Et bien honnêtement, oui. Quand bien même on comprend la raison du pourquoi il n’en demeure pas moins « qu’ils » sont fatigants ces "borderline" et pas uniquement pour eux-mêmes.Témoignages:Le plus pénible est de constater que des mêmes évènements dans des mêmes circonstances pourront provoquer chez eux des réactions diamétralement opposées selon leur état de stress du moment.(ce constat est pour le proche qui ne comprends pas « mais pourquoi a t’il / elle fait cela » ou pour la personne elle-même quand elle n’a pas conscience qu’elle subit ses émotions).
Mais je suis le premier à reconnaître que c’est crevant pour l’entourage mais bien sûr aussi pour eux-mêmes.Alors oui, il faut vraiment les aimer pour arriver à les supporter mais j’ai le sentiment qu’au final, nous sommes tous gagnants car ils gagnent à être connus (s'ils sont dans une démarche thérapeutique).
Je voudrais juste écrire pour signaler que j'ai conscience d'être très difficile à vivre, exaspérante même parfois et qu'il faudrait peut-être écrire un truc là-dessus, pour que ceux qui ont un proche malade ne culpabilisent pas trop si des fois ils trouvent le malade vraiment très ch.. (fortement casse-pieds) !
J'ai
plus
d'une fois exaspéré mes proches, ne serait-ce que parce que
notre comportement de malade n'est jamais stable.
Il
m'arrive
parfois de "décrocher" lorsque l'autre me parle.
Il
m'arrive
de changer de sujet en plein milieu d'une conversation.
Il
m'arrive
d'avoir un comportement puéril qui ne peut qu'agacer celui qui est
en face de mois.
Je
ne sais pas
m'organiser et je n'ai parfois pas conscience du temps, je peux
passer
une heure à ne rien faire, à rêver, et c'est franchement
pénible pour celui qui vit avec nous
De
plus, je
suis parfois totalement "ailleurs", le monde extérieur n'a plus
d'importance pour moi. A ces
moments là,
c'est vraiment très dur pour mon conjoint.
Il
faudrait
oser dire que, certes, ce n'est pas
de
notre faute, nous ne pouvons pas changer seul par notre seule
volonté,
mais c'est vraiment très dur pour celui ou celle qui vit avec nous
et qui nous supporte.
Comme
nos proches
ne savent pas que c'est une maladie, ils se fâchent, ils s'énervent,
ils nous disent des phrases comme "mais secoue toi" "mais t'es
exaspérante"
"tu pourrais faire des efforts" etc...du coup, on
se
sent incompris et victime, or
celui
qui vit avec nous en est une aussi.
Il
faut quand
même dire que le borderline est vraiment parfois insupportable à
vivre !
J'en
ai pris
conscience depuis peu, car avant je me persuadais que j'étais la
victime
des autres.
Florence "Borderline"
Réaction
de Jean-Jacques:
Lorsque nous
avons des sentiments
pour une personne qui, comme vous, souffre de cette maladie, c'est
effectivement le coté incompréhensible de vos réactions
qui nous trouble.
Au début, j'ai eu une
tendance
naturelle à mettre les torts de mon coté, à me demander
ce qui n'allait pas chez moi, ce qui était si "nul" chez moi qui
pouvait justifier ses critiques, ses réactions et se mettre dans
un état pareil.
Ajoutez à cela que
"vous" avez
une tendance à "nous" traiter de "fou" lorsque nous commençons
à dire qu'il y a un truc qui cloche chez vous. Il est des cas où
vous pouvez nous accuser de toutes les perversions possibles et ce
avec
l'approbation de votre famille ou de votre entourage qui vous donne
aussi
le statut de "victime".
Rien
d'étonnant
avec tout ça, qu'un bon nombre de "non-" finissent en thérapie
avant le malade lui-même.
Ce qui me rendait complètement perdu, ce qui était d'autant plus traumatisant pour moi, c'est que je me posais sans arrêt des questions comme "comment cette femme que j'adore, qui est la bonté même, peut-elle se comporter parfois comme un monstre froid et sans état d'ame" ainsi que "mais c'est pas possible, je ne peux pas aimer une femme pareille !"
Ma lumière est venue
lorsque
j'ai appris et compris que ce n'était pas sa nature mais le fruit
de sa souffrance qui faisait
qu'elle
se comportait comme cela.
Aimer
un
"monstre", je ne sais pas si j'en suis capable, mais aimer une
femme, qui
de plus, est malade, souffre en silence, ça change tout !
Voila, ils sont
souvent insupportables
c'est vrai mais nous savons donc pourquoi
Il faut selon moi le
leur dire mais
avec compassion "je sais pourquoi tu te comportes comme ça, ça
me fait du mal, mais à deux je pense que nous pourrons nous en
sortir".
Nous
sommes
aussi bien eux (les malades) que nous (les "non") les victimes.
Mais si
une
histoire d'amour peut resister à ce type d'épreuve, alors
je pense qu'elle est indestructible.
Dans le cas contraire
il ne faut pas
non plus blamer le "non-" qui renoncerait à vivre une telle situation.
Celui qui ne se sent pas capable de vivre ça ne doit pas se sentir
culpabilisé s'il décide de quitter son conjoint borderline.
Il faut aider tant qu'on peut,
tant qu'on aime, mais
si cela n'est
plus possible et que le non-borderline veut refaire sa vie avec une
autre
personne, je crois que personne n'a le droit de le blamer.
Jean-Jacques "non-"
Voir page "le borderline est-il contagieux" ?
ou Le
'non-'
est-il condamné à avoir tort ?
.
.
Mise
en garde:
Toutes
les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
un trouble pour le moins
"particulier"
et déroutant.
Mais
aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer
ou infirmer
un diagnostic.
Quoiqu'il
en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade.
.
.
Dernière mise à jour 2020
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Auteur
Alain Tortosa, fondateur de l'aapel
Trouble de la personnalité
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