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Trouble de la personnalité borderline etat limite.
A-t-on
le droit
de ne serait-ce que poser la question de la formation, donc de la
compétence
de certains psys en France ?
Les
psys sont-ils
formés et compétents sur le trouble de la personnalité
borderline en France ?
Préambule:
La France est une république et pourtant j'ai le sentiment que le fait de poser la question de la formation ou plutôt de la compétence des "psy" relèverait d'un crime de lèse-majesté !« Recommandations d’organisation et de fonctionnement de l’offre de soins en psychiatrie pour répondre aux besoins en santé mentale »
"De quel droit oseriez-vous supposer que certains professionnels hautement diplômés... et respectables, pourraient potentiellement être non compétents car non ou mal formés sur une pathologie" ?
Je précise que ce texte ne dit absolument pas "Tous les psys sont mal formés ou tous les psys sont incompétents dans le domaine du trouble borderline".
Non, absolument pas, ce texte montre de façon indiscutable, que, globalement, ils ne peuvent pas être compétents sur ce domaine, tout simplement parce que peu ont été formés ou qu'ils n'ont pas étudié le trouble de la personnalité borderline.
Bien entendu, il existe de très nombreux professionnels de santé qui sont formés et compétents sur le trouble borderline... mais ils ne peuvent qu'être minoritaires (sinon la démonstration précédente n'a plus lieu d'être).
"Dans la formation des psychiatres, la formation pratique reste majoritairement réalisée auprès de malades hospitalisés. Un décalage croissant entre l’enseignement et la recherche et la réalité de l’exercice médical est constaté."Du pourquoi de la question de la formation et compétence des "psy" en France.
C'est assez simple...De la nécessité de disposer de l'information sur la formation, connaissances et compétence (ou non) des psy.
Si l'on part de l'hypothèse que les psy (psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, etc...) sont "globalement" (majoritairement) formés, qu'ils ont étudié et qu'ils sont donc "compétents" dans le domaine du trouble de la personnalité borderline (état limite)... alors le discours de l'Aapel se trouve de fait en partie disqualifié. En effet, les patients sont alors (globalement) diagnostiqués, sont (globalement) traités de façon adéquate... et "tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (possibles)".
De nombreuses personnes refusent de fait l'hypothèse d'une non connaissance, engendrant une non-compétence qui pourrait être "courante" et loin d'être exceptionnelle en France.
Pourquoi ces personnes refusent-elles l'hypothèse ? Sans doute parce que cela remettrait en cause beaucoup "trop" de choses en fonction de la réponse.
Mais disons que la question peut être posée... à condition que la réponse soit celle qu'ils pourraient désirer entendre.
Nous avons plus que régulièrement des personnes qui se reconnaissent dans la description du trouble de la personnalité borderline tel qu'il est décrit sur le site (relais des études publiées) ET qui en parlent alors à leur psy qui leur rétorque...Ce qu'ils en disent - Le problème semble, à la base, un problème qui ne touche pas que la France
"Je ne reconnais pas ce trouble, l'état limite est un "fourre tout". Votre état relève de la névrose et en aucun cas de la psychose" ou "vous n'êtes pas fou (folle)" ou "Ce qui compte, c'est le traitement et la thérapie que nous faisons ensemble, un diagnostic ne vous apporterait rien de plus"
Citation de L'association américaine de psychiatrie (APA) : "Le trouble de la personnalité borderline est le trouble de la personnalité le plus répandu en clinique et est présent dans de nombreuses cultures de par le monde. Et pourtant, ce trouble est souvent incorrectement diagnostiqué ou sous-diagnostiqué dans la pratique clinique""Peut-être que les psy donnent un autre nom au trouble de la personnalité borderline et cela pourrait être une explication à votre hypothèse"
Citation du BPDCentral.com,Q: "Mon thérapeute ne semble pas s'y connaître beaucoup sur le trouble"...R: "Votre thérapeute est très caractéristique. Si vous lisez tout le site du BpdCentral, vous en saurez probablement plus sur le trouble que le thérapeute lambda"
Citation du Tara APD "Le trouble de la personnalité limite peut être parmi les troubles mentaux les plus stigmatisés. Il est souvent non diagnostiqué, mal diagnostiqué, ou traité de façon inadéquate... Les médecins et la communauté psychiatrique minimisent continuellement le trouble borderline ou considèrent ces patients comme non-traitables, refusant souvent de les traiter. Le public est en général pas au courant du trouble... Les familles de personnes souffrant de trouble borderline ne reçoivent pas ou peu d'aide pour comprendre le trouble ou pour "gérer les échanges" avec leur aimé souffrant de ce trouble" (tous droits réservés)
Citation de Mme Firouzeh Mehran, psychologue et auteur du livre "Traitement du trouble de la personnalité borderline. Thérapie cognitive émotionnelle" aux éditions Masson:
"Souvent, soit les praticiens ont du mal à diagnostiquer ce trouble, soit ils font une erreur de diagnostic. Et étant donné que le nombre de ces patients borderline est très élevé (...), le problème du diagnostic adapté devient primordial" (c) F. Mehran.
Cela ne prouve strictement en rien qu'il y a le même type de problème en France mais souligne qu'il existe bien des problèmes de formation / compétence dans certains pays et rend de fait légitime et nécessaire de se poser la même question pour la France et tous les pays francophones.
(livres sur le trouble à la page www.aapel.org/livres)
Non, le trouble de la personnalité borderline se nomme généralement "état limite" en France et ce n'est donc pas le problème.Partons de l'hypothèse que les psys sont globalement formés, qu'ils ont étudié et qu'ils sont compétents dans le domaine du trouble de la personnalité borderline (état limite) et voyons si cette hypothèse "tient la route".
Croyez-vous que si la psychiatrie française appelait le trouble de la personnalité borderline, "syndrome de vie gâchée", nous n'utiliserions pas ce terme ?
Si l'on ne donne pas les même noms aux maladies, cela empêche alors l'émergence d'études au niveau international.
Encore une fois je ne parle pas de TOUS les psys, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !Les psys Français, dans leur globalité statistique, pourraient alors très bien diagnostiquer leurs patients avec un état limite selon LEUR définition et ainsi votre démonstration précédente sur "les français informés", etc, tomberait à l'eau !
Il est évident qu'une majorité de psys Français en sont restés à la nosologie psychanalytique découpée en névrose, psychose et à part, les pervers. Cette vision n'est plus adaptée à la psychiatrie moderne.
Et l'état limite dans tout ça ? Et bien c'est simple, l'état limite est entre la névrose et la psychose. Une personne souffrant d'état limite étant selon cette définition à la limite entre les deux... plus (+) que névrosée et mais pas vraiment psychotique.
C'est ce qui permet à certains d'entre eux de considérer l'état limite comme un diagnostic poubelle, un "fourre tout"... et c'est logique, du moment où l'on définit un trouble de façon négative en "ni, ni" (ni névrosé, ni psychotique)
Cette hypothèse ne peut pas se révéler exact et ce parce que:On peut quand même continuer à affirmer qu'ils sont formés et compétents du moment où ils connaissent bien l'état limite sur leur définition, non ?Au final, quand bien même, ils diagnostiqueraient des états limites selon leur ancienne définition, il n'en demeure pas moins que les personnes souffrant d'un trouble de la personnalité borderline (état limite) selon les critères de la communauté internationale demeureraient non diagnostiquées
- D'une part, je ne connais absolument pas la prévalence d'états limites selon les critères diagnostics "entre névrose et psychose" et je ne peux donc pas savoir combien de français seraient censés savoir.
- D'autre part, de nombreux spécialistes formés ainsi (à l'ancienne), refusent de reconnaître un trouble qu'ils voient alors comme un diagnostic "poubelle".
- Et enfin, toujours de par leur formation, on leur a appris que l'on ne pouvait pas guérir une personne d'un état limite, ce qui fait que nombreux hésitent à poser un diagnostic d'état limite et encore moins à le dire à leurs patients (faire l'autruche).
Le dire, oui, mais le croire ?Vous êtes un anti-psychanalyste !
La définition névrose / psychose de l'état limite n'a plus court depuis plus de 20 ans auprès de la communauté internationale. Depuis ce temps là, des milliers d'études ont été faites et qui ne se basent plus (plu) sur ces anciennes définitions. Un psy qui reste sur ces définitions historiques qui ne répondent plus aux exigences de la psychiatrie moderne peut-il être considéré comme "formé et compétent" ?On pourrait alors me rétorquer que de nombreux psy continuent à en apprendre sur l'état limite, à l'étudier "à leur manière"... Je ne doute pas que ce soit le cas mais il n'en demeure pas moins qu'ils se privent quand même de ces milliers d'études en restant dans leur "camp retranché"
C'est comme si vous alliez consulter un médecin quelconque et qui vous dirait "moi je suis fier d'ignorer les études faites sur ma spécialité par la communauté internationale des 20 dernières années"
Quand bien même vous trouveriez cette phrase extra-ordinaire, elle n'est pas très éloignée des affirmations du président de l'Association Française de Psychiatrie (AFP) qui déclarait encore en décembre 2OO2, "..des classifications qui, bien que faisant consensus international, ne sont pas pour autant des références scientifiques à retenir pour notre pratique", en clair que "le DSM qui a donné lieu à des dizaines de milliers d'études scientifiques internationales ne rentrera pas en France !" (voir site pubmed.com pour s'en convaincre)Soyons un peu intellectuellement "raisonnable", la notion de formation, de connaissances et de compétence ne peut s'affirmer qu'en accord avec l'état actuel des connaissances en la matière et l'état actuel des connaissances ne peut pas se priver de dizaines de milliers d'études. Le code de déontologie des médecins précise bien cette obligation de réactualisation des connaissances
Je n'ai pas à être "pro" ou "anti". Il se trouve que la communauté internationale s'est éloignée de cette vision (névrose, psychose) pour classifier et étudier les troubles mentaux. C'est une réalité de fait que l'on ne peut pas ignorer.Evidences déduites
Il est évident que la psychanalyse a apporté à la compréhension de la psyché humaine et qu'il est probable qu'il ne pourrait pas y avoir eu de psychiatrie moderne sans cet apport historique de la psychanalyse. Il ne s'agit pas pour moi de nier le passé mais de ne pas rester "figé" sur ce passé.
Des psychanalystes comme Kernberg ont très vite touché du doigt les limites de la psychanalyse et ont dévéloppé des théories sur la construction de la personnalité et des thérapies adaptées à la pathologie borderline sur le constat de l'échec d'une "simple" psychanalyse.
Si j'étais "anti-psychanalyste", pouvez-vous me dire pourquoi je parle sur ce site de l'AAPEL de notions psychanalytiques comme le "clivage" ou que je parle des thérapies analytiques mais aussi que notre annuaire de spécialistes comporte de nombreux psychanalystes (qui pratiquent des thérapies dérivées de la psychanalyse) ?
Encore
aujourd'hui, en 2007 et dans certaines universités françaises
:
-
Des psy sont formés sur l'état limite en basant le diagnostic
uniquement sur la limite névrose / psychose !
-
Des psy sont formés sur une base autre que le DSM !
(une
fois encore, je ne suis pas en train de dire "tous" les psy,
encore heureux,
mais de parler d'une majorité statistique indéniable)
Krawitz R.,Vous pouvez aussi lire les pages
Aust N Z J Psychiatry. 2OO4 Jul, "Borderline personality disorder: changement d'attitude des cliniciens apres formation"
"Objectif : Evaluer l'effet d'une formation de deux jours sur les attitudes des cliniciens en charge de personnes atteintes du trouble de la personnalité borderline. Le but principal de cette formation était d'obtenir un changement positif dans l'attitude des cliniciens qui traitent les personnes avec un trouble borderline dans les institutions publiques. L'hypothèse soutenant l'intervention était que la formation des cliniciens sur les concepts actuels, le diagnostic, l'étiologie, le pronostic et le traitement du TPL, en combinaison avec une discussion détaillée sur les principes du traitement dans le cadre public entraînerait un changement d'attitude positif.
Conclusions : La formation brève décrite a été efficace pour obtenir un changement d'attitude positif chez les cliniciens en charge de patients avec un TPL. Ces recherches démontrent qu'il est possible, par une formation brève, d'assister le "positivisme" du clinicien et d'obtenir un changement de son attitude. Les implications de ces recherchent pourraient inclure de futures interventions de formation dans le champ de la santé mentale..."
En parler à son psy
Code de déontologie des médecins, droit à l'information et au diagnostic
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Droit à la maladie
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