L'INSERM a publiée en Février 2OO4 un ouvrage d'expertise collective « Psychothérapie, trois approches évaluées »Sommaire:
Éditions Inserm, ISBN 2-85598-831-4 de 568 pages.
"Dans le cadre du Plan santé mentale mis en place par le ministère de la Santé en 2OO1, la Direction générale de la santé (DGS) a sollicité l’Inserm pour établir un état des lieux de la littérature internationale sur les aspects évaluatifs de l’efficacité de différentes approches psychothérapiques.
Deux associations françaises, l’Unafam et la Fnap-psy, se sont jointes à la DGS dans cette démarche. En accord avec ces partenaires, le champ de l’expertise s’est appliqué à trois grandes approches psychothérapiques – l’approche psychodynamique (psychanalytique), l’approche cognitivo-comportementale, la thérapie familiale et de couple – fréquemment pratiquées pour le soin de troubles caractérisés de l’adulte, de l’adolescent ou de l’enfant."Ce rapport a fait grand bruit lors de sa sortie, satisfaisant celles et ceux dont les pratiques étaient enfin validées et au grand dam de ceux qui ne voyaient pas leurs méthodes validées. Le "grand" argumentaire des seconds, les "exclus", étant en gros que "la santé mentale ne s'évaluait pas" !
Et ce, jusqu'au coup de théatre de l'actuel Ministre de la Santé, M. Philippe Douste-Blazy qui a annoncé le 5 février 2OO5 avoir "fait retirer du site du ministère" le rapport contesté de l'Inserm sur les psychothérapies (Le Monde du 6 octobre 2OO4) et qu'ils n'en "entendraient plus parler !" ainsi que "Je sais que vous vous êtes sentis incompris et peu entendus. J'affirme solennellement que cette page est aujourd'hui tournée".
L'AAPEL, qui a pour vocation d'aider les personnes souffrant de trouble de la personnalité borderline, ne peut que s'inquiéter de cette décision du ministre de la santé.
De très nombreuses molécules et méthodes psychothérapeutiques ont été évaluées dans le traitement des personnes souffrant de cette pathologie, certaines s'avérant efficaces et d'autres non. Les patients ont le droit de connaître les avancées scientifiques en la matière et de disposer des meilleurs traitements possibles.
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Monsieur le Ministre de la santé,Mais pourquoi donc avez-vous décidé de continuer à faire de notre pays l'exception psychiatrique française en retirant le rapport d'expertise INSERM sur l'évaluation des psychothérapies !
En fait, vous n'auriez pas jeté ce rapport aux oubliettes en critiquant les auteurs, son contenu ou en demandant des précisions ou correctifs, mais en affirmant que "la souffrance psychique n'est ni évaluable ni mesurable" ! (*)Le docteur Douste-Blazy ferait-il de la politique depuis trop longtemps au point d'avoir oublié le premier des devoirs de tous médecins (qu'ils soient psychiatres ou non) qui est rappelé dans l'article 33 du code de déontologie médicale: "La démarche diagnostique est la première étape de toute prise en charge d'un patient" ainsi que l'article 11 qui dit "le médecin n'a pas le droit de ne pas être au courant des progrès de la médecine, dans tous les domaines, clinique, biologique, technique…"
Notre association, AAPEL, a pour vocation d'aider les personnes qui souffrent d'un trouble de la personnalité borderline (personnalité limite) ainsi que leurs proches. A ce titre, notre propos est de pouvoir offrir le maximum d'informations aux personnes confrontées à cette problématique, sur l'ensemble des traitements existants.
Notre objet n'est certainement pas de privilégier une approche thérapeutique au détriment d'une autre, ni d'empêcher un patient d'utiliser la méthodologie qu'il désire, mais de pouvoir fournir des informations avec la plus grande rigueur scientifique possible. Et croyez-bien que nous serions les premiers à nous réjouir si les quelques centaines de techniques psychothérapeutiques qui existent de part le monde, pouvaient toutes soulager les patients souffrant de trouble borderline et autres problèmes "psys" !Notre objectif (à tous?) est le mieux être des personnes en souffrance psychique et nous avons la conviction que l'adhésion du patient à son traitement est très importante et que cela passe en premier lieu par une adhésion à un diagnostic puis aux traitements proposés.
Comment cela saurait-il être possible sans offrir au patient un maximum d'informations sur son trouble et les "options" possibles ?Evaluer et valider des méthodes thérapeutiques ne veut pas dire pour nous AAPEL, "rejet de la psychanalyse" ou de toute autre méthode. En effet, le diagnostic d'un patient sur des critères officiels DSM IV (APA) ou CIM10 (OMS) ainsi que l'utilisation d'outils diagnostics évalués, n'implique pas une obligation de méthodologie pour le traitement.
Mais par contre, c'est grâce à un langage commun utilisé au niveau international, y compris en France, que l'on pourra justement évaluer, aussi bien les molécules que les méthodes psychothérapeutiques qui aident le plus les malades (au delà de l'effet placebo).
Trouveriez vous "logique" et acceptable que l'on définisse la grippe sur certains critères dans certains pays et que l'on définisse cette même grippe sur d'autres critères en France ?!
Et bien c'est pourtant le quotidien d'une partie de la psychiatrie française (en exagérant un tout petit peu), où vous trouverez presque autant de définitions d'un trouble que de praticiens, dès lors qu'ils n'utilisent pas le DSM ou la CIM de l'organisation mondiale de la santé.Alors pourquoi certains "psys" français refusent-ils l'évaluation de leurs méthodes ?
Par un refus de mettre le patient dans une "case" ? Cette argumentaire n'est pas recevable, monsieur le Ministre, car ils le font déjà tous les jours, névrose, psychose, état limite, perversion, etc. étant par définition des "cases".
Une telle violence affichée contre l'évaluation pourrait alors me faire imaginer que ces "psys" pensent au fond d'eux mêmes: "Ma méthode ne fonctionne pas", parce que personnellement, si j'avais la conviction que je suis en mesure de soulager la souffrance psychologique de mes patients, je ne vois pas pourquoi je verrais d'un mauvais oeil l'évaluation de mes méthodes, évaluation qui permettrait de conforter mes convictions et de rassurer mes patients (la méthodologie étant à définir bien sur).Voila donc ce qui nous met mal à l'aise, nous, AAPEL, le fait d'entendre des "psys" et vous, leur "nouveau représentant" (?), n'avoir aucun doute affiché sur leurs "compétences" tout en refusant de se confronter à l'évaluation !
- Les malades ont le droit de savoir de quoi ils souffrent pour dissocier ce qui relève de leur personne, de leur être, et ce qui relève de leur maladie (combien entendent des phrases comme "c'est une question de volonté" ou "quand on veut, on peut" ou "arrête de te regarder le nombril" !)
- Les malades ont besoin de savoir qu'ils ne sont pas seuls et qu'il y a de nombreuses personnes qui ont un mal identique au leur et cela passe prioritairement par un diagnostic qui, au contraire d'enfermer le malade, le sort d'une éventuelle culpabilité.
- Les malades ont besoin de savoir que leurs troubles peuvent se traiter mais aussi connaître les méthodes efficaces pour une meilleure alliance thérapeutique, libre à eux de choisir ensuite la méthode qui leur sied le mieux.Alors pour conclure, monsieur le Ministre, nous vous disons que les personnes qui souffrent de maladies mentales ont les mêmes droits que tout être humain et vous n'avez pas à décider pour elles de ce qu'elles ont le droit de savoir ou pas.
Nous serons, nous, associations, présents pour vous rappeler cela à chaque fois que ce sera nécessaire...
J'ose espérer que vous serez de notre avis en pensant que c'est le manque d'informations validées qui nuisent aux malades et non l'excès.Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma très haute considération
Alain Tortosa - président de l’association AAPEL.
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Il ne lui a fallu que quelques mots pour faire chavirer la salle. Déjà, en évoquant "la psychanalyse, née du génie de Freud"...
Aussi quand Philippe Douste-Blazy a expliqué, samedi 5 février, au Forum des psys, à la Mutualité, que "le premier devoir d'une société est de reconnaître qu'il n'existe pas une seule réponse à la souffrance psychique", laquelle n'est "ni évaluable ni mesurable"(*), il a fait un triomphe.
Et c'est debout, l'applaudissant à tout rompre, que le millier de psychanalystes et de professionnels de la psychologie a salué le ministre de la santé quand il leur a annoncé qu'il avait "fait retirer du site du ministère" le rapport contesté de l'Inserm sur les psychothérapies (Le Monde du 6 octobre 2OO4) et qu'ils n'en "entendraient plus parler !"
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Alors que ses prédécesseurs, Jean-François Mattei et Bernard Kouchner, avaient relégué la psychanalyse au rang des vieilleries, lui préférant une approche biologisante du fait psychique qui privilégie la chimiothérapie et les thérapies comportementales, Philippe Douste-Blazy a clairement réaffirmé toute la légitimé de cette discipline centenaire. "Je sais que vous vous êtes sentis incompris et peu entendus. J'affirme solennellement que cette page est aujourd'hui tournée"
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Cécile Prieurhaut de page
"LA PAGE EST TOURNÉE ! VIVE LA PSYCHOTHÉRAPIE RELATIONNELLE ! VIVE LA PSYCHANALYSE !
Philippe Douste-Blazy, Ministre de la Santé, dans un discours aux intonations gaulliennes s'adresse aux 1200 personnes venues participer au Forum des psys... ce samedi 5 février sur le thème du Secret médical partagé.
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Qu'un homme politique aime à se faire ovationner on peut le comprendre, mais s'il fait ce qu'il faut pour cela, et que sa parole sonne juste, où est le mal ? Nous préférons ce discours à l'attitude du Kouchner qui nous a planté le poignard de l'Anaès dans le dos et est venu nous le soutenir l'an dernier au même Forum, ne recueillant pas un succès comparable, on peut le comprendre.
Dans le genre déclaration de principe, on peut préférer les bons au mauvais. Une fois prononcés, ils prennent valeur performative, si on les y aide un peu. Le retrait du rapport Inserm du site gouvernemental constitue un réajustement et une réparation symbolique que nous ne laisserons pas sans répercussions.
Nous avons entamé l'analyse de la nouvelle situation créée par cet historique 5 février, que nous devons à notre unité. Car les trois composantes de la psychothérapie relationnelle, le SNPPsy, la FFdP et l'AFFOP sont unies, institutionnellement, contrairement à la psychanalyse, qu'il faudra travailler à réunifier. Que nous devons à notre unité, disais-je, à laquelle s'articulent Jacques-Alain Miller et l'ECF au sein de la Coordination psy.
À présent on peut souhaiter la désuétude des décrets d'application pour cause d'abrogation de la loi. Cela n'est pas inenvisageable. Le Groupe de contact, lui, continue de vouloir les décrets et poursuivra ce projet avec la DGS. Chacun sa politique. Notre syndicat va prendre le temps de réunir ses instances et déterminera démocratiquement sa position.
Pour l'instant saluons la belle victoire que vient de remporter notre mouvement, au sein duquel notre syndicat peut être fier de sa contribution intellectuelle, morale et politique.
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Nous venons de prendre connaissance de la prise de position de notre Ministre de la Santé, Monsieur Philippe Douste-Blazy contre l’utilisation du rapport de l’Inserm sur l’évaluation de l’efficacité des psychothérapies, évaluation qui représentait une avancée en termes de diffusion de l’information médicale et une première en France dans le domaine des maladies mentales.Pour rappel, ce travail commandé par la Direction Générale de la Santé avait été sollicité par les deux grandes associations des représentants des usagers en santé mentale en France, à savoir la FNAP PSY (Fédération Nationale des Associations d(ex) Patients en PSYchiatrie) et l’UNAFAM (Union Nationale des Associations de Familles de Malades psychiques) .
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Le Ministre de la Santé a parfaitement le droit, en privé, d’avoir une sensibilité proche de tel ou tel courant psychologique et même de demander l’avis de tel ou tel intellectuel public. Il n’en demeure pas moins que le Ministre d’Etat se doit d’avoir une position de neutralité et de consulter, avant d’appliquer une telle décision, tous les protagonistes et acteurs du champs de la santé mentale : les psychiatres, les psychologues, les associations de patients, sans discrimination.Le rapport, aujourd’hui banni du site du Ministère, a été réalisé, aux frais des contribuables, par huit experts choisis par l’Inserm, en toute indépendance. Ces experts représentaient les différentes tendances de la psychothérapie. L’Inserm peut donc être difficilement accusable de malhonnêteté intellectuelle. De surcroît, le Directeur Général de la Santé, William Dab a donné publiquement, en février 2OO4, un satisfecit à ce rapport en soulignant sa valeur scientifique lors de sa présentation à la presse. Jeter au pilori ce rapport représente, par conséquent, une atteinte au droit à l’information des malades et un dédain envers leurs associations qui oeuvrent depuis longtemps pour favoriser l’accès au soin et créer un tissu de réseau citoyen permettant d’endiguer l’isolement et la détresse de milliers de personnes en souffrance psychique.
Nous devons tous nous tenir au-delà des querelles de clochers. Les usagers en santé mentale en ont cure. C’est une question de santé publique. La démarche psychothérapeutique relève du soin. En tant que patients et donc acteurs à part entière de notre santé, nous voulons donc légitimement connaître ce qui soulage le mieux et s’avère fonctionner. Il s’agit bien de « l’obligation de moyen » que tout médecin, y compris notre Ministre, médecin de son état, se doit d’appliquer sans réserve.
Nous demandons donc non seulement à ce que puissent être consultés les représentants des malades et ceux du corps médical quant à la qualité des prises en charge en psychothérapie mais encore que les professionnels de la santé,..., puissent rendre des comptes sur leurs méthodes de travail auprès de leurs patients. Le fait que la méthode de travail des thérapeutes soit régulièrement évaluée (il y a bien l’obligation de formation médicale continue) devrait être considéré comme normal et relever même d’une reconnaissance pour une discipline difficile qui nécessite humilité, humanisme mais aussi rigueur scientifique.
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Annie GRUYER - Présidente de Médiagora Parishaut de page
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Balayée , enterrée. Le ministre de la santé ne veut plus entendre parler de l'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) consacrée à l'évaluation des psychothérapies.
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De mémoire de chercheur, c'est la première fois qu'un ministre de la santé conteste une expertise collective menée pendant près de deux ans par un organisme public, l'Inserm, à la demande de la direction générale de la santé (DGS) . Lors de sa publication, en février 2OO4, la DGS avait d'ailleurs reconnu qu'il s'agissait d'un "bon travail" .
"Je suis très étonnée et assez scandalisée par cette réaction. Nous avons travaillé comme d'habitude, en demandant à un groupe d'experts reconnus de mener une analyse critique rigoureuse de la littérature scientifique internationale consacrée à l'évaluation des psychothérapies" , explique Jeanne Etiemble, directrice du centre d'expertise collective de l'Inserm.
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"Ce que nous avons surtout recommandé, c'est de promouvoir les évaluations" , précise Olivier Canceil, psychiatre au centre hospitalier Sainte-Anne, à Paris, et membre du groupe d'experts de l'Inserm.
Philippe Douste-Blazy a donc choisi de désavouer une expertise scientifique.
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"Dénigrer le rapport de l'Inserm, c'était le prix à payer pour que les plus contestataires de la profession ne polémiquent pas sur le plan santé mentale" , décrypte un connaisseur du dossier.
"En prenant cette position, le ministre ne rend pas service à la profession, estime Jeanne Etiemble. Il faut informer les professionnels de santé et les patients sur le bilan des connaissances et ouvrir l'offre de soins." "A moins de dire que la littérature scientifique internationale ne vaut rien, sur quoi se fonde le ministre pour critiquer le rapport ?" , s'interroge le neuropsychiatre Jean Cottraux, l'un des experts de l'Inserm, qui se dit "choqué" par cette attaque.
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Sandrine Blanchardhaut de page
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Le ministre de la Santé a jeté samedi dernier un étrange pavé dans la mare en annonçant la mise au rebut d'un très officiel rapport d'expertise de l'Inserm sur les psychothérapies. Au risque de vexer les auteurs, mais aussi de rallumer une «guerre des psys» : à sa publication, il y a un an, cette étude avait en effet alimenté le violent conflit qui oppose les partisans de l'approche analytique aux adeptes du comportementalisme.
... La direction générale de la Santé (DGS) , aiguillonnée par deux grandes associations de malades mentaux l'Unafam et la Fnap-psy, demande à l'Inserm de réaliser une expertise collective sur les différents courants qui structurent la psychothérapie.
« En sondant les 4 500 usagers que nous représentons, nous avions en effet le sentiment qu'ils étaient demandeurs d'une évaluation fiable des différentes approches existant», se souvient Claude Finkelstein, présidente de la Fnap-psy.
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«D'emblée, le groupe d'experts a choisi de se concentrer sur les études expérimentales menées sur une période courte, ce qui était une façon de privilégier les thérapies centrées sur le symptôme (approche comportementaliste) par rapport aux démarches cent rées sur le fonctionnement (approche analyt ique) , raconte Jean-Michel Thurin, psychiatre membre du groupe d'experts. Or, nous n'avons pas su dire assez clairement que ce rapport était un premier pas qui demandait à être complété par d'autres évaluat ions.»
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Pour les psychanalystes, celle-ci sera dès lors perçue comme «une machine de guerre» mise sur pied par les détracteurs des thérapies au long cours. Et l'Inserm devient l'ennemi numéro un.
On s'en trouvait là samedi lorsque Philippe Douste-Blazy... annonce aux psychanalystes présents qu'ils «n'entendront
plus parler» du rapport incriminé. Celui-ci, ajoute- t - il d'ailleurs, a récemment été retiré du site Internet du ministère de la Santé. Une décision qui, selon l'entourage du ministre, «vise à dépasser la polémique entre partisans et opposants de l'évaluat ion, qui s'est cristallisée sur ce rapport».
Tandis que la direction générale de l'Inserm planchait hier sur un projet de réponse aux propos du ministre, Jeanne Étiemble, responsable du centre d'expertise collectif de l'institut, a expliqué au Figaro : «Ce rapport est un travail de bibliographie extrêmement basique et rigoureux, qui peut difficilement être assimilé à un règlement de comptes. L'Inserm est incontestablement dans sa mission en produisant des connaissances à la demande des pouvoirs publics...»
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Cyrille Louishaut de page
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Monsieur le Ministre,
Au nom des milliers de psychothérapeutes certifiés de la Fédération Française de Psychothérapie (FFdP), nous tenons à vous exprimer notre confiance.
Après une année entière de démarches avec nos collègues et amis psychanalystes, nous avons enfin le sentiment que notre action humaniste de prévention et de traitement de la souffrance psychique vient d'être reconnue, et non réduite à un "outil thérapeutique utilisé dans le traitement des troubles mentaux" selon la formulation de l'amendement Accoyer initial.Comme dans les 41 pays d'Europe, membres de l'European Association for Psychotherapy (EAP), la psychothérapie et la psychanalyse ne sont plus réduites à des "techniques" mesurables, mais reconnues comme des professions à part entière s'adressant à la personne globale, respectée dans sa singularité et son histoire.
Oui ! "Il ne saurait y avoir un seul type de réponse" à l'immense étendue de la détresse psychique (qui touche 3 millions de personnes en France) et vous soutenez la conjonction possible de traitements médicamenteux éventuels et de diverses méthodes psychothérapeutiques, appartenant aux cinq grands courants principaux (psychanalytique, humaniste, systémique, cognitivo-comportemental et intégratif), alors que le récent rapport de l'INSERM faisait l'impasse sur les méthodes les plus représentatives du paysage français : les approches humanistes et intégratives, utilisées pourtant par 72% des psychothérapeutes qualifiés.Nous soutenons que les psychothérapeutes ne sont pas de simples “psychopathologues” et que leur longue formation spécifique, impliquant notamment une analyse ou une psychothérapie personnelle ainsi qu’une supervision régulière, doit être évaluée par des commissions de pairs qualifiés. Pourquoi ne pas faire confiance aux procédures d’accréditation élaborées par les organismes professionnels représentatifs (FFdP, Affop, SNPPsy) — ainsi que cela se fait dans plusieurs pays d’Europe ?
Monsieur le Ministre, soyez sûrs que les 7 000 psychothérapeutes qualifiés exerçant en France sont prêts à soutenir votre nouvelle orientation politique humaniste et à rechercher dans la concertation une application raisonnable de la loi, dans l'intérêt à la fois du public (souvent encore mal informé) et des véritables professionnels (parfois encore mal reconnus, voire confondus avec certains charlatans).
L'espoir et la fierté sont revenus dans nos cœurs, au moment où plusieurs pays européens s'apprêtent à s'inspirer de la législation française pour réglementer la profession dans leurs pays respectifs.
Serge Ginger, secrétaire général de la FFdP
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Devant un parterre de psychanalystes, le ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, a triomphalement annoncé le 5 février qu'il avait fait retirer du site du ministère le rapport sur les psychothérapies de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale ( Inserm) , qui avait conclu à la maigre efficacité de la psychanalyse en tant qu'outil de soins. Et il s'est solennellement engagé à l'enterrer, promet tant aux participants qu'ils "n'en entendraient plus parler" .
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Comment , du moins dans un Etat démocratique moderne, un politique peut se permettre de décréter nul et non avenu un travail scientifique effectué par des experts indépendants (parmi lesquels figuraient des psychanalystes) au sein d'une institution publique (l'Inserm) ?
La démarche la plus saine, si l'on contestait les conclusions du rapport, n'aurait -elle pas été de se placer sur le plan scientifique ?
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La médecine basée sur les preuves (Evidence Based Medicine) a pourtant permis de considérables progrès, en cancérologie, en infectiologie, en cardiologie notamment
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La seconde question est de savoir ce que pense réellement ce ministre des psychothérapies et de leur évaluation
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Car quelques mois auparavant , le 11 juin 2OO4, lors d'un congrès qui se tenait à Toulouse sous l'égide de l'Association française de thérapie comportementale et cognitive (AFTCC) , le même ministre faisait un discours patelin et bienveillant soulignant le rôle important des comportementalistes dans les années à venir, en matière de santé mentale. Il est donc à craindre que M. Douste-Blazy soit plus proche de la démagogie et du clientélisme que de l'intime conviction, subjective ou scientifique.
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On sait que la politique et la psychologie ont quelques points communs, dont celui-ci : dans ces deux pratiques, les erreurs d'aujourd'hui ne se paieront que demain. Mais qui paiera ? Les patients, qui continueront de ne pas être informés sur ce qui soigne ou pas en psychothérapie ? Les psychanalystes, dont certains finissent par oublier que, dans le métier de thérapeute, le résultat aussi est important , et non seulement la méthode ?
Ou le ministre, qui finira par ne plus pouvoir faire illusion sur son manque de courage ? Et de lucidité : car il semble avoir oublié que le rapport de l'Inserm a été demandé par les associations de patients.
Christophe André est médecin psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris.
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Monsieur le Ministre,Je dois vous faire part, en tant que Présidente de l’AFTCC, de mon étonnement, de ma protestation et de mon inquiétude créées par la lecture de l’article paru dans le journal Le Monde, daté du 7 février 2OO5, relatant votre intervention, le 5 février, au Forum des psys, à la Mutualité. Elles me conduisent à vous formuler une demande de rendez-vous.
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Ma protestation,
Vous avez fait retirer du site du ministère un rapport de l’Inserm concernant l’évaluation de l’efficacité des psychothérapies et demandé par la Direction générale de la Santé.
Un groupe minoritaire de psychanalystes militants regroupés autour de Jacques Alain Miller « n’en entendra plus parler » au seul argument qu’ils se sont sentis incompris. Attitude surprenante et incompréhensible de votre part alors que vous avez créé la Haute Autorité chargée d’évaluer l’efficacité des pratiques.
Faut-il comprendre que seuls les usagers en santé mentale n’ont pas droit à cette protection élémentaire ?
Reste que les chercheurs du monde entier, continueront de publier les résultats de leurs études.
Nos représentants vont avoir des difficultés à expliquer, dans les congrès internationaux, que leur Ministre de la santé, par ailleurs professeur des Universités, prétende cacher des études scientifiques irréprochables. Vous jetez un discrédit sur toutes les équipes de chercheurs qui naturellement évaluent leurs pratiques afin de faire bénéficier leurs patients des thérapies les plus efficaces.Mon inquiétude,
Comment les malades et leurs associations vont-ils apprécier vos propos ? Certes, Monsieur le Ministre, la douleur psychique n’est pas facilement « mesurable » mais en revanche les résultats des thérapies, elles, sont parfaitement « évaluables » et publiables afin que les résultats soient connus des professionnels et usagers. Des guides de bonnes pratiques cliniques existent déjà et notre système de santé semble évoluer dans ce sens.
Il ne faudrait pas que votre position doctrinaire conduise à des pertes de chances pour les malades. L’exemple historique de la culpabilisation abusive des parents d’enfants autistes est là pour nous rappeler à la modestie.
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La liste des membres d’honneur de l’AFTCC démontre que nous ne constituons pas un groupe « d’anti-psychanalystes » mais une association de thérapeutes soucieux avant tout de mettre nos compétences au service des malades.Il me semble nécessaire que nous puissions rapidement nous rencontrer.
Dans l’attente d’une réponse favorable, recevez, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération respectueuse.
Annick Craignou - Présidente de l’AFTCC
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Monsieur le Ministre,En tant que vice président de l’association francophone de thérapies comportementales et cognitives (AFFORTTHECC), je tiens à vous exprimer notre indignation suite à vos propos tenu le 5 février au forum des psy à la Mutualité.
Notre association regroupe plusieurs centaines de thérapeutes français, belges, suisses, québécois, luxembourgeois, marocains et autres francophones. Des professeurs, médecins et psychologues de réputation internationale font partie de l’association et de son bureau.
Toutes ces soignants sont confrontés au quotidien, dans les institutions psychiatriques et les cabinets, à la souffrance mentale la plus extrême. Ils ont trouvé dans les thérapies comportementales et cognitives un moyen efficace de soulager des patients handicapés dans leur vie quotidienne et sociale par cette souffrance.
Les membres du bureau de l’association, me demandent de vous faire part de leur indignation et de leur inquiétude face à votre décision d’enlever du site du ministère le rapport INSERM sur l’évaluation des psychothérapies et face à vos propos tenus le 5 février à la mutualité auprès d’un groupuscule de psychanalystes minoritaires mais influents semble-t-il « vous n’entendrez plus parler de ce rapport Inserm » leur avez-vous dit.
Monsieur le Ministre,avez-vous mesuré les conséquences désastreuses de vos décisions ?Vous privez les Français de thérapies efficaces dont tous les autres européens disposent. Vous allez à l’encontre des associations de patients ayant demandé cette étude, de la direction générale de la santé et de l’INSERM .Vous vous opposez aussi à l’organisation mondiale de la santé qui préconise les thérapies comportementales et cognitives comme moyen de traitement efficace de plusieurs troubles mentaux.
En tant que Ministre de la santé, vous dérogez à votre devoir d’information du public français sur les moyens de soins efficaces en psychothérapies reconnus et utilisés dans le monde entier.
En tant que médecin vous dérogez à votre obligation de moyen devant fournir aux patients tous les moyens de soin efficaces sur sa maladie.Nous sommes solidaires de la réaction que Madame Annick Craignou présidente de l’AFTCC vous a transmis par courrier du 10 février. Nous avons reçu de nombreuses plaintes de patients et associations de patients suite à vos propos. Certaines d’entre elles (par exemple MEDIAGORA, l’UNAFAM…) ont publié des communiqués de presse traduisant le malaise que votre prise de position intempestive a déclenché.
Nous attendons,de votre part, par voie de presse, un démenti immédiat de vos propos sur le rapport INSERM, une réhabilitation de ce dernier et l’application de ses conclusions afin d‘apporter aux Français les psychothérapies efficaces que vous êtes en train de leur enlever. Ceci à la différence de tous les autres pays développés, qui eux respectent les résultats des expertises. Elles sont nombreuses et confirment toutes les résultats de l’expertise de l’INSERM montrant la grande efficacité des thérapies comportementales et cognitives.
Nous attendons aussi vos excuses auprès des patients, des psychothérapeutes et des chercheurs dont vous avez méprisé le travail.
...Dans l’attente, recevez Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération.
Docteur Frédéric Fanget - vice-président de l’Afforthecc
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Le directeur général de la Santé William Dab a quitté ses fonctions «à sa demande», en accord avec le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, a-t-on appris lundi auprès du ministère.
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Le Pr Dab était depuis juillet 2OO2 conseiller du ministre de la Santé d'alors Jean-François Mattei, chargé du pôle santé publique et sécurité sanitaire.
Le Pr Dab a mené une double carrière de médecin hospitalier, formé par l'internat des hôpitaux de Paris, et d'épidémiologiste -qui étudie les causes des maladies. Docteur en médecine, spécialiste en santé publique, il est titulaire d'un doctorat es-science en biostatistique, informatique médicale et santé publique.
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Monsieur le Ministre,
Homme politique, vous venez en aide au plus grand nombre, aux patients, à leur famille, dans la souffrance physique, mentale, à l’extrême. Médecin, vous avez sauvé des vies au bout de vos mains, au cœ ur de votre coeur, des enfants, des femmes et des hommes. Votre combat contre la maladie, la volonté de vos patients à gagner la vie vous a ému, vous a soulevé, vous a soutenu à sauver. Il vous a fallu apprendre, comprendre, ressentir la douleur de l’autre, la respecter.
Le 5 février dernier, en déclarant avoir retiré du site du ministère de la santé le rapport INSERM sur les psychothérapies, vous avez voulu stopper l’hémorragie, soigner la plaie de femmes et d’hommes psychanalystes qui se trompent, et pour certains nous trompent, nous, les patients et leur entourage. Leur discipline n’est pas en cause, leurs convictions sont légitimes, mais elles obstruent l’espace thérapeutique, l’ouverture, la reconnaissance, l’humain.
Les thérapies comportementales et cognitives, attaquées par les plus virulents, aident et soignent des milliers de personnes à travers le monde. La vérité quotidienne nous le prouve chaque jour, les études scientifiques confirment et améliorent la qualité des soins.
Les troubles mentaux exigent des compétences médicales et des formations sans faille, à tous les niveaux.
Eclairer le monde au lieu de l’obscurcir, l’effort de preuve objective est la plus formidable preuve de respect qu’un humaniste du soin peut avoir vis à vis des patients.
L’intime n’est ni mesurable, ni évaluable. L’intime écorché, blessé par un trouble mesuré, évalué, devrait alors saigner à vie ?
Celui qui crie dans l’étau moral de la maladie, au plus profond de ses tripes n’en peut plus d’être abandonné, vidé, épuisé, perdu dans les salles d’attente, les cachets dans la poche et la douleur au ventre.
Les fédérations, les unions, les associations peuvent tellement vous apporter. Recevez-nous, recevez-nous encore, dans nos combats communs, nos différences aussi, où la clinique, les thérapies nous apprennent tous les jours la nécessité des diagnostics et des classifications internationales.
Donnez également aux patients et aux familles un temps pour dire le sens que prend pour eux, chaque jour, le mot «éthique». Le rapport INSERM honore la Fédération Nationale des Associations d’(ex) Patients en PSYchiatrie (FNAPPsy),
l’Union Nationale des Associations de Familles de Malades psychiques (UNAFAM) qui l’ont sollicité, la Direction Générale de la Santé (DGS) qui l’a demandé, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), les experts, votre Ministère. Je suis sûr que le rapport reprendra rapidement sa place sur le site internet du Ministère des solidarités, de la santé et de la famille avec les aménagements nécessaires à la bonne compréhension de sa finalité.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments distingués.
Christophe DEMONFAUCON - Président de l’AFTOC
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...concernant le retrait du rapport INSERM du site du Ministère de la Santé. A ce jour, il n'y a pas de position officielle de la FFPP sur cette question. Cependant, nous pouvons vous faire part de deux remarques:
- La première est que la FFPP a vocation à regrouper des psychologues qui se réclament des cadres théoriques de leur choix et donc divers, qu'elle n'a donc ni vocation ni compétence à prendre parti entre les divers courants d'exercice de la psychothérapie.
- La seconde est que sur cette question comme sur les autres, la FFPP souhaite un débat scientifique serein et sans anathèmes et/ou mesures administratives se substituant au débat.
Roger lecuyer - Président FFPP
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La Société Psychanalytique de Paris fait partie, avec d'autres associations, du Groupe de contact dont le but est de coordonner les réflexions des psychanalystes. La question du rapport de l'INSERM est en débat actuellement au sein de ce groupe
Christine Bouchard - Secrétaire générale SPP
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(voir réaction du président 14mars)haut de page
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Monsieur le Ministre,En tant que Président de l’AEMTC..., je tiens à vous exprimer ma stupéfaction quant à vos propos du 5 février au forum des psys à la mutualité.
Notre association regroupe de très nombreux chercheurs et praticiens du champ cognitivo-comportemental. Tous sont animés par le désir de mieux comprendre l’homme normal et pathologique et d’apporter des réponses à la souffrance psychique.
Pourquoi les Psys Belges commentent-ils l’actualité française ?
Vous devez savoir, Monsieur le Ministre, que, partageant la même culture, nous partageons les mêmes tourments et les mêmes défis.
Aussi, les tempêtes de l’hexagone s’exportent-elles facilement chez nous.
Enfin, l’ambition de la France de jouer un rôle majeur dans la francophonie va, selon nous, de pair avec la capacité d’écoute au delà de ses frontières.Pourquoi ne pouvons nous pas être en accord avec votre position ?
Il faut rappeler que le rapport INSERM a été diligenté pour la plus grande part par des associations de patients désireux de clarté en ce qui concerne l’efficacité des psychothérapies proposées sur le marché, et non pas par une prétendue attaque des comportementalistes contre la psychanalyse. Nous sommes trop respectueux de nos patients pour nous permettre d’ignorer leurs préoccupations.Il faut rappeler que l’acte psychothérapeutique, s’il est considéré par d’aucuns comme une démarche de développement personnel – ce qui n’est en rien contestable – est vu par la majorité comme une démarche de soin. Les actes de soins se doivent d’être évalués quand à leur efficacité et leur inocuité.
Il faut rappeler que si l’on peut argumenter sur la pertinence de certains critères d’évaluation, on ne peut refuser l’évaluation elle-même, fondement de la démarche scientifique, sans revenir à une forme ou l’autre d’obscurantisme.
Il faut rappeler enfin que le rapport INSERM fait écho à d’autres rapports et recommandations internationales (telles l’OMS) faisant état de l’indication des thérapies comportementales dans de nombreuses pathologies.Pour ces raisons, nous ne pouvons ignorer votre intervention et nous déclarons solidaires dans l’indignation avec nos collègues, confrères et associations de patients en France.
Recevez, Monsieur le Ministre l’assurance de notre considération.
Docteur Philippe Fontaine - Président de l’AEMTC
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Le Syndicat Universitaire de Psychiatrie tient à faire part de sa préoccupation et de son incompréhension des propos que Monsieur DOUSTE-BLAZY, ...a publiquement tenus, le 5 février dernier lors du forum des psychanalystes...Le discrédit jeté sur le rapport publié par l’INSERM sur l’évaluation des psychothérapies est non seulement une injure faite aux auteurs de ce rapport, tous professionnels reconnus et appréciés par leurs pairs, mais aussi un déni de l’objectivité et de la mesure qui doit toujours prévaloir.
Le rapport de l’INSERM apporte en effet des éléments objectifs, validés par la communauté scientifique, sur les données documentées portant sur l’efficacité de différentes formes de psychothérapie. Si l’on peut débattre de la méthodologie utilisée, il n’en reste pas moins que le travail de synthèse qui a été fait éclaire les choix thérapeutiques qui peuvent être faits pour aider nos patients. Ces données sont de première importance pour les professionnels de la santé mentale bien sûr, quel que soit leur mode d’exercice, mais aussi pour les patients qui demandent, légitimement, que ce qui leur est proposé pour remédier à leurs difficultés soit documenté de façon transparente.
Les a priori théoriques ne doivent pas être opposés aux démarches de validation des pratiques de soins. Si l’on peut discuter sur le fait de savoir si la souffrance psychique est « évaluable et mesurable » il ne fait pas de doute que les soins proposés aux usagers de la psychiatrie doivent se soumettre à la critique et donc à l’évaluation et à la mesure
...Ces propos ont suscité une indignation légitime, non seulement des praticiens cognitivo-comportementalistes (AFFORTTHECC et AFTCC) mais aussi des associations de patients dont l’UNAFAM dont il est fait, bien naturellement, des acteurs et des partenaires essentiels du plan Psychiatrie Santé Mentale. Il y a donc là une contradiction qui ne peut que rendre plus confus le débat actuel sur le champ et les missions de la psychiatrie. Or ce débat est essentiel pour permettre de trouver une issue aux difficultés majeures actuelles de la psychiatrie liées à la démographie médicale et aux moyens matériels et humains scandaleusement insuffisants des services de psychiatrie.
Les enseignants universitaires de psychiatrie, réunis au sein du SUP, sont donc très préoccupés de voir, par ces propos, réactiver un antagonisme qui n’a pas lieu d’être entre tenants d’une psychopathologie psychodynamique d’une part et tenants d’autres approches théoriques d’autre part. Soucieux de pouvoir appuyer l’enseignement de la psychiatrie sur des bases objectives et documentées, le SUP demande donc qu’un démenti soit publiquement apporté à ces propos, notamment concernant le rapport de l’INSERM dont on ne devrait « plus entendre parler », ce qui serait de toute évidence scandaleux. Il y va du respect de la communauté scientifique et des efforts des professionnels pour développer des soins efficaces et de qualité. De même, il est nécessaire de maintenir l’accès à ce texte pour les usagers de la psychiatrie et le retrait de la version électronique du rapport du site du ministère bafoue les droits des patients à une information scientifique validée.
Le Syndicat Universitaire de Psychiatrie souhaite très ardemment que l’éthique et l’objectivité puissent prendre le pas sur les sectarismes.
Professeur Thierry BOUGEROL - Président du SUP
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On pensait que le milieu psy avait retrouvé son calme. Toute l'année passée, il avait été secoué par l'affaire autour de l'amendement Accoyer qui visait à réglementer les psychothérapies. Avec une inquiétude centrale : l'Etat allait-il mettre son nez dans le monde de la psychanalyse, par nature singulier, personnel et échappant à une tutelle administrative ? Après nombre d'hésitations, de débats et de déclarations, l'Assemblée nationale votait finalement, en août, un amendement a minima qui se contentait d'encadrer le titre de psychothérapeute, laissant la psychanalyse à l'écart.Et voilà que tout redémarre. Non seulement les fils de Freud et de Lacan se redéchirent entre eux, mais l'affrontement entre la psychanalyse historique et les psychothérapies à l'américaine a pris une nouvelle dimension.
...
Avenue de Ségur, on fait le dos rond. Les fameux décrets, après le vote de la loi d'août dernier, ne sont pas près de sortir du tiroir. Quant à JAM (miller), il prépare un nouveau forum, auquel, on peut le parier, le ministre de la Santé ne se rendra pas. Une fois, peut-être que cela a suffi...Eric FAVEREAU
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Monsieur le Ministre,
En temps que Président de l’association IRCCADE, je m’adresse à vous pour vous faire part de notre surprise en découvrant la retranscription de vos propos à la Mutualité et votre décision de retirer du site du Ministère de la Santé le rapport INSERM
......cet acte discrédite les efforts d’une commission qui a travaillé durant deux ans selon des règles transparentes. Vous semblez en effet... remettre en cause le fait que la souffrance psychologique ne puisse être évaluable et curable selon les mêmes règles que celles appliquées pour les autres pathologies. Cela relèverait d’une méconnaissance de la souffrance mentale, de son histoire, de ses descriptions cliniques, de ses modèles, des traitements appliqués qu’ils soient pharmacologiques ou psychothérapeutiques.
IRCCADE est une association qui organise plus de deux mille heures de formation continue par an, en majorité à destination de praticiens titulaires de diplômes de 3ème cycle de l’Université, qu’ils soient médecins, psychiatres ou psychologues.
...1) Faut-il penser que ces praticiens rompus à l’exercice quotidien des soins portés à la souffrance mentale soient dans l’erreur puisque la reconnaissance de leurs techniques est censurée?
2) Notre association bénéficie d’un numéro de formation continue attribué par la Préfecture. Cet acte de reconnaissance officielle n’a-t-il pas de sens ?
3) Certains d’entre nous ont exercé, ou exercent toujours des responsabilités à l’Université et à l’hôpital. Faut-il croire qu’ils ont une pratique sans argument pourtant reconnue par le Ministère de l’Education Nationale et le Ministère de la Santé?
4) Beaucoup d’entre nous ont publié dans des revues à comité de lecture, dont vous connaissez la rigueur, certains d’entre nous ont écrit des livres. Faut-il croire que les pairs ou les éditeurs sont dans l’erreur ?
5) En tant que Ministre de la Santé, comment pouvez-vous discréditer, par cet acte de retrait d’un rapport officiel de l’INSERM et par vos déclarations rapportées dans la presse, tout un courant de pensée qui a déjà soigné des milliers de malades, qui est majoritaire dans de nombreux pays développés, qui procure qualité de vie et économie de handicap, qui bénéficie d’un siècle de recherche mondiale au profit d’un autre courant de pensée ? Le débat contradictoire, que notre approche scientifique a toujours fait progresser, doit-il se solder par la censure ministérielle de notre travail ?
6) D’un point de vue de médecin, il est troublant de concevoir que la maladie psychiatrique et la souffrance mentale ne puissent pas bénéficier du même crédit objectif et des mêmes moyens d’action que les malades atteints d’autres pathologies.
7) D’un point de vue universitaire, il nous semble difficile de justifier une ligne épistémologique consistant à nier l’existence de données scientifiques.
...Docteur Alain SAUTERAUD
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(AAPEL: Nous sommes en attente de l'accord de la FFP pour publier le communiqué)
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Dr Jean-Michel Thurin
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Le SNCS a appris, avec stupeur, le retrait du site Web du ministère de la Santé du rapport d'expertise de l'Inserm consacré à l’évaluation des psychothérapies. Ce rapport demandé par des associations de patients peut susciter des désaccords ou des critiques. En cas de controverse ou de doute, il existe toujours, et le Ministère le sait pertinemment, la possibilité de demander une contre-expertise.La méthode choisie, par-delà «l'affront» fait à l'Inserm, s'apparente à un pur acte de censure dans une optique parfaitement clientèliste. Cette décision de retrait est un scandale.
L'expertise scientifique, et plus particulièrement en santé publique, ne doit être soumise ni aux intérêts financiers, ni aux pressions politiques. Imagine-t-on demain ne plus entendre parler d'un rapport sur la nocivité d'une thérapeutique médicamenteuse parce que certains praticiens se seraient émus de sa forme ?
Le ministre, par un acte sans précédent, ouvre la porte à toutes les dérives. Le SNCS condamne l'action de M. Douste Blazy et exige le rétablissement de l'accès au rapport sur le site Web du ministère de la Santé
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Nous avons eu l’occasion d’apprécier votre sensibilité à la cause des personnes atteintes d’autisme au travers du nouveau Plan Autisme que vous avez récemment présenté...
Lors de la conférence de presse de présentation de votre plan autisme, vous avez cité les travaux de l’équipe de Mônica Zilbovicius en insistant sur le fait que ces travaux scientifiques apportaient enfin la démonstration d’une absence de responsabilité des parents dans l’apparition de l’autisme de leur enfant.Nous sommes donc étonnés de votre soutien apporté publiquement aux détracteurs du rapport établi par l’Inserm sur l’effet des psychothérapies. Ceux qui contestent aujourd’hui violemment ce rapport sont en effet ceux qui ont le plus mis en cause les parents, ajoutant une culpabilisation intolérable à la souffrance d’avoir un enfant en difficulté. Les travaux qui ont abouti à la rédaction de ce rapport réalisé à la demande d’associations de familles ont été menés en toute indépendance par des experts regroupant toutes les orientations. Ils s’appuient sur des travaux scientifiques et leurs conclusions nous semblent dénuées de tout parti pris. Enfin, l’Inserm est un organisme dont le sérieux ne nous semble pas pouvoir être mis en doute.
Notre souci étant que les personnes autistes bénéficient de ce qu’il y a de mieux en matière de soins et d’éducation, nous cherchons à étayer nos actions sur des données scientifiques qui doivent permettre de faire des choix éclairés. Une politique de soins et d’éducation ne peut à notre avis se dispenser de l’éclairage des apports scientifiques afin que les moyens disponibles soient utilisés pour une meilleure évolution et une meilleure qualité de vie des personnes autistes et de leurs familles.
Nous vous demandons en conséquence de revenir sur votre décision de retrait de ce rapport. Il marque pour nous une étape importante mais non définitive et nous espérons que de tels travaux pourront continuer à se développer en France.
...
Arapi - Autisme Europe - Autisme France -Unapei
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"Vous pouvez aussi lire les pages
La Société Psychanalytique de Paris n'a pas pris de positions sur le problème que vous nous posez.
A titre personnel, ma position est la suivante :1/ Le rapport de l'INSERM sur les psychothérapies repose sur une méthodologie sujette à caution et ses conclusions ne sont donc pas recevables.
2/ Le retirer purement et simplement du site du Ministère de la santé relève d'une démarche dépourvue de scientificité. Il n'est plus possible d'exercer de critiques dans un sens ou un autre. C'est donc une manifestation de déni.
Docteur Gérard Bayle - Président de la Société Psychanalytique de Paris
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Le DSM est-il utile, voire indispensable ou eventuellement "dangereux" ?
Declaration de madrid, psychiatrie et ethique
Droit à la maladie et à la dignité - déstigmatisation
A t'on le droit de poser la question de la formation et de la compétence des psys ?
Code de déontologie des médecins, droit à l'information et au diagnostic
"La
souffrance psychique n'est ni évaluable, ni mesurable."
mais
aussi
"Nombre
de personnes prenant un traitement antidépresseur n'en ont probablement
pas besoin. A contrario, moins de la moitié des personnes souffrant
de troubles dépressifs graves sont pris en charge.
En
effet, on confond souvent la souffrance liée à un évènement
difficile de la vie, comme la perte d'emploi ou le dépit amoureux,
la déprime et la dépression, la « vraie »"
(Philippe
Douste-Blazy "Psychiatrie et Santé mentale - Projet de plan 2OO5-2OO8"
- 4 février 2OO5 )
Bref,
en clair, "la souffrance psychique n'est ni évaluable ni mesurable"
mais il est nécessaire de l'évaluer et de la mesurer afin
de pouvoir fournir aux personnes en souffrance les traitements adéquats...
retour page interviews
de patients, particuliers
retour page témoignages,
réactions
..
Mise en garde:
Toutes les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins "particulière" et déroutante
Mais aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade
Rappelons que
seul un médecin (en France et de nombreux pays) peut délivrer
des médicaments.
Ce site n'a PAS
vocation d'établir des diagnostics à distance NI de se substituer
aux médecins
.
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dernière mise à jour 2007
www.aapel.org/douste_blazy_inserm
Copyright
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- Tous droits réservés
Auteur
Alain Tortosa, psychothérapeute, président fondateur de l'aapel
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