|
Trouble de la personnalité borderline état limite.
Le
trouble borderline
est-il contagieux ? (au sens psychologique).
Les
proches peuvent-ils
se retrouver avec les traits du trouble borderline en fréquentant
leur "border" ?
Le
borderline, un agent
pathogène ?
(bien
entendu dans les cas où le proche ne souffrait pas d'un trouble
borderline).
La question posée ici est de savoir si un proche (non borderline) d'une personne souffrant d'un trouble de la personnalité borderline peut développer des traits de trouble borderline au "simple" contact du "borderline" ?Un indice ?
Bref si le trouble ne serait pas d'une certaine façon "contagieux" ?
(Il est bien entendu que le trouble n'est PAS "contagieux" aux sens biologique du terme, on n'attrape pas un trouble borderline comme on attrape une grippe !)
Il est connu que de nombreux proches finissent par se retrouver en thérapie parfois même alors que "leur" "borderline" se trouve, lui, encore dans le déni... Il devient alors de fait logique de se poser la question d'une éventuelle "contagion"Cycle de "contagion" biologique "classique"
Dans un cycle de contagion classique, il y a:Le trouble borderline comme agent pathogène ?
- Un agent pathogène (ex un microbe)
- Un réservoir (le porteur du microbe)
- Une exposition (au microbe)
- Un mode de transmission (exemple la salive)
- Un vecteur (qui participe à la transmission)
- Un hôte (celui qui sera contaminé)
- La réceptivité de l'hôte (plus son système immunitaire est déprimé, plus ses défenses sont faibles, et plus il risque d'être contaminé)
Si le trouble est un agent pathogène alors dans cette hypothèse:Facteurs pouvant favoriser cette "contagion" ?
- Le réservoir est la personne qui souffre du trouble borderline. Le réservoir peut être "porteur" sans le savoir, c'est à dire qu'il est dans le déni (ne pense pas qu'il a un trouble psy).
- L'exposition se fait quand le proche se met à fréquenter le "border".
- Le mode de transmission est de fait, psychologique.
- Le vecteur peut être par exemple la compassion, l'amour, etc.
- L'hôte est dans cette hypothèse le proche, le "non" (border)
- La réceptivité de l'hôte est dans cette hypothèse la "solidité psychologique" de cet hôte, le proche.
Toujours dans l'hypothèse d'un trouble borderline qui serait "contagieux", il existe des facteurs favorisant cette "contagion"Dans cette hypothèse, quels sont les symptômes que peut développer le proche "contaminé" par le trouble borderline de son aimé(e) ?
- Le degré de "virulence" de "l'agent infectieux trouble borderline" (personne fortement perturbée, personne dans le déni, personne avec statut de victime)
- La réceptivité de l'hôte (proche qui ne comprend pas les comportements de son "border", qui prend à son compte ses "attaques", qui se pose des questions sur sa propre santé psy, qui se demande en quoi il a mal agit, qui se dit que l'amour résout tout, qui se croit superman "je serais plus fort que...", etc) mais aussi son absence de défensive (par exemple "je donne tout", je ne me protège pas) et encore sa fragilité (proche avec manque de confiance en lui, sensible à la critique, plutôt émophane).
Quasi tous les symptômes DSM d'un trouble borderline !Y-a-t-il possibilités d'être "immunisé" contre cette "contagion" ?
- Peur de l'abandon (le proche peut "marcher sur des œufs", se mettre à ne pas dire ce qu'il pense à son "border", se mettre à prendre soin de ne pas le contrarier, etc par peur de subir ses reproches et le perdre)
- Clivage (Le proche peut se mettre à ne plus savoir s'il aime ou s'il déteste son partenaire "border", si son "border" est une "victime" ou un "monstre", s'il est sincère ou menteur, si son "border" est gentil ou méchant, etc).
- Perturbation de l'identité (Le proche peut finir par ne plus savoir qui il est à force de subir le clivage de son "border", il peut se demander s'il a toutes les qualités ou tous les défauts du monde, s'il est nul ou parfait, s'il agit bien ou mal, s'il est amoureux ou masochiste, etc... bref il peut se retrouver totalement perdu au point de ne plus savoir qui il est).
- Impulsivité (A force de questions sans réponses, à force de freiner ses émotions, le proche peut se mettre à chercher des compensations dans des conduites à risques, dépenses, boulimie, etc bref à "compenser" son mal-être).
- Tentatives de suicide (Ce type de situation invivable, d'une grande solitude, car il arrive que le proche ne soit pas soutenu dans son propre entourage qui ne comprend pas pourquoi il "insiste" et ne renonce pas, une situation dans laquelle l'espoir semble absent peut mener le proche à la dépression et à la tentative de suicide face à son sentiment de totale impuissance et perte de tous repères).
- Instabilité affective (le proche ne sachant pas qui il aura face à lui, ange ou démon, peut avoir des période de vide, de dysphorie mais aussi des moments de révolte, d'angoisse, etc... bref avoir de nombreux changements d'humeur).
- Colères (idem, à force de contrôle de ses émotions, à force de se sentir impuissant, le proche peut se mettre à avoir des colères intenses, voire non contrôlables face par exemple à des situations stressantes, de mensonges, etc )
- Idéation persécutoire (Là encore idem, le proche peut se retrouver à moitié "parano" à force de chercher des messages cachés pour comprendre l'incompréhensible, il peut parfois avoir le sentiment de devenir à moitié dingue, imaginer des scénarios, etc).
Bref, tout ce qui constitue les bases d'un trouble de la personnalité borderline, intéressant, non ?
Et pourtant, nous sommes la face à ce que l'on pourrait appeler un "trouble borderline réactionnel", une espèce de "trouble borderline post-traumatique"... Si ce n'est pas de la contagion au sens propre, cela y ressemble vraiment beaucoup.
Bien entendu ce "faux trouble" avec "vraie souffrance" est lui, beaucoup plus facile à traiter qu'un "vrai" trouble de la personnalité borderline.
Nombreux sont ceux qui ont une solution radicale à proposer au proche, par exemple du type "partez en courant !".Immunisé, oui, mais sans souffrances, non !
C'est effectivement la solution dans le cas où il n'y a plus guère de choix, genre "je pars ou je fais finir par y laisser ma santé mentale".
Pour autant cette "contagion" ne peut s'opérer selon moi que si au moins ces deux facteurs sont réunis:Ces deux conditions réunies sont propices à cette fameuse "contagion"
- Le "borderline" est dans le déni ou dans un statut de victime
- Le proche ne sait pas que "son border" souffre d'un trouble de la personnalité borderline !
Mais...
... alors vous êtes plutôt "immunisé" contre cette contagion.
- Du jour où vous savez que les comportements "bizarres" et contradictoires de votre partenaire "border" sont le fruit d'un trouble de la personnalité borderline et non de sa nature...
- Du jour où vous savez que la situation ne dépend pas (peu) de vous, que ce n'est pas vous qui êtes la cause de ces comportements...
- Du jour où vous acceptez l'idée que la majorité des reproches que vous subissez sont en fait des reproches qu'il se fait à lui-même...
- Du jour où vous êtes en accord avec vous-mêmes
Il ne s'agit pas de confondre ici être "immunisé" et ne pas souffrir.Mais vous êtes en train de dire qu'il faut fuir les personnes borderline !
Ce n'est pas parce que vous comprenez (globalement) les comportements de votre "borderline", que vous savez que c'est son trouble qui provoque certaines réactions qui vous font mal, que vous comprenez du mieux possible sa souffrance, que pour autant vous ne souffrez pas vous-mêmes de cette situation.
Non, cette situation peut se révéler infernale à vivre, d'autant plus que votre "borderline" demeurerait dans le déni.
Il n'en demeure pas moins qu'elle est beaucoup plus supportable que cette incompréhension qui peut rendre à moitié dingue !
C'est un vaste débat mais ce n'est pas ce qui est écrit.Conclusion ?
Non, je me contente de dire qu'il y a "risque" à les fréquenter.
Mais il est évident que si le bilan n'était que négatif, pourquoi de si nombreux proches resteraient si attachés à "leur border" ?
N'est-ce pas la preuve que ces personnes "apportent" !Je fais parti de ceux qui pensent que "ça vaut le coup", qu'une fois que l'on a compris les mécanismes de défense des personnes souffrant d'un trouble borderline, on est beaucoup mieux armé pour y faire face et il ne faut pas oublier que le but que nous recherchons à l'AAPEL, c'est d'aider les personnes en souffrance à ouvrir les yeux sur leur problème, identifier leur trouble, voir que l'on peut en sortir et avoir les meilleurs traitements possibles.
Il y a, à priori, effectivement un gros risque pour tout proche d'une personne souffrant d'un trouble borderline et qui ne comprend rien à la situation (à juste titre) de développer de nombreux traits d'un trouble de la personnalité borderline.Témoignage de J.Avec le temps, on peut se rendre compte que l'on a énormément appris de son partenaire ou ami "border" sans doute plus qu'au contact de n'importe qui d'autre.
Et comme dit le dicton, tout ce qui ne vous détruit pas vous rend plus fort et en l’occurrence ce dicton semble totalement approprié.
Quand bien même ces 2 caractéristiques semblent contradictoires, oui fréquenter une personne souffrant d'un trouble borderline est enrichissant et à haut risque d'autant plus que l'on serait soit même avec des fragilités.Bien entendu, le proche ne doit pas hésiter à s'appuyer auprès d'un professionnel s'il sent qu'il y a un risque pour lui de se "perdre".
Sachez que si vous le "proche", vous vous effondrez, alors il ne vous sera pas (plus) possible de pouvoir aider votre partenaire... vous aidez vous-même n'a alors strictement rien d’égoïste.
Bien entendu il ne s'agit ni de nier ni de comparer des souffrances... le "border" peut vivre un enfer... et le proche aussi !
Et aucun des deux ne l'a demandé, le "border" n'a pas demandé à souffrir de ce trouble et le proche n'a pas non plus demandé à souffrir en ayant des sentiments pour "son border".
"Troublant effectivement. J'ai maintenant environ 2 ou 3 points au test en 13 points. A l'époque où je cherchais à comprendre (et où je ne comprenais rien), je suis monté à environ 7 points sur 8 sur les critères dsm.Voir pages
J'ai fait une dépression, je me demandais si je n'étais pas fou, je pensais au suicide, bref la totale..."
Campagne de dénigrement
Contradictions des borderline
Insupportables ces borderline !
Le 'non-' est-il condamné à avoir tort ?
Mensonges des "non"
Le borderline a de la chance
Comment lui dire ?
etc
R.
Ouvrages
sur le trouble
.
.
Mise
en garde:
Toutes
les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins
"particulière"
et déroutante
Mais
aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer
ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il
en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade
.
.
Dernière mise à jour 2020
Copyright
AAPELTM
- Tous droits réservés
Auteur
Alain Tortosa, fondateur de l'aapel
Association
loi 1901.