Boulimie et personnalité limite.
Trouble de la personnalité borderline etat limite et boulimie, anoréxie, hyperphagie.
troubles alimentaires.
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Introduction:
Connexions entre trouble de la personnalité borderline et boulimie. De nombreuses personnes borderline (essentiellement des femmes, à moins que ce soit un problème de tabou pour les hommes) se réfugient dans la boulimie et les troubles alimentaires pour calmer leur angoisse et ou se punir. Le nombre de personnes souffrant d’un trouble borderline semble donc être très important dans la population de boulimiques / anorexique. Vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons assez globale et à l'écoute de la souffrance
Données, études sur boulimie et état limite.
 
Ce qu'ils en pensent.
 
Point de vue de l'Aapel.
 
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Données, études (statistiques, prévalence, comorbidité, co-occurence) sur boulimie et état limite.
* Selon boulimie.fr 80% des boulimiques souffriraient d'un trouble de la personnalité borderline

* Rowe SL, Jordan J, McIntosh VV, Carter FA, Bulik CM, Joyce PR. - Department of Psychological Medicine, University of Otago, Christchurch, New Zealand
Aust N Z J Psychiatry. 2008 Dec -  Impact of borderline personality disorder on bulimia nervosa
RESULTS: At pretreatment assessment the BPD group had higher purging frequency, more comorbidity and poorer general functioning than the other PD and no PD groups. ...
CONCLUSION: Although women with BN and comorbid BPD appear more impaired at pretreatment assessment, they do not have poorer outcome than the other PD and no PD groups. The rate and level of improvement across the groups is not affected by the presence of BPD.

* Braun DL, Sunday SR, Halmi KA. - Dept. of Psychiatry, New York Hospital, Cornell University
1994 Psychol Med. - Comorbidité de troubles psychiatriques chez des patients avec troubles alimentaires
105 patients avec trouble alimentaire DSM III
81.9% de l'échantillon avec un trouble de l'ace I en plus de son trouble alimentaire.
69% répondaient aux critères diagnostiques pour au moins un trouble de la personnalité.

* Zerbe KJ, Marsh SR, Coyne L. - Menninger Memorial Hospital, Topeka, KS
1993 Psychiatr Hosp - Comorbidité chez des patients hospitalisés souffrant d'un trouble de l'alimentation
Leurs diagnostics de l'axe I de trouble de l'alimentation étaient comme suit: 53 avaient un diagnostic de boulimie; 21 avaient une anorexie; 2 avaient les deux diagnostics; 17 avaient des troubles atypiques.
Resultats: Un trouble de la personnalité borderline a été trouvé chez 46% de l'echantillon

* 40% des personnes diagnostiquées avec boulimie anorexie seraient borderline (A.D.A.M., Inc,“WHAT CAUSES EATING DISORDERS”, UC Davis Health System 2OO2)

* Sansone RA; Fine MA; Seuferer S; Bovenzi J - Psychiatry, Wright State University, Dayton, OH
1989 J Clin Psychol - Prevalence du trouble borderline chez des femmes avec troubles de conduite alimentaires.
Les résultats ont révélés que 39% étaient classifiées borderline

* Marino MF; Zanarini MC - Laboratory for Study of Adult Development, McLean Hospital, Belmont, MA, USA
2OO1 Int J Eat Disord - Relations entre l'EDNOS (troubles de l'alimentation non spécifiés) et sous types et trouble de la personnalité borderline.
233 patients borderline sexe féminin, Trente trois (33%) pour cent de femmes avec trouble borderline satisfont aux critères DSM-III-R du TANS / EDNOS (Trouble Alimentaires Non Spécifiés)

* Kodama K, Noda S. - Department of Neuropsychiatry, Chiba University School of Medicine - Japan
2OO1 Nippon Rinsho - Hyperphagie dans l'obésité
Les obeses avec frénésie de nourriture (hyperphagie) affichent aussi plus de symptomatologies psychiatriques comme déformation de l'image du corps, faible estime de soi, faible efficacité, un fort degré de depression, fort perfectionnisme, forte impulsivité et comorbidité de troubles de la personnalité, surtout trouble de la personnalité borderline

* Pearlstein T, Spurell E, Hohlstein LA, Gurney V,... Dept of Psychiatry and Human Behavior, Brown Medical School, Providence
2OO3 Arch Women Ment Health. - Utilisation de fluvoxamine pour la boulimie dans une étude en double aveugle avec controle placebo
22 sujets avec trouble alimentaire étaient assignés de façon aléatoire à un dose de fluvoxamine ou un placébo durant 12 semaines.
Conclusion: Il n'y avait aucune différence significative entre la fluvoxamine (SSRI, inhibiteur de recapture de la sérotonine) et le placebo en terme de résultat. Les résultats de cette petite étude contribuent aux résultats contradictoires des études d'antidépresseur pour la boulimie

* Halmi KA. - Weill Cornell Medical College, Dept. of Psychiatry, White Plains, NY
2OO2 J Pediatr Endocrinol Metab. - Troubles de l'alimentation chez les femmes: génétique, physiopathologie et traitements
... les troubles psychiatriques comorbides comme troubles affectifs, troubles d'angoisse, abus de substances et troubles de la personnalité sont fréquemment présents.
Dans le cas de l'anoréxie, la stratégie la plus efficace est un traitement multidimensionnel, consistant en une réeducation nutritionnelle , assistance médicale, psychothérapie individuelle cognitive, et assistance familiale ou thérapie si le patient a moins de 18 ans.
Dans le cas de la boulimie, le traitement de choix et la thérapie comportementale dialectique (dbt). Un second choix de traitement est un antidepresseur en commencant par la fluoxetine (SSRI).

* Sarwer DB, Cohn NI, Gibbons LM,... - Weight and Eating Disorders Program, Departments of Psychiatry and Surgery, University of Pennsylvania School of Medicine, Philadelphia, USA
2OO4 Obes Surg. - Diagnostics psychiatriques chez des personnes candidates à la chirurgie bariatrique (modification taille estomac).
"RESULTATS: Environ deux-tiers (66%) des patients ont eu un diagnostic psychiatrique"

* Erermis S, Cetin N, Tamar M, ... - Department of Child Psychiatry, School of Medicine, Ege University, Izmir, Turkey
2OO4 Pediatr Int. - L'obésité est elle un facteur de risque de psychopathologie chez les adolescents?
"Plus de la moitié des adolescents obeses (16/30) avaient un diagnostic DSM-IV."

* Villagomez L, Cortes J, Barrera E, ... - Universidad Panamericana mexico
2OO3 Rev Invest Clin. - Comorbidité entre obesité et troubles de comportement alimentaire
"13.4% des patients présentaient aucun trouble psychiatrique,(86,6% avec trouble alimentaire DSM IV) 53.6% répondaient aux critères de "frénésie de noutriture", 12.4% pour trouble alimentaire non spécifié et 20.6% pour boulimie.
80.4% des patients ne présentaient pas de troubles endocriniens

* Zanarini MC, Frankenburg FR, Hennen J,... - McLean Hospital, Belmont, USA.
Am J Psychiatry. 2OO4 - Comorbidité de troubles de l'axe I chez des patients souffrant de trouble borderline: Suivi sur 6 années et prediction du délai de remission.
Suivi sur 2 ans: 41,5% des patients souffrant de trouble borderline ont expérimenté un trouble de l'alimentation de l'axe I.



Boulimie et borderline, ce qu'ils en disent:
"Diagnostic différentiel de la boulimie nerveuse: La boulimie nerveuse doit être distingué des crises de boulimie du trouble de la personnalité borderline qui ne nécessite pas la présence de … préoccupations excessive concernant la forme corporelle et comprend des caractéristiques particulières (par ex. automutilation, relations instables)"(Michael First, Allen Frances, Harold Alan Pincus - « DSM IV Diagnostics différentiels », Masson)

« D'autres troubles peuvent être comorbides avec le trouble borderline, tel que … troubles de l’alimentation (notamment la boulimie) » (APA :  Association américaine de psychiatrie www.psych.org)

« Les borderline souffrent généralement d'autres troubles comme … troubles de l’alimentation. La frénésie de nourriture  est une activité classique à laquelle se livrent les personnes borderline pour arrêter la dysphorie  » (Leland M. Heller, MD, “Borderline Personality Disorder and Binge Eating”, ask the doctor)

« Le problème principal des boulimiques est leur instabilité émotionnelle, véritable responsable de leur besoin de manger sans faim et sans fin. Elles sont comme des nourrissons, seule la nourriture les apaise des tempêtes émotionnelles qui se déclenchent en elles pour un rien, une remarque qui les contrarie ou les enthousiasme, un vécu agréable ou désagréable.
Cette immense difficulté à gérer les émotions est un trouble de la personnalité borderline qui peut se traiter à condition de le détecter. Mais le plus souvent il passe inaperçu dissimulé par l'ampleur des symptômes qu'il provoque (boulimie, alcoolisme, toxicomanie, comportements violents ou agressifs, etc. …) » (Catherine Hervais www.boulimie.fr, auteur de « les toxicos de la bouffe »).



Point de vue de l'Aapel sur la boulimie et le trouble de la personnalité borderline.
Voici notre sentiment:

Il est donc indispensable, tant les chiffres sont importants, d’analyser si un trouble de l’alimentation (boulimie, anoréxie ou autre) n’est pas le fruit d’un trouble borderline.
Le principe de se « gaver » et de se faire vomir ou utiliser des laxatifs est un rituel d’automutilation « classique » qui repose sur un besoin de mettre fin à une souffrance (angoisse, panique) mais aussi à une volonté de faire du mal à un corps qui OSE abriter un tel esprit.
Un « gros » avantage de la boulimie, à la différence de l’anorexie et d’autres conduites à risques, est qu’elle peut tout à fait passer inaperçu. (du moins si l’on n'analyse pas le budget nourriture)
Le seul indice de boulimie peut être un poids qui va jouer au yo-yo ou une personne qui fait un grand usage de la salle de bain après les repas.
Le contrôle de son poids peut se révéler dangereux pour sa santé physique. Pour le reste… j’en ai déjà longuement parlé. Supprimons l’angoisse, cela supprimera la boulimie (attention je ne dis certainement PAS que c'est "simple").


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Ouvrages sur le trouble.


Mise en garde:
Toutes les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre une maladie pour le moins "particulière" et déroutante
Mais aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade
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hyperphagie et état limite.
L'hyperphagie, un moyen de moins souffrir lorsque l'on a un trouble borderline?
Dernière mise à jour 2019.
 

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Auteur , praticien en psychothérapie, président fondateur de l'aapel
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