Introduction:
Trouble de la personnalité Borderline et schizophrenie. En fait, je n'ai pas trouvé beaucoup d'études sur le sujet. Pourquoi ? Sans doute parce que le trouble de personnalité limite ('état limite) et la schizophrénie sont deux troubles distincts. Vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons assez globale et à l'écoute de la souffrance. A noter que notre objet n'est pas de stigmatiser la schizophrénie et encore moins les personnes qui en souffrent.Presentation du trouble.
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Presentation,
définition
de la psychose et de la schizophénie (critères
DSM IV)
Psychose:.
Lorsqu'une personne "perd le contact avec la réalité." Des hallucinations et des délires sont généralement considérés des symptômes psychotiques. Une personne expérimant ces troubles peut être décrite comme psychotique.
Schizophrenie:
A. Symptômes caractéristiques: Deux (ou plus) des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une partie importante du temps pendant un mois.: (1 seul en cas de "fortes" hallucinations ou délires)(1) idées délirantesB. Dysfonctionnement social /du travail: Pendant une partie importante du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation...
(2) hallucinations
(3) discours désorganisé (fréquents déraillements ou incohérences)
(4) comportement grossièrement désorganisé ou catatonique (mouvements sans but)
(5) symptômes négatifs, p. ex., absence d'expressions affectives ou absence d'initiatives.
C. Durée: Des signes permanents de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois avec au moins un mois de symptomes.
D. Exclusion d'un trouble schizo-affectif (critères A durant episode maniaque ou dépressif) et d'un Trouble de l'humeur (ex bipolaire): .
E. Exclusion d'une affection médicale générale due à une substance.
F. Relation avec un Trouble envahissant du développement (autisme).
Sous-types (ne peut s'appliquer qu'un an après la survenue des premiers symptomes):
Episodiques, continue, épisode unique avec remission partielle ou totale, etc...Trouble délirant (fausses croyances) (ancien nom "délire paranoiaque" ou "psychose paranoiaque").
A. Idées délirantes non bizarres (concernant des situations rencontrées dans la réalité comme : être poursuivi(e), empoisonné(e), contaminé(e), aimé(e) à distance, ou trompé(e) par le conjoint ou le partenaire, ou être atteint(e) d'une maladie), sur une période d'au moins 1 mois.
B. N'a jamais répondu au critère A de la schizophrénie. Note: Des hallucinations tactiles et olfactives peuvent être présentes dans le trouble délirant si elles sont en rapport avec le thème du délire.
C. En dehors de l'impact de ces fausses croyances ou de leurs ramifications, il n'y a pas d'altération marquée du fonctionnement et le comportement n'est pas bizarre.
D. En cas de survenue simultanée de changements d'humeur et d'idées délirantes, la durée totale de ces épisodes a été brève par rapport à la durée des périodes de délire.
E. La perturbation n'est pas due aux effets directs physiologiques d'une substance ou d'une affection médicale générale.
Différents types sont définis selon le thème délirant dominant:
Érotomaniaque: croyance qu'une personne, habituellement d'un statut plus élevé, est amoureuse du sujet.
Mégalomaniaque: Idée exagérée de sa propre valeur, de son pouvoir, de ses connaissances, de son identité ou d'une relation exceptionnelle avec une divinité ou une personne célèbre.
Jaloux: croyance que son partenaire sexuel est infidèle.
Persécution: croyance que l'on se conduit d'une façon malveillante envers le sujet (ou envers une personne qui lui est proche).
Somatique: croyance que la personne est atteinte d'une imperfection physique ou d'une affection médicale.
Mixte et non spécifié: lorsqu'aucun thème délirant ne prédomine et lorsque le thème ne peut être clairement identifié ou ne correspond à aucun des types spécifiés.
* Fenton WS, McGlashan TH. - Chestnut Lodge Research Institute, Rockville, MD
1989 Am J Psychiatry. - Risque de schizophrenie chez des patients avec trouble du caractère.
Des patients hospitalisés ... avec trouble de la personnalité étaient étudiés pour prédire une future décompensation schizophrenique. Individuellement, 3 critères DSM-III du trouble de la personnalité schizotypique predisaient une schizophrénie sur un suivi à long terme: pensée magique, suspicion ou ideation paranoide, et isolation sociale. Additionallement, une faible QI, faible qualité de travail, et expériences délirantes transitoires étaient predictrices. Aucun critère du trouble de la personnalité borderline n'était predictif. Cela suggère que le trouble de la personnalité schizotypique mais non borderline appartient au spectre schizophrenique.
* Miller FT, Abrams T, Dulit R, Fyer M. - Cornell University Medical College
1993 Hosp Community Psychiatry. - Symptomes psychotiques chez des patient avec trouble de la personnalité borderline et troubles de l'axe 1 simultanés.
OBJECTIF: Le fait que des symptomes psychotiques fassent partie de la psychopathologie du trouble de la personnalité borderline demeure contreversé. Le but de cette étude était d'examinier l'incidence et la nature de symptomes psychotiques chez un echantillon de patients avec le trouble.
Méthodes: Les dossiers de 92 patients psychiatriques hospitalisés avec diagnostic de trouble borderline, certains ayant des troubles de l'humeur comorbides ou troubles d'abus de substances, étaient examinés pour obtenir des données sur la présence de symptomes psychotiques (délires et hallucinations), leur durée et les caracteristiques cliniques des patients.
Résultats: Vingt Sept (27%) pourcent des patients avaient des épisodes psychotiques. La présence de troubles affectifs ou d'abus de substances comorbides ne prédisait pas de symptomes psychotiques.
Conclusions: Les épisodes psychotiques sont commun mais pas universels chez les patients souffrant de trouble de la personnalité borderline. Ces épisodes ne sont pas necessairement bref ou transitoires, et les patients borderline qui viivent des episodes psychotiques ont de fortes chances à avoir des hospitalisations répétées..
* Links PS, Steiner M, Mitton J.- Dept of Psychiatry, McMaster University, Hamilton, Ont., Canada.
1989 Psychopathology. - Caractéristiques des psychoses dans le trouble borderline.
Comparant un groupe de 88 patients hospitalisés avec trouble de la personnalité limite à des patients hospitalisés avec des traits borderline, cet article formule quatre hypothèses concernant l'association entre le trouble borderline et les symptômes psychotiques:
(1) des symptômes strictement psychotiques sont rares dans le trouble borderline;
(2) des symptômes définis en gros psychotiques sont souvent rapportés dans le trouble borderline;
(3) des symptômes strictement psychotiques sont dus aux troubles concomitants
(4) les symptômes psychotiques peuvent être factices.
... Les résultats ont généralement soutenu les explications proposées pour l'association entre le trouble borderline et les symptômes psychotiques. Des symptômes psychotiques factices ont été trouvés dans seulement 13% de l'échantillon borderline.
* Isohanni I, Jarvelin MR, Jones P,... - Oulu Polytechnic, Finland.
1999 Acta Psychiatr Scand. - Des excellents résultat scolaires peuvent-ils être un précurseur de schizophrénie ? Un suivi sur 28 ans en Finlande. Conclusion: La schizophrénie d'adulte peut être liée à des performances scolaires excellentes.
* McAllister TW. - Dartmouth Hitchcock Medical Center, Lebanon, NH
1998 Semin Clin Neuropsychiatry. - Traumatisme cranien et psychose: Quels sont les liens ? Des troubles psychotiques se produisent plus fréquemment chez des individus qui ont eu traumatismes au cerveau que dans la population générale.
* Chabrol H, Chouicha K, Montovany A...
2001 Encephale - Symptoms of DSM IV borderline personality disorder in a nonclinical population of adolescents: study of a series of 35 patients.
Symptomes du trouble borderline chez 107 étudiants entre 15 et 18 ans. 32% avaient un trouble borderline DSM IV
"La forte incidence d'ideation paranoïde (97,1%) et des expériences dissociative (65,7%) dans le groupe borderline suggère la pertinence du critère 9 dans le diagnostic du trouble de personnalité borderline chez les adolescents... D'ailleurs, 31,4% du groupe borderline ont rapporté des expériences transitoires "quasi" psychotiques, principalement des "quasi" hallucinations visuelles. On n'a pas observé des hallucinations ou les idées délirantes. Cette symptomatologie suggère une dimension "quasi" psychotique "quasi" de trouble adolescent de la personnalité borderline..."
"Diagnostic différentiel du trouble psychotique bref: Le trouble psychotique bref doit être distingué des symptômes psychotiques survenant dans le contexte de certains troubles de la personnalité (par ex. borderline) qui sont généralement transitoires et durent moins d’une journée…" (Michael First, Allen Frances, Harold Alan Pincus « DSM IV Diagnostics différentiels », Masson).
"Les difficultés de contact habituels chez les troubles anxieux et les borderlines ne ressemblent pas du tout au contact, et à l'expression verbale et non verbale d'un délire chronique paranoïaque... Un des éléments du contact paranoïaque est 'la réticence et le sous entendu' qui incitent, ainsi que l'agressivité, et la mégalomanie, à la mise à distance et à des interventions discrètes... Bien que les borderlines aient souvent des problèmes du style 'trop près ou trop loin' (dans la vie et avec leurs psys) la situation est plus facilement gérable... Les interprétations persécutoires des borderlines sont transitoires et critiquées à froid, quant à la dissociation il s'agit de dépersonnalisation ou de déréalisation transitoire que l'on retrouve dans d'autres troubles comme les attaques de panique... La problématique centrale du borderline est faite de dépression, impulsivité et perturbations relationnelles en lien avec les troubles de l'identité. Et il noue assez facilement un lien psychothérapique" (Dr Jean Cottraux Anxiety Disorder Unit, Hopital Neurologique, LYON, auteur de nombreux ouvrages).
"Le terme de limite vient de la pensée des psychiatres dans les années 40 et les années 50 que le trouble encadrait et partagait des caractéristiques des troubles psychotiques et névrotiques. Mais cette vision ne reflète pas les idées actuelles" (Mayo Foundation for Medical Education and Research ,"Borderline personality disorder", www.mayoclinic.com 2OO2).
"le trouble de la personnalité borderline (tpl) n'évolue pas en schizophrénie. Occasionnellent, quelqu'un avec un trouble borderline grave peut avoir de brèves périodes de certains symptômes qui sont semblables à certaines de ceux expérimentés dans la schizophrénie mais c'est la seule similitude" (Dr Margaret Honeyman,"Does a personality disorder lead to schizophrenia?", 27/05/2OO2).
"TPL: Il n'y a aucun lien avec la Schizophrenie" (Leland M. Heller, MD, “Dr leland heller discusses BPD - schizophrenia”, www.biologicalunhappiness.com).
"La Schizophrénie n'est PAS une personnalité 'Clivée'. Il existe une idée fausse commune que la schizophrénie est la même chose qu'une 'personnalité clivée' comme Dr. Jekyll et M. Hyde change de caractère.
Une autre idée fausse est que la schizophrénie résulte de plusieurs différentes personnalités, et que les individus naviguent entre ces différents personnages.
Ces perceptions ne sont pas correctes. De telles caractérisations pourraient faire partie de plusieurs autres troubles mentaux possibles, tels que le trouble de personnalité multiple, le trouble de la personnalité borderline ou le trouble bipolaire, mais seulement si d'autres symptômes spécifiques sont également présents. Ces symptômes ne sont pas descriptifs de la schizophrénie" (Donald J. Franklin Ph.D,"Schizophrenia information and treatment", Psychology Information Online).
"While schizophrenic and dissociative features are similar and related, Schizophrenie et la Dissociation sont deux choses differentes...et c'est la dissociation, pas la schizophrenie, qui est le plus communement associé avec le BPD. Finally, the confusion over the association of dissociation (forgive the play on words) and BPD is most often generated by the "black-and-white" temperament that BPs tend to present. It is, technically speaking, a "splitting", but it is a splitting of a much different sort than that suggested by schizophrenia or dissociation...the former being psycho-social, the latter being organic." (Tim and Andrea Pheil,”Relationship Between BPD, MPD, DID and Schizophrenia”, mhsanctuary).
"Comparé à la psychose vue dans la schizophrénie ou le trouble bipolaire, la psychose rencontrée chez des patients limite est habituellement associée à un facteur de stress, sert souvent un certain gain secondaire pour le patient, débute et s'arrête souvent rapidement, et est décrite par le patient avec peu d'angoisse" (Luciano Anthony Picchio M.D, "Understanding And Working With Borderline Personality Disorder", Dauphin County RADAR Network Center).
"Le trouble de la personnalité paranoïaque est parfois un précurseur de trouble schizophréne ou de trouble délirant" (Alex Buckley and Nicola Davies,"Paranoid Personality Disorder",psychhelp).
"Le trouble Schizotypique, une condition génétiquement relié à et un précurseur possible de schizophrénie" (Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry dec 2001).
"Ces patients, selon Searles, nous narguent en menaçant de devenir schizophrène" (Fineltain Ludwig Dr, "ACTUALITE DU SYNDROME BORDERLINE", Bulletin de psychiatrie 1996 ).
"... Quant au pronostic, dès le début, le point le plus important fut de savoir si les états limites basculaient ou non dans une symptomatologie manifestement psychotique après un temps d'évolution variable. L'étude catamnestique prolongée des patients limites semble révéler au contraire une relative stabilité s'ils présentent des épisodes aigus d'allure psychotique, ils ont toujours un aspect réactionnel (à un traumatisme affectif, deuil ou séparation, à un excès alcoolique ou de drogue) et sont relativement brefs et régressifs." (Daniel Marcelli, "Les états limites en psychiatrie", sospsy.com).
Voici notre sentimentQu'est ce que la schizophrénie ?
C'est en gros une maladie mentale dans laquelle la personne a des symptomes psychotiques, quand elle "perd le contact avec la réalité". La durée des "hallucinations" ou "délires" peut être très variable selon les individus.
Qu'est ce qu'un trouble délirant ?
Un trouble mental dans lequel la personne a des symptomes psychotiques avec des fausses croyances (délire). Le sujet est insensible à toute argumentation : on ne peut plus raisonner logiquement avec lui; même confronté à des preuves concrètes, il continue à la soutenir fermement.
Les troubles borderline, schizophrenie et trouble délirant constituent ils 3 entités distinctes ?
Absolument, oui.
Est il possible de souffrir à la fois de trouble borderline et de schizophrenie ou de trouble borderline et de trouble délirant ?
Probablement oui même s'il est probable que dans ces cas là, le trouble psychotique ou la schizophrénie prend le dessus sur le trouble de la personnalité borderline.
Est-ce que TOUTES les personnes avec trouble borderline vivent des symptomes psychotiques ?
La réponse est catégorique: NON ! La preuve en est que le DSM parle de "Survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères". C'est un critère parmi les 9 possibles.
Est-ce que certaines personnes avec trouble borderline vivent des symptomes psychotiques ?
C'est possible mais non obligatoire, disons que c'est mal formulé.
Dans le cas du TPL, il serait probablement préférable de parler de dissociation et non de "vrai" symptome psychotique. Comme dit dans la question précédente, le Dsm parle de "symptomes dissociatifs severes" et non de symptomes psychotiques.
Le trouble borderline mène t'il à la schizophrénie, ce que l'on nomme dans le langage courant, la "folie" ?
Non !
Certaines études disent qu'il existe des liens entre troubles de la personnalité schizotypique, paranoiaque, autisme, retard mental, excellents résultats scolaires, traumatisme cranien et bien sur la genetique, etc ... mais pas avec le trouble borderline !
Qu'en est-il de la prévalence (taux) et du suicide pour chacun des troubles ?
La prévalence du trouble borderline est en gros deux fois celle des troubles schizophréniques (2x plus de borderline).
Et à propos du taux de suicide, c'est environ le même, un sur dix.
merci de lire TPL et dissociation, TPL et clivage, données sur le TPL.
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Ouvrages sur le trouble borderline.
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Mise en garde:
Toutes les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre un trouble pour le moins "particulier" et déroutant.
Mais aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic.
Quoiqu'il en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade.
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Dernière mise à jour 2020.
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