress post traumatique et de trouble borderline est-elle facteur de plus grande pathologie et troubles ?
CONCLUSIONS: L'addition d'un diagnostic de trouble de stress post traumatique ou de trouble de la personnalité borderline a peu d'effet dans l'augmentation de la pathologie ou du dysfonctionnement des patients qui ont l'un ou l'autre trouble mais sans l'autre.* Golier JA, Yehuda R, Bierer LM, Mitropoulou V,... - Department of Psychiatry, Veterans Affairs Medical Center, Bronx, NY
2OO3 Am J Psychiatry. - Relation du trouble de personnalité limite au trouble de stress posttraumatique et aux événements traumatiques.
METHODE: 180 hommes et femmes avec un ou plusieurs diagnostiques de troubles de la personnalité (DSM III).
RESULTATS: De forts taux de traumatismes précoces ont été trouvés pour les sujets de tout le groupe. Comparés aux sujets sans trouble borderline, les sujets avec trouble de la personnalité borderline avaient de plus forts taux de maltraitances physiques durant l'enfance ou l'adolescence (52.8% contre 34.3%) et étaient deux fois plus nombreux à développer un Stress post traumatique* Zanarini MC, Frankenburg FR, Hennen J,... - McLean Hospital, Belmont, USA.
Am J Psychiatry. 2OO4 - Comorbidité de troubles de l'axe I chez des patients souffrant de trouble borderline: Suivi sur 6 années et prediction du délai de remission.
Suivi sur 2 ans: 51,3% des patients souffrant de trouble borderline ont expérimenté un trouble de stress post traumatiqueMerci de lire aussi post trauma et douleur orofaciale idiopathique
Merci de lire aussi post trauma et insomnies / cauchemars
"Je ne pense pas qu'un traumatisme provoque le trouble borderline pas plus que je crois que le trouble borderline puisse provoquer un trouble de stress post traumatique. Ce sont deux maladies différentes. Certaines personnes ont les deux." (Laura Russell,”Post Traumatic Stress and Borderline Personality Disorder”, ptsd sanctuary)"Le trouble de stress post trauma peut se developper à n'importe quel age, et est souvent similaire aux trouble borderline à bien des égards et sur de nombreux points. Des traitements similaires sont nécessaires. Néanmoins le trouble borderline puise ses racines durant l'enfance et est exacerbé lors d'expériences à l'adolescence ou au début de l'age adulte." (Daniel c Claiborn PH D, “Ptsd and Bpd”, interview 2OO3)
"Le trouble borderline peut être associé avec l'anhédonie (perte de capacité à éprouver du plaisir), problèmes de concentration, historique de traumas emotionnels et états dissociatifs similaires à des flash-back. Les caractéristiques du trouble borderline comme la peur de l'abandon, l'identité perturbée et l'impulsivité permettent de distinguer le trouble borderline du stress post trauma" (K Hahn, ,” Post-Traumatic Stress Disorder”, Current Clinical Strategies Psychiatry 2OO2)
Voici notre sentiment.Merci de lire dissociation et trouble borderline.
Qu’est-ce qu’un traumatisme ?
Disons que c’est une expérience vécue comme un choc et une souffrance émotionnelle. Le résultat c’est que « ça continue à faire mal dans la tête » alors que « l’agression » n’est plus présente.
Y’a t’il différents traumatismes ?
Oui, Il y a énormément de degrés dans un traumatisme, il peut être physique ou psychique, volontaire ou accidentel, unique ou répété, commis par une personne connue ou inconnue, survenu tôt ou à un age avancé
De plus l’on peut être la victime ou juste témoin de la scène
Il est évident que si vous êtes une personne adulte et en bonne santé, vous « encaisserez » mieux un traumatisme psychique où vous n’avez été que témoin d’un accident unique provoqué par un inconnu que si c’est à l’age de 3 ans, tous les jours, avec violences physiques et psychiques par un membre de votre famille.
Y’a t’il un lien entre traumatisme et trouble borderline ?
La réponse est « oui » même si bien entendu ce lien est variable
A partir du moment où l’on considère que la construction de la personnalité du borderline a été entravée dans l’enfance par des facteurs externes, on peut affirmer qu’il y a eu traumatisme, quand bien même l’enfant ne subissait aucune violence physique. Voir données.
Qu’est ce que le trouble de stress post traumatique ?
C’est la résultante d’un traumatisme mal vécu et non « digéré » par la victime.
La victime aura tendance à revivre en pensée l’expérience traumatisante (flashback)
Cela pourra se traduire par des problèmes de sommeil, des cauchemars, une perte d’appétit, perte de désir, déprime, recherche d’environnement protecteur, …
Elle sera angoissée parfois même jusqu’à la peur panique, chaque fois qu’elle sera exposée à des situations qui lui rappellent le traumatisme. (voir dsm)
Plus le traumatisme sera sévère et plus la personne aura effacé de sa mémoire certains faits au point pour certains traumatisés de n’avoir plus aucun souvenir du traumatisme. Bref une amnésie totale du drame. (voir mémoire et bpd).
Peut-il y avoir confusion entre stress post traumatique et trouble borderline ?
Non (nous partons ici de l’hypothèse d’une personne qui présente des signes de trouble borderline ou Ptsd mais pas les deux troubles)
- Si la personne allait bien avant le traumatisme, exemple, l’accident de voiture, l’on pourra parler sans le moindre doute de stress post traumatique
- Si par contre la personne a quasi toujours eu des problèmes, que ces ou ses problèmes semblent constituer sa nature, alors nul doute que nous avons à faire à un trouble borderline. (Le trouble borderline est un trouble de la personnalité, la personnalité étant ce qui constitue, dans le temps, ce que vous êtes)
Dans ce cas la, il n’est pas impossible de se retrouver face à un traumatisme non identifiable. Une espèce de trouble post traumatique sans traumatisme (car remontant trop loin) qui constituera de fait un trouble borderline.
Peut-on avoir les 2, un trouble borderline ET un trouble de stress post traumatique ?
Oui, absolument et il faut alors se méfier grandement de l’arbre qui cache la forêt.
Un trouble de stress post traumatique bien réel et à prendre en compte, peut cacher dans certains cas un trouble borderline
Des études ont montré que les personnes avec un trouble borderline étaient plus à même de vivre de nouvelles expériences traumatisantes que le reste de la population. (cela peut sans doute s’expliquer par l’impulsivité, les conduites à risque autodestructrices, le peu de cas que certains accordent à leur propre vie,…)
Il est alors important de ne pas se focaliser sur le traumatisme mais sur la personnalité de la personne, sachant que cette personne peut aussi être dans le déni. (le déni pouvant être pour partie la conséquence d’un traumatisme grave durant l’enfance et cause de problèmes de mémoire et phénomènes dissociatifs)
D’autres critères sont présents dans le trouble borderline qu’il est nécessaire de prendre en compte pour le diagnostic final, comme l’impulsivité, les problèmes relationnels, l’image de soi instable, la peur de l’abandon, et éventuellement des conduites autodestructrices, …
Il y a bien sur d’autres éléments comme les phases d’euphorie et de dysphorie vécues par la personne borderline mais, là encore, il est probable que du fait du trouble de stress, la personne soit en totale dysphorie voir même en train de vivre une dépression majeure et que par conséquent les phases d’euphorie soient absentes de sa vie.
Peut-on subir un traumatisme grave durant l’enfance et ne pas pour autant devenir borderline ? (abus dans enfance et trouble borderline)
Bien sur. Tous les individus ne sont pas égaux devant la maladie et nul doute que des prédispositions génétiques ou facteurs biologiques prédisposent à ce trouble.
Vous pouvez donc échapper au trouble si vous êtes une personne « solide » (psychiquement) et d’autant plus que votre traumatisme est pris en charge le plus tôt possible.
Un traumatisme mal vécu durant l’enfance peut-il conduire à un trouble de stress post traumatique qui perdurerait jusqu’à l’age adulte, sans pour autant que la personne ait développé un trouble borderline ?
Si la question n’était pas de moi, je dirais « bonne question ». Je n’ai personnellement trouvé aucune étude qui réponde à la question.
Intuitivement je dirais que ce n’est pas possible, un traumatisme mal vécu, non réglé, donc non pris en charge sérieusement soulignerait un manque d’attention de la part des parents. Donc si vous cumulez traumatisme, manque d’attention et « non digéré » durant la petite enfance, nous avons la tous les ingrédients nécessaires à la « fabrication » d’un borderline.
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Ouvrages
sur le trouble.
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ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il
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d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade
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Dernière mise à jour 2020.
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Auteur
Alain Tortosa, praticien en psychothérapie, fondateur de l'aapel
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