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A quoi servent les émotions ?
... du danger de les ignorer
Préambule
Il nous
arrive de considérer nos émotions comme des obstacles, des erreurs ou
des faiblesses. Nous cherchons alors à les contrôler et à les empêcher
de se manifester.
Par exemple,
au moment où je m'adresse à la personne qui m'intéresse le plus, je
deviens nerveux et tendu et je considère que c'est le pire moment ! Je
voudrais être à mon meilleur pour l'impressionner, mais au lieu de ça
je rougis, je bafouille et je perds mes idées.
Ça ne me
dérangerait pas d'être énervé, seul chez moi, mais à ce pire moment,
toutes ces réactions me nuisent en m'empêchent de faire ce que je
veux.
Mais en
fait, c'est précisément au bon moment et au bon endroit que je deviens
tendu et que je rougis. Et oui...
Sommaire
A. Pourquoi avons-nous des émotions ?
Nos
réactions émotives sont là pour nous aider à nous adapter à chaque
situation de notre vie.
Elles
servent à nous permettre de tirer le plus de satisfaction possible de
chaque moment et d'éviter les obstacles et les dangers qui se trouvent
sur notre chemin.
C'est comme
un système de guidage très sophistiqué qui nous amène à la
satisfaction de nos besoins.
Par
exemple, la peur déclenche en nous des réactions physiques qui nous
aident à faire face au danger plus efficacement. Notre vision devient
plus précise, nos réflexes plus vifs, nos muscles plus forts et nous
sommes moins sensibles à la douleur. Nous avons alors tout ce qu'il
faut pour mieux réagir au danger en combattant ou en fuyant
efficacement.
On voit
souvent, dans de telles situations, des personnes qui accomplissent
des choses dont elles seraient normalement incapables.
Nos sentiments et nos émotions nous informent continuellement sur la situation dans laquelle nous sommes et sur notre état intérieur. Plus précisément ils nous renseignent sur l'effet des événements et de nos propres actions sur notre équilibre intérieur.
A chaque moment, mes réactions émotives m'indiquent dans quelle mesure mes besoins sont satisfaits ou insatisfaits Elles me montrent jusqu'à quel point la situation ou les événements me conviennent vraiment.
Lorsque
nous pensons aux émotions de ceux qui nous entourent, cette réalité
nous apparaît évidente.
Si mon ami
devient triste ou en colère
pendant que je parle, je sais immédiatement que ce que je viens de
dire ne correspond pas à ce qu'il voudrait
Lorsque nous pensons à nos émotions nous sommes portés à considérer notre tristesse non pas comme un signe important à considérer, mais comme une faiblesse relativement inacceptable et notre colère comme un manque de maîtrise et non comme une énergie utile pour vaincre un obstacle sérieux.
Parfois, il
nous arrive d'accuser les autres d'avoir des réactions émotives
excessives. Mais là encore, il est facile de déceler le motif de cette
évaluation: nous considérons la réaction de l'autre comme trop forte
ou trop émotive lorsqu'elle dérange notre démarche, lorsqu'elle nuit à
l'atteinte de nos objectifs.
B. Des messages précis
Chaque
émotion
ou sentiment nous donne un message précis à propos de notre
équilibre intérieur.
Mais par contre, si je considère mes réactions comme peu appropriées, cela ne les empêchera pas d'exister, mais leur signification ne pourra devenir claire. En fait, mes sentiments commenceront alors à prendre des formes différentes qui refléteront non seulement le déséquilibre initial, mais également les déséquilibres supplémentaires fruits de mon refoulement.
Repousser un sentiment semble bénin mais c'est la première marche de la descente aux enfers, le premier pas vers une profonde aliénation et une multitude de problèmes en tous genres.
Les
frustrations
s'accumulent, on
a
par exemple l'impression d'être comme une bombe, deuxième marche et les sentiments
deviennent plus intenses, tellement que j'en viens facilement à les
considérer comme disproportionnés.
Mon émotion reflète alors non seulement ma réaction à
l'événement actuel, mais également mes frustrations accumulées.
Ma
réaction
est trop forte pour la situation présente, mais de la bonne
intensité si l'on tient compte de l'ensemble des situations
auxquelles j'ai refusé de réagir.
C. Les émotions étouffées sont coûteuses
L'insatisfaction
monte mais je crois de moins en moins à la possibilité de parvenir à
une solution.
Plutôt
que
de continuer à ressentir la colère
qui monte et qui pourrait servir à briser le cercle vicieux, je
choisis de l'étouffer. Je ne crois plus qu'il est utile
de soulever encore une fois le problème pour arriver toujours à la
même impasse, je trouve moins fatigant de bouder ou de boire...
Le
résultat
final est toujours le même: je choisis l'indifférence, de m'éteindre, troisième
marche de la descente vers la perte de soi.
Ce choix, on le paye chèrement !
On ne
souffre plus vraiment, on ne réagit plus tellement, on est comme
neutre, et pas seulement avec la personne devant laquelle on étouffe
ses réactions, c'est un peu partout. Cette indifférence s'étend comme
une tache d'huile. En fait, on est
psychologiquement ou émotivement mort ! On n'a plus de
réaction et nos réflexes disparaissent, même ceux qui servent à la
survie.
D. Les fausses réponses aux besoins
Si
cette
indifférence émotive apparente dure trop longtemps, on glisse vers
la quatrième marche:
celle où des indices secondaires accaparent notre attention.
Plusieurs maux nous guettent alors: dépression,
angoisse, phobies, stress, migraines, maux de dos,...
Tous ces problèmes découlent de notre capitulation ou
de notre aveuglement volontaire. Ce sont les résultats directs de
nos façons de fuir, de nous engourdir, d'éviter de voir ou de
savoir ce qui ne va pas.
Ces réactions sont les indices de notre organisme pour attirer notre attention sur des manques importants par rapport à nos besoins principaux. Mais cette fois, les indices sont beaucoup plus difficiles à décoder. Premièrement, parce qu'ils sont très indirects: les réactions saines (sentiments et émotions) se sont transformées en problèmes (symptômes) qui empirent encore la situation. Deuxièmement, les nouveaux indices sont difficiles à utiliser parce qu'il s'agit de problèmes qui exigent des solutions supplémentaires. En accaparant notre attention, ces problèmes la détournent du manque de satisfaction qui persiste et nous empêchent d'y remédier. Il devient donc difficile de s'attaquer à la cause réelle de nos maux, car elle est cachée derrière un mal qui prend de plus en plus de place.
Mais il
arrive très souvent que cette inquiétude débouche sur une nouvelle
forme
d'évitement: la recherche de
satisfactions compensatoires. C'est la
cinquième
marche d'un escalier de plus en plus glissant. On ne
voit plus que le malaise réel vient de notre profonde insatisfaction,
car nos joies et nos difficultés ponctuelles crées par ses
compensations nous la dissimulent. L'excitation
cache
la frustration et tente en vain de remplacer la satisfaction.
Mais ces
paradis artificiels sont remplis d'illusions et de cruelles
déceptions: toute l'admiration au monde ne
vaut rien pour nourrir émotivement la personne qui a besoin d'être
aimée !
E. Les complications physiques
Mais alors,
les problèmes deviennent encore plus graves et plus insidieux. C'est notre corps qui devient la voix de nos besoins,
les troubles physiques
apparaissent comme des cris d'alarme de notre organisme qui n'en peut
plus. C'est la sixième marche:
les symptômes nous indiquent qu'il s'agit d'une situation grave et
urgente.
F. Le chemin vers le marasme
En résumé, on peut comparer ce cheminement à un escalier qui
descend vers le marasme psychologique. C'est le passage dangereux
qu'on emprunte si on refuse de prendre nos sentiments et nos
émotions au sérieux et si on refuse de tenir compte des messages
qu'ils véhiculent. Cet escalier très glissant nous invite à
continuer toujours vers le bas; seul un choix volontaire, appuyé
sur une bonne compréhension des forces en jeu, peut nous permettre
de rebrousser chemin vers une vie saine et satisfaisante.
Voici un résumé des étapes de ce cheminement néfaste. Le fait de le connaître et de savoir déceler où nous en sommes sur cette voie est déjà un élément de solution.
Mise
en garde:
Toutes
les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre une maladie pour
le moins "particulière" et déroutante
Mais
aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades
ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il
en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade.