que ceux-ci aient été diagnostiqués ou pas
Le but étant d’avoir une vision
globale de cette maladie
-le point
de vue du malade lui-même (enfin pourrait-on dire)
-le point
de vue des proches (qui eux aussi souffrent)
-le point
de vue du corps médical
C’est le décalage entre ces
visions qui peut être fort intéressant pour tout le monde
D’autre part répondre à
ces questions peut être un plus pour se tourner sur soi-même
Votre prénom
(en
cas de publication en ligne de tout ou partie du questionnaire, désirez-vous
qu’il soit confidentiel ?)
Je m’appelle
Bénédicte, vous pouvez utiliser mon prénom.
Votre sexe et
age (pour situer)
Sexe féminin,
29 ans.
Etes-vous (selon vous) Borderline ? (que vous soyez diagnostiqué(e) ou pas)
A)Oui, J’en suis intimement convaincu(e)
B)Oui, Ca y ressemble bien
C)Peut-être, mais j’ai encore beaucoup de doutes
J’ai du mal à choisir entre ces 3 réponses, si j’essaie de ne pas me mentir, je pense que je suis borderline mais c’est dur à admettre !
Si vous avez répondu « Oui » ou « peut-être », quel a été le déclic qui fait que notamment vous soyez en train de remplir ce formulaire ?
En fait, depuis quelques temps, j’avais le mot borderline en tête et je ne savais pas ce que c’était... et dernièrement, je me suis décidée à aller voir ce que c’était réellement pour en savoir plus car ce mot revenait sans cesse dans mes pensées. Et quand j’ai découvert votre site, et notamment la synthèse, je me suis dit : Mais c’est dingue, c’est moi, ça ! c’est vraiment moi ! et là, ça m’a fait un choc ! ! ! ! j’ai pas mal navigué sur votre site et je me suis dit que ce serait bien de répondre à ce questionnaire car ça pourrait donner de l’eau à votre moulin, et peut être que ça m’aidera à y voir plus clair aussi.
Etes-vous diagnostiqué(e) Borderline ?
C’est très difficile à dire car je suis suivie par de nombreux psychiatres, psychologues et docteurs...j’ai posé la question... et les réponses de psy, c’est jamais « oui, non »...c’est toujours flou.. mais en recoupant toutes les informations des uns et des autres, je crois que j’ai touché dans le mille et que oui, je suis borderline. Car un m’a dit que c’était bien, au moins, ça me donnait des pistes de travail, un docteur m’a dit que c’était pas une nouveauté, le personnel hospitalier qui me connaît par cœur m’a dit... « ça va, c’est pas trop dur à encaisser ? tu comprends, c’est pas à nous de te l’annoncer mais aux docteurs ! »
Donc il y a 99% de chances que je sois borderline... mais je vais retenter ma question à mon psychiatre en chef lors du prochain RDV car ça me perturbe. Et je préfère savoir exactement ce que j’ai.
C’est simple, je ne suis à l’aise qu’avec les blouses blanches (cad l’ensemble du personnel médical et psychiatrique que je continue de voir régulièrement) et des personnes que j’ai rencontrées à l’hôpital (avec eux aussi leurs problèmes). Les gens dits « normaux »...ça coince car je me sens en décalage avec eux et je n’ai pas envie de leur parler. Si ce n’est à quelques rares proches.
Qu’est ce qui selon vous ne va pas chez vous ?
Il y a tellement
de choses qui ne vont pas chez moi.... j’en aurais pour des heures à
tout vous dire ! en gros, je suis dans le système : qui suis je
? que fais je ? où vais je ? dans quel « éta – gère
» ?
Je me sens complètement perdue, je ne sais pas ce que je veux, je vis dans la crainte perpétuelle, j’ai sans cesse besoin d’être rassurée (sur mes capacités intellectuelles, sur l’amour qu’on me porte...), je pense beaucoup à la mort, et de plus en plus d’ailleurs, je n’arrive pas à me concentrer, à travailler, je suis dans le domaine des intentions mais n’arrive pas à passer à la phase ACTION, sauf pour les conneries comme me mutiler, jeûner, vomir, etc. Je ne fais rien de bien, j’en ai marre de survivre et non de vivre.... Je pense beaucoup à la mort, au suicide que je planifie peu à peu, je me sens incapable d’aimer vraiment, je passe de la joie(quoi, de moins en moins car je n’y arrive même plus) à la tristesse en moins de 10 minutes, je passe mon temps à me questionner sur tout, j’essaie de ne pas me mentir, de savoir où j’en suis en permanence mais en vain... c’est très dur à vivre et je languis que ce cycle infernal s’arrête.
Je me déteste, je me hais, je culpabilise car je ne me sens jamais bien et j’ai l’impression d’embêter tout le monde, de me faire des films.. mais je n’arrive pas a être autrement. Je n’y arrive pas sauf si je joue un rôle mais là, c’est grave car autant j’étais une Pro du double jeu jusqu’à maintenant, autant là, je n’en ai plus la force, ni l’envie. Et ça m’emm... considérablement de présenter cette image à mon entourage car cette facette de fille qui a des problèmes, je la déteste.
Ma vie pourrait
se résumer en un mix de grosse angoisse, de crise existentielle
et de ras le bol général.
Vous sentez-vous
« comme tout le monde » ?
NON ! ! ! !
! ! ! ! ! ! car je ne vis pas, je SURVIS, tout simplement. Et je n’arrive
pas à éprouver le sentiment de joie, de bonheur... j’ai oublié
ces sensations et même si je les recherche, c’est en vain. La notion
de plaisir a complètement disparu de ma vie. Et j’en PEUX PLUS car
je vis un véritable enfer. Quant au désir, j’en ai quasiment
plus non plus. Donc ça devient difficile ! Pas de projet, pas d’envie,
refus du plaisir...je me dis COOL TA VIE ! et si c’est ça la vie,
je n’en veux pas. C’est trop dur...j’assume de moins en moins. D’où
un sentiment de décalage avec mon entourage qui lui, a l’air d’être
heureux, vit des moments de bonheur ( et des difficultés bien sûr
!) ... mais même si je suis contente pour mes proches, moi, je suis
différente car justement, je n’éprouve pas ces sentiment
de joie et de bonheur, je suis en permanence dans le doute, le vide, la
tristesse, même si j’essaie de le cacher de temps en temps. Mais
c’est pareil, j’ai de plus en plus de mal à cacher mon ressenti
tant j’en peux plus de faire semblant !
De plus, alors
que je vais avoir 30 ans, je me sens toute petite, loin d’être adulte...
je suis incapable de prendre une décision seule, j’ai besoin de
l’avis des autres, et surtout de ma mère, j’ai l’impression de ne
pas du tout assumer ma vie... qui me fait peur et que je n’aime pas. Et
pourtant, j’ai tout pour être heureuse, une situation confortable,
des parents, des amis fidèles envers et contre tout, un copain qui
m’aime.... et malgré ça...je vis mal...
Quand avez-vous
pris conscience de votre « différence » ?
J’ai fait semblant
depuis tellement longtemps que je ne sais pas à quand ça
remonte ..mais à longtemps. Il y a une vingtaine d’années,
donc à l’âge de 10 ans, j’ai subi des abus sexuels à
répétition et là, tout a commencé.
Ma vie n’a été qu’une succession de faux semblant...j’étais très triste en moi et je montrais l’image d’une minette qui allait super bien. Pour tout le monde, Bénédicte était super bien dans sa peau, dans ses baskets, la bout en train du village, la fêtarde invétérée, celle qui réussissait dans ses études.... Mais en fait, j’ai bien enfoui toute ma souffrance très profondément afin que personne ne s’en aperçoive. Et tout est sorti à la mort de mes grands-parents, 10 ans plus tard, pour mes 20 ans...et là, ça a été une catastrophe car la crise a été violente. Mais personne n’a rien su de mon histoire réelle car ils ont associé ma « dépression », mon amaigrissement à la mort de mes grands parents dont j’étais très proche et qui m’a réellement beaucoup affectée. Avec le temps, j’ai repris du poil de la bête mais difficilement...et je n’ai cessée d’être suivie de près par des docteurs, un psychiatre pendant 2 ans (ça a été la catastrophe ! ! !)... j’ai été sous prozac et lexomil en quasi permanence.
Vous sentez-vous
malade ? (qui n’est pas en bonne santé)
Euh...c’est
difficile à admettre...bon, en fait, il y a 15 mois, j’ai été
hospitalisée pendant 3 mois en service psychiatrique pour anorexie
mentale. Donc même si je n’arrive pas à l’accepter, je suis
bien obligée de reconnaître que j’ai un problème. Surtout
que dans la même année, j’ai été de nouveau
hospitalisée 3 fois ! Donc dans ces conditions...comment ne pas
se sentir malade...mais j’ai du mal à l’accepter. Vraiment.
Mais je ne veux pas me mentir et...oui, manger me pose toujours autant de problèmes, j’ai une hantise de grossir, je passe mon temps à jeûner, ou a culpabiliser quand je mange et donc, je vomis régulièrement.... je suis en hypothermie, souvent en hypotension, je n’ai pas le droit de faire du sport, je me vois sincèrement énorme alors que je suis apparemment maigre(d’après les autres), je suis en ½ temps thérapeutique, je n’arrive plus à travailler ni à me concentrer normalement, je suis toujours malade, je me sens bête alors que j’ai un bac +5 et passe mon temps à faire des tests pour me rassurer.
Style le test du Q.I : que je fais régulièrement, je tourne aux alentours de 140 mais j’y crois pas, je suis toujours en train de le refaire histoire de voir s’il n’y a pas d’erreur. Idem pour les tests de culture générale... au boulot, où je suis chargée de mission , en gros, chef de projet, sur un dossier important, j’ai toujours besoin d’entendre qu’on me dise que c’est bien car je doute en permanence. Je n’arrive plus à bosser si ce n’est sous pression, cad à la veille d’une réunion importante, sinon, je fais rien...j’y vais pour faire de la présence mais sans aucune motivation, ni intérêt alors qu’avant la 1ere hospitalisation, le boulot était tout pour moi, ma seule raison de vivre...je bossais jour et nuit jusqu’à épuisement. Mais là, je suis trop faible, mes nerfs ont lâché et je n’y arrive plus sauf de temps en temps ou je repars à fond dans le mécanisme de l’anorexie.
Et puis, oui...quelque
part, je me sens un peu malade car j’ai un suivi médical plus que
régulier et ce, à l’hôpital : 2 RDV hebdomadaires avec
ma psychologue, 1 RDV mensuel minimum avec ma psychiatre en chef, avec
le diététicien, 1 RDV hebdomadaire avec mon généraliste,
un suivi bihebdomadaire par le personnel infirmier de l’hôpital avec
qui je m’entends très bien. Et dans ce cadre, je suis en permanence
sous la menace d’une hospitalisation car si je dérape un peu trop,
ils m’hospitaliseront.
En plus, j’ai
un traitement médical à base d’anti-dépresseur, d’anxiolytique
et de neuroleptique qui me rappelle que oui, il doit y avoir un problème
quelque part...
Donc , même
si j’ai ENORMEMENT de mal à l’admettre et que je n’arrive pas à
l’accepter, je dois bien reconnaître que j’ai un problème.
Mais j’ai du mal à me considérer comme malade et parfois,
j’ai des crises où je me dis : « Mais non, tu fais un cauchemar,
tu vas te réveiller » ou alors, je remets tout en cause et
nie tout en bloc.
En quoi vous
reconnaissez-vous dans cette maladie ?
Quand
je lis votre synthèse...je me dis, « c’est pas possible, mais
c’est moi ça ! C’est ma personnalité ! » C’est vraiment
une description qui me sied tout à fait.
Mais quand il le faut, je suis encore parfaitement capable de jouer le rôle de la fille qui va bien, de me montrer sous mon meilleur jour... mais ça me pèse et j’évite donc ces situations de rencontre. Et quand elles se présentent, j’arrive toujours à m’en sortir, même si c’est pas sincère... mais oui, je suis encore capable de jouer mon rôle de fille qui a la pêche et à qui tout réussit, de briller dans une soirée, etc. Sauf que je n’en ai plus envie car...à quoi bon ? ? ? si ce n’est sur le coup, de me sentir quelqu’un d’apprécié, d’aimé. Mais malheureusement, ce sentiment s’efface aussi vite qu’il est venu.
Vous sentez-vous
esclave de vos émotions ?
Oui, COMPLETEMENT
! ! ! Je ne vis que par rapport à mes émotions, elles me
guident, me font réfléchir, me posent des tas de problème,
elles me BOUFFENT...je passe mon temps à me questionner sur : ai-je
bien fait ? qu’ai-je fait de mal ? j’ai l’impression qu’il m’en veut, etc.
je remets tout en cause, tout en doute. J’ai terriblement PEUR de ce que
j’ai bien pu faire de mal, de ce que vont penser les autres, de va t-on
encore m’aimer si je fais ça, de ce que pensent les autres de moi...
il n’y a pratiquement plus aucune place pour la RATIONNALITE dans ma vie.
Et pourtant, je passe mon temps à essayer de planifier, de programmer...mais
ça ne sert à rien car je n’arrive plus à me tenir
à ce que j’ai pensé et écrit.
Ce qui est embêtant,
c’est que je n’arrive pas à les gérer, les contenir. Mais
j’essaie de le cacher...je suis par exemple incapable de pleurer...la dernière
fois remonte à 9 mois, c’est quand Fr..., une infirmière
que j’adore, m’avait prise dans ses bras, un matin car elle avait vu que
ça n’allait pas et là, j’ai versé des larmes tant
son geste m’avait fait chaud au cœur. Cet élan d’affection et de
tendresse m’a vraiment bouleversé.
En fait, je ressens très fort les choses, je suis capable de vous ressortir quasiment toutes les phrases des docteurs, internes, infirmiers... car ça me marque. Et quand ils disent quelque chose, j’y pense pendant longtemps, je me demande toujours ce que ça veut dire, ça remue et occupe mon esprit pendant de longues heures.... C’est comme s’il y avait un amplificateur. Par exemple, l’autre jour, mon Dr m’a quitté sur un « au revoir, la miss ! », ce qui n’est pas dans ses habitudes et 15 jours après, c’est encore très fort en moi car ça m’a fait super plaisir de voir qu’elle se lâchait un peu avec moi. Ca m’a marquée.
De toutes les façons, toutes les remarques aussi bénignes soient elles me marquent et j’y pense très longtemps. Ca reste gravé dans ma mémoire.
Est-ce que
vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Les borderline ont une
tendance biologique à réagir plus intensément que
les autres à des niveaux de stress moindres d’une part, et à
mettre plus de temps pour se rétablir, d’autre part. Ils ont des
« pic » émotionnels plus élevés pour de
faibles provocations et prennent plus de temps pour récupérer
»
Oui, A FOND
! pour ce qui est du stress, je me mets parfois dans des états hallucinants
pour quasiment rien.. c’est très vite panique à bâbord
chez moi et il faut que quelqu’un, voire souvent plusieurs personnes même,
me rassurent pour que je puisse me calmer un peu, mais c’est dur et ça
demande souvent du temps. Surtout que je ne fais qu’y penser. Quand j’ai
un souci, ça m’obsède et j’ai beaucoup de mal à décrocher,
à penser à autre chose. C’est même impossible et ça
prend souvent plusieurs jours. Je panique très vite et j’ai tendance
à dramatiser...j’imagine toujours les scénarios catastrophes,
ce qui peut m’arriver de pire et n’arrive pas à relativiser les
choses ! Je suis toujours à FOND, dans tout ce que je fais, ce que
je vis. C’est hyper pénible à vivre car l’esprit n’est jamais
au repos. Oui, forcément, la vie n’est pas un long fleuve tranquille
et il y a toujours quelque chose de nouveau qui arrive.
En ce qui concerne
les pics émotionnels élevés, c’est clair ! Je vis
tout à 200%, je ne suis jamais au milieu, ou c’est génial
, ou c’est dramatique...mais c’est jamais dans la moyenne. Je suis capable
de me mettre dans des colères impressionnantes, des sortes de crises
d’hystérie pour rien ou quasiment. Je ne contrôle pas et après,
je m’en veux. Mais je ne le montre pas, j’essaie de maîtriser au
maximum et de le faire quand je suis seule ou avec ma famille. Mais c’est
impressionnant...à hurler, donner des coups jusqu’à épuisement...
pour rien.
Et puis, aussi, je garde beaucoup les choses en moi, je les rumine et d’un coup, ça monte, monte et monte et j’explose. Donc c’est souvent en décalage par rapport aux événements. Et c’est pas simple à gérer car personne n’y comprend rien sauf moi. A l’hôpital, c’était systématique, je bloquais sur une phrase du Docteur qui avait été dite en entretien et sur laquelle, bien entendu, je n’avais pas réagi...car c’est ma spécialité...et j’y pensais, ça tournait en boucle...et dans la soirée ou le lendemain, j’explosais ! Oui, ça me gonfle car même s’il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, je vais rien dire... je vais garder mon ressenti pour moi, et c’est clair, à un moment, à force de tourner, ça va sortir et de façon violente, le plus souvent. Et ensuite, comme je ne sais pas comment réagir, je vais partir dans la provoc’ ou faire comme si ça ne m’avait pas affecté alors que c’est tout le contraire. Il faut dire que je suis très forte pour prendre sur moi et garder en moi ce qui ne me convient pas, du moins, sur le coup. Mais bon, c’est dommage car ensuite, ça explose, puissance 10 !
Est-ce que
vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Les patients sont dans
l'incapacité d'avoir des rapports humains "normaux" et donnent l'apparence
ce ne pas ressentir l'éventail des émotions humaines. En
fait ce serait plutôt qu'ils les ressentent trop.
Oui car en gros,
j’aime ou j’aime pas mais c’est toujours de manière passionnée,
amplifiée,... A FOND. Oui, je suis incapable d’avoir des relations
normales, c’est toujours FORT, dans l’amour ou la haine mais c’est FORT.
Parfois, je cache ce que je pense mais au fond de moi, c’est très
puissant. Souvent, j’ai besoin de dire - quoi d’écrire car c’est
10 000 fois plus facile ! – aux gens que j’aime, que je les aime vraiment.
Comme pour moi, un RDV ne se termine pas à l’instant où l’on
se quitte car j’y repense des heures et des heures, je refais le film,
j’ai souvent besoin d’y revenir dessus et de dire aux autres, que j’ai
apprécié, ou inverse, etc. En fait, je m’emballe hyper vite
quand je rencontre quelqu’un que j’apprécie, c’est toujours très
fort sauf en amour où là, c’est le contraire, je bloque tout.
Par peur de souffrir, de me livrer...je sais pas trop mais je me réfugie
derrière ma carapace et ne montre rien, je garde tout pour moi.
Parfois, comme
je ressens tout en puissance 10, je cache mon ressenti et je peux même
paraître dure car je me protège. Je ne veux pas qu’on voit
que je suis sensible, touchée...j’aime pas qu’on sache la réalité
de ce que je pense et ressens. C’est très difficile à accepter.
Je suis toujours très mal à l’aise quand un psy découvre
quelque chose que je voulais dissimuler par exemple et là, je ne
sais jamais comment réagir. C’est l’horreur pour moi. Quelque part,
j’ai honte de ressentir ça ou le reste, j’aime pas qu’on découvre
qui je suis. Oui...j’ai beaucoup de mal à me livrer même si
j’ai fait des gros progrès avec mes hospit’ et le travail avec ma
psychologue.
Avez-vous
des sautes d’humeur fréquentes, intenses et imprévisibles
? (que celles ci soient dissimulées ou pas)
Oui, je passe
du blanc au noir en moins de deux. Une heure ça va, celle d’après,
c’est la fin du monde. C’est pénible car très usant... je
lutte car je ne veux pas ressembler à une personne lunatique mais
j’ai du mal, car j’arrive pas à maîtriser les humeurs de mon
ciboulot !
Le problème, c’est que c’est quotidien et imprévisible, ça dépend de qui je vois, des idées qui me viennent à l’esprit, d’une simple pensée, d’une phrase entendue... de petits riens en somme.
Avez-vous
des colères inappropriées ? (que celles ci soient dissimulées
ou pas)
Oui, en ce moment,
je passe mon temps à insulter intérieurement plein de gens.
Notamment dans le métro, dès que quelqu’un fait ou dit quelque
chose qui ne plaît pas, je m’énerve hyper vite. Mais je le
garde pour moi. Par contre, à l’intérieur, ça bouillonne
! c’est pareil pour les Unes des magazines, il n’y en a que pour les régimes
et j’en peux plus ! Dès que je vois une affiche sur les régimes,
je me mets hors de moi, mais intérieurement, bien-sûr ! C’est
donc tous les jours ! ! ! !
Parfois, par contre, quand je suis en famille notamment où je ne crains pas leur réaction car ils me connaissent, je n’hésite pas et je pique des crises d’hystérie, des crises de nerfs pour rien... mais ça date de mon enfance, surtout quand j’étais seule avec mon frère, c’était très fréquent. Mais actuellement, je tente de me contenir et je pique des colères uniquement quand je suis seule, du moins, j’essaie !
C’est pareil, dans les discussions, je monte au cocotier en moins de deux ! c’est impressionnant... une phrase ou une idée me contrarie et je m’emporte quitte à dire n’importe quoi, je fais de la provoc’ et j’en arrive à dire le contraire de ce que je pense parfois même. C’est du n’importe quoi mais j’ai du mal à contrôler. Ou alors, l’autre alternative, c’est de ne pas aller à la confrontation et là, je dis Oui, oui et dans ma tête, je pense le contraire, j’insulte les autres, je leur en veux, je quitte la pièce quand j’en peux plus ! et parfois, en plein milieu, alors que je m’étais tue, j’explose et je dis mes 4 vérités en face sous les yeux ahuris des autres, qui comprennent rien à mon énervement.
Etes-vous
du genre seul(e) ou entouré(e) d’ami(e)s, sortant souvent ?
Avant, j’étais
toujours entourée, jamais seule car je détestais la solitude
et paradoxalement, j’en ai de plus en plus besoin, je m’enferme dedans.
J’aime bien voir des personnes de temps en temps mais ça dépend
du contexte. Quand je vais bien ou si je suis à l’hôpital,
je parle car j’en ai besoin.
J’ai plein d’amis mais je m’en isole car je suis pas bien dans mes baskets et je ne veux pas me montrer ainsi. Avant, je passais mon temps à sortir et à faire la fête, là, j’en ai plus envie ça me dit plus rien. Et puis, ça me pose un problème car il faut manger, boire et là, il y a un HIC :ces P... de calories que je refuse d’ingurgiter ! d’où une raison de plus de m’isoler et de ne pas sortir.
Souffrez-vous
de solitude ? (que vous soyez entouré(e) ou pas)
De moins en
moins, car je l’acclimate et j’en ai besoin même ! et pourtant, ça
a toujours été ma terreur...j’y comprends rien ! c’est très
bizarre et je pense même qu’aujourd’hui, j’en ai besoin. 9 fois sur
10, entre une sortie et rester seule chez moi, je choisis la 2eme option.
Mais vraiment...j’y comprends rien ! Car jusqu’à maintenant, j’ai
toujours été un animal social, avec un immense besoin d’être
entourée, de bouger. Et là, c’est tout le contraire. Je sors
de moins en moins si ce n’est pour aller à mon boulot et à
mes RDV médicaux. Puis, quelquefois, prendre un café à
50 m de chez moi avec un copain de l’hôpital et 1 fois tous les 15
du mois, pour aller voir mon copain. Mais là aussi, c’est de plus
en plus rare !
Avez-vous
des moments de dysphorie (sentiment de vide, contraire de l’euphorie)
et quand ?
Oui, en permanence.
Je passe mon temps à penser, je suis sans cesse dans mes idées
pour essayer de comprendre ce qui m’arrive, d’analyser...et le constat
final est toujours le même...mais qu’est ce que j’ai ? et qu’est
ce que je fous sur cette terre ! ! ! et c’est clair, j’en peux plus. Ca
risque de clasher un de ces jours car je ne me supporte plus, j’en ai trop
marre.
Je ne me comprends pas, je ne sais pas ce que je veux, je n’ai pas d’envie, de projet...je me rappelle d’une question de Maureen, une interne, qui me demandait quel était mon projet de vie...et je ne comprenais même pas sa question. J’ai mis plusieurs semaines pour comprendre sa question et après me l’être fait expliqué en long, en large et en travers, j’avoue que j’ai toujours pas de réponse. Car non, je n’ai pas de projet de vie, je vis l’instant T et je suis incapable de me projeter à J+2 ! mais vraiment incapable ! ! ! ! je sais pas ce que je veux et quand j’y pense, je trouve pas.
Est ce que
« ça se voit » quand vous n’allez pas fort ?
Ca dépend
des jours et des interlocuteurs... je peux le cacher ou non. Mais j’ai
de plus en plus de mal à le dissimuler. Donc je préfère
fuir et m’isoler, pour ne pas être dérangée et vue.
Les seules personnes à qui je n’aime pas mentir, c’est les Blouses
blanches car ça sert à rien et j’ai toujours été
honnête avec elles. Pour moi, c’est important, c’est une sorte de
contrat moral. Les liens sont trop forts entre nous et je veux tout sauf
les détruire car je leur dois beaucoup et même la vie. Si
elles n’étaient pas là, derrière moi, à me
soutenir, à y croire, à m’écouter, à me dire
quand je déconne, à rire aussi... je me serais déjà
foutue en l’air et plus d’une fois. C’est un lien très fort qui
me rattache à la vie, c’est clair.
Etes-vous
capable de maîtriser votre flux émotionnel "quand il le faut"
?
Oui, quelquefois
mais difficilement car j’ai de plus en plus de mal à prendre sur
moi. Mes nerfs sont à fleur de peau, j’en peux plus et je craque
plus facilement qu’avant. Mais disons, que je suis encore capable de dissimuler
ce que je ressens.
Avez-vous
2 vies (ou plus) ? Une vie lorsque vous êtes en société,
et une autre avec des comportements très différents lorsque
vous êtes seul(e) (sans "témoins") ?
C’est clair
! il y a la Béné d’apparat et la vraie Béné.
Deux opposées, c’est Jean qui rit et jean qui pleure ! Mais là
aussi, je fuis la société et les sorties, pour ne plus avoir
à jouer ce double jeu car ça devient trop difficile. Et je
n’en ai plus les forces, ni même l’envie.
Mais quand je rencontre des nouvelles personnes, je ferais tout pour qu’elles aient une bonne image de moi, celle de la fille pour qui tout roule, c’est clair ! Car je n’aime tellement pas la vraie Béné que je ne veux surtout pas la montrer. Surtout, surtout, surtout, la garder pour moi, la cacher, la dissimuler... et l’idéal, la faire disparaître mais pour l’instant, j’ai quelques détails à résoudre avant.
Avez-vous
une peur de l’abandon ?
Oui, c’est MA
TERREUR ! Je suis persuadée que ceux que j’aime vont m’abandonner.
Et pendant une période (1 an environ), je pleurais chaque soir de
peur que ma seconde maman m’abandonne. L’horreur intégrale. Parfois,
je pleure quand je pense aux gens que j’aime et qui vont mourir. Je supporte
pas cette idée.
J’ai un besoin quasi permanent d’être rassurée. J’ai par exemple peur que ma psy m’abandonne, ça revient très souvent et je lui dis. C’est bête mais c’est comme ça. C’est pareil pour Ch..., ma deuxième maman, je remets souvent en doute son amour et j’ai une peur panique qu’elle m’abandonne. Comme elle le sait ou le sent, elle passe son temps à me répéter qu’elle m’aime, que je suis son enfant et que jamais, ça ne changera.
En fait, ma peur de l’abandon est omniprésente, elle est irrationnelle mais je ne la contrôle pas. Et là aussi, je fais tout pour être rassurée. C’est fondamental car si je perds certaines personnes actuellement, je ne le supporterai pas et c’est ma vie qui sera en jeu.
Si oui, cela
va t’il pour vous au point de rester seul(e), meilleur moyen de ne pas
être abandonné(e) ?
Dans le domaine
des garçons, j’ai longtemps réagi de la sorte, au moins,
je ne risquais rien ! Là, je suis de nouveau avec S..., le garçon
avec qui je suis en pointillé depuis 15 ans et qui m’aime depuis
toujours. Le risque d’abandon est donc assez faible même si je le
crains et si je l’envisage plus que régulièrement. Mais vu
tout ce qu’il a enduré, il est blindé ! Mais c’est vrai qu’à
chaque fois que je sentais que ça pouvait devenir sérieux,
j’avais peur et je le quittais.
Etes-vous
dépendant(e) d’une personne (parent, conjoint, …) et à quel
point ? (ou l'étiez-vous)
Oui, je suis
dépendante de plusieurs personnes ou groupe de personnes : mes deux
familles, les blouses blanches et S.... Et si l’un d’entre eux me lâche,
j’ai très peur de ma réaction car il y a fort à parier
que je pète un câble pour de bon. Je les aime trop et j’aurais
trop de mal à accepter une séparation. D’une manière
générale, depuis mon enfance, je ne supporte pas les séparations
et elles ont toujours fait beaucoup de dégâts. Et d’ailleurs,
c’est le départ d’une de mes amies qui fut à l’origine de
ma crise aiguë d’anorexie l’an dernier.
Est-ce que
vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Certains patients Borderline
oscillent entre un comportement d'adulte et un comportement d'enfant perturbé,
ils ont un mode de pensée noir et blanc. X ou Y est "tout bon" ou
"tout mauvais" » ?
Oui COMPLETEMENT.
C’est moi tout craché ! Je suis à fond dans le système
manichéen bien/mal, c’est toujours bon ou mauvais, j’aime ou j’aime
pas, je suis toujours dans les extrêmes et j’ai du mal avec les nuances.
J’ai par exemple du mal à prendre une décision mais une fois
que c’est fait, je ne change plus d’avis, ça me perturbe trop.
Pour ce qui est d’un comportement adulte... je ne me sens pas adulte pour un sou ! Non, je n’arrive pas à prendre de décision, à agir seule, à assumer...j’ai toujours besoin de quelqu’un qui me guide, me dirige...et donc, je me sens tout sauf adulte.
Est-ce que
vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « L'adulte qui va bien
chez le patient Borderline est une façade, un rôle, un leurre.
Pour avoir une communication réelle avec le patient, il faut parler
à l'enfant qui est en lui »
Euhhhhhhhhh.......j’ai
du mal avec ces notions d’adulte et d’enfant qui sont en moi. Souvent,
on l’aborde en psychothérapie quand la psy m’explique quelque chose
mais j’ai du mal à différencier les deux personnes qui sont
en moi ! ! ! C’est pas très clair dans mon esprit.
Si on considère que les émotions et l’affectif sont le côté enfant, alors oui, c’est à ce côté qu’il faut s’adresser car c’est ce qui me touche et me fait vivre. Je vis complètement et marche à l’affectif et ce, dans tous les domaines, même là où il n’a pas sa place comme dans le travail, les soins.
Vous reconnaissez-vous
dans les mots « homme enfant » « femme enfant »
?
Oui, puisque
je ne me considère pas comme une adulte. Le mot femme me gène
plus car oui, c’est clair, je suis de sexe féminin mais j’ai aussi
du mal à accepter d’être une femme. Oh, que c‘est compliqué
tout ça ! ! !
Est-ce que
vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Les patients souffrent
souvent de désorganisation et sont capables de se noyer dans un
verre d'eau. Il y a souvent la même "pagaille" dans leur quotidien
que dans leur tête »
Oui, chez moi,
c’est tout de suite panique à bâbord dès qu’il y a
quelque chose qui m’arrive. d’abord je panique, ensuite, j’essaie de réfléchir
mais je n’arrive pas à prendre les choses sereinement.
Dans ma tête, c’est en permanence le big bang...ça fuse dans tous les sens et je suis complètement perdue au milieu de toutes ces idées et pensées ! surtout qu’en général, les idées sont plutôt pessimistes et négatives. J’essaie de lutter, de me rassurer comme je peux mais difficilement. Dans mon quotidien, pour éviter toute cette pagaille, je me fais des fiches, des listes pour ne rien oublier. Mais je me heurte à un autre problème : je reste trop souvent dans le domaine des intentions et je n’arrive pas à passer à la phase ACTION. Le déclic ne se fait plus ou qu’en extrême limite. Donc, en gros, je gère comme je peux, dans l’urgence ou sous la contrainte.
Etes-vous
plutôt « solide » ou « fragile » (répondre
sur le plan santé et sur le plan psychique)
Super la question
! ? ! si je vous dis fragile, ça vous étonne ! ! !
Il n’y a que quand je suis en pleine crise d’anorexie cad que je n’ai rien mangé depuis plusieurs jours, que je suis à fond dans le boulot et que plus rien d’autre compte que là, oui, je redeviens solide, forte...oui, cette force impressionnante qui m’anime et me pousse à me surpasser, à franchir les limites. Là, oui, je suis forte ! ! ! ! mais avec tout ce suivi médical, ça n’arrive que rarement car je suis vite stoppée dans mon élan par les docteurs.
Vous êtes-vous
posé la question – pourquoi suis-je ainsi ?
Je passe mon
temps à me la poser ! Il n’y a pas une heure qui passe sans que
je me la pose, même mes nuits sont agitées.
Si oui d’après-vous
quelles sont les causes de votre maladie ?
C’est difficile
à dire mais je pense qu’il y a une combinaison de plusieurs facteurs
:
- ma personnalité,
- la grande influence(et peur) de ma mère et le contexte familial dans lequel j’ai grandi (père peu présent, omniprésence des grands- parents qui se sont plus ou moins substitués aux parents d’où une confusion des rôles de chacun), système de valeurs traditionnelles et catholiques très fort
abus sexuels à répétition mal vécus, mal digérés et enfouis pendant près de 20 ans
Y’a t’il un
comportement, un mode de pensée, quelque chose qui vous caractérise
et qui n’est pas cité dans les questions précédentes
et qui selon vous à une importance sur la maladie ?
La non prise
en compte de mes désirs, le fait de toujours réagir par rapport
aux autres, un sentiment omniprésent de culpabilité et de
peur, de grosses difficultés à décider et choisir,
un manque de confiance, une confusion générale, un sentiment
de mal être constant, d’incompréhension, une relative instabilité
mais aussi paradoxalement une peur de l’inconnu, le sentiment de tout détruire
sur son passage, le sentiment de faire mal aux autres, le sentiment d’être
quelqu’un de mauvais, le sentiment de ne pas mériter le bonheur,
le sentiment de ne jamais faire bien...
Ma vie professionnelle
s’est déroulée sans encombre, j’ai enchaîné
les postes au fil des occasions mais sans galérer. J’ai eu beaucoup
de chance. On a toujours fait appel à moi et je n’ai par exemple
jamais eu à passer d’entretiens d’embauche, écrire des lettres
de motivation, etc.
Ca me gène car souvent, les personnes me qualifient de brillante alors que je ne me sens pas particulièrement intelligente, je suis dans la moyenne, voire tout juste. A mon avis, ils se trompent. Si je réussis, c’est juste une question de chance mais ça va bien s’arrêter un jour.
Et pour dire vrai, je me sens même inculte, bête et j’ai beaucoup à progresser, à apprendre car je me trouve vraiment pas à la hauteur.
Je fais d’ailleurs
souvent des tests pour essayer de voir où j’en suis. Paradoxalement
les résultats sont plutôt bons mais j’y crois pas.
Avez-vous
confiance en vous ?
Non, pas du
tout. Je suis incapable de prendre une décision seule et quand je
m’y risque, 9 fois sur 10, c’est la catastrophe ! Donc ça aide pas
à gagner de la confiance en soi. Et puis, j’ai toujours besoin d’être
rassurée et ce, dans tous les domaines car s’il y a une certitude,
c’est bien celle là, je n’ai AUCUNE CONFIANCE EN MOI.
Est-ce que
vous vous aimez ?
Non, je m’aime
pas et même, je me déteste. Pourquoi, c’est difficile à
dire ...il y a plein de raisons.. je n’aime pas ma personnalité,
j’en ai marre d’être comme ça, de toujours culpabiliser, de
tout remettre en question, de ne jamais faire confiance, de fuir et de
ne pas arriver à assumer mes responsabilités, de ne pas arriver
à grandir, de jamais être sereine, de toujours tout gâcher,
d’être perdue, etc,etc,etc.
Vous sentez-vous
« gentil(le) » ou pas et pourquoi ?
Ca dépend..
je peux être méchante comme gentille. Foncièrement,
je n’aime pas être méchante mais je sais pas, j’ai du mal
à l’expliquer...je me sens méchante. C’est en moi. J’essaie
de faire en sorte d’être gentille, d’aider mes amis, les personnes
âgées, d’être quelqu’un de Bien, d’être disponible,
à l’écoute, honnête... mais au fond de moi, je me sens
méchante, je pense que je ne suis pas quelqu’un de bien. J’ai 36
000 fois plus de défauts que de qualités. Et là, je
souffre d’un décalage entre la vision qu’ont les autres de moi et
ma propre vision. C’est le jour et la nuit. Ca me gène car ils se
trompent. On me voit souvent comme une fille sympa alors que je n’ai pas
du tout cette sensation, c’est le contraire.
Vous êtes
vous déjà fait du mal ?
Oui , souvent.
Et en ce moment, c’est très présent dans mon esprit. C’est
revenu comme ça, sans que je sache pourquoi.
Si oui, de
quelle(s) manière(s) ? (que ce soit physiquement ou psychiquement)
Physiquement,
je me donne régulièrement des coups de cutter, de rasoir,
de couteau mais rien de grave. C’est bénin sauf que j’ai envie d’aller
plus loin et qu’à chaque fois, mes pulsions de violence montent
d’un cran, je vais toujours plus loin dans mes conneries. D’autres fois,
je me frappe très violemment mais ça ne me fait pas le même
effet. Il doit y avoir un lien avec le sang qui coule mais je ne comprends
pas bien ce mécanisme.
Psychologiquement ? ? ? je comprends pas trop la question. Mais oui, c’est clair que je me fais du mal, tous les jours ne serait-ce que lorsque je repense à des heures sombres de mon histoire, ça me fait mal. Le problème, c’est que je ne maîtrise pas l’arrivée de mes idées. Sinon, c’est clair, je les empêcherais de revenir car j’aimerais avant tout, oublier et faire comme si rien ne s’était jamais passé.
Si oui, savez-vous
pourquoi vous faites du mal ?
J’ai beaucoup
de mal à comprendre le mécanisme... et pourtant, j’aimerais
bien savoir, pour ne plus le faire car j’ai plein de marques sur tout le
corps et ça me saoule. J’espère surtout qu’elles vont partir
mais j’en sais rien. Cet été, avec le soleil, je risque d’être
toute zébrée et ça me fait souci !
Avez-vous des tendances suicidaires ?
Oui , j’ai déjà fait une TS qui a failli mal tourner. Et là, j’y pense de plus en plus ...quasiment tous les soirs et j’ai vraiment envie de passer à l’acte. C’est de plus en plus fort chez moi. J’y pense de manière très réfléchie, sereine et je panique plus comme avant. C’est comme si j’étais en train d’organiser dans ma tête la mise à exécution de mon plan. La mort ne me fait plus peur, au contraire, elle m’attire de plus en plus car j’en ai vraiment marre de vivre cette P... de vie. C’est lâche car c’est une fuite mais je suis lâche. Tiens, un truc de plus que je n’aime pas en moi !
Ce qui me gène, c’est les autres car je veux pas leur faire mal et je sais par expérience (le suicide de ma cousine a fait un carnage dans la famille) que mon geste laissera des traces. C’est ce qui m’ennuie mais j’ai une idée...faire une grosse crasse pour que les gens me détestent et que je sois enfin libérée de cette pression. Mais pour l’instant, j’ai pas encore trouvé...
Ce qui risque d’arriver, c’est qu’un jour, je pète un câble, que je n’arrive pas à me raisonner et que je passe à l’acte en suivant mes pulsions. Pour l’instant, je résiste mais jusqu’à quand ? ? ? telle est la question car c’est omniprésent en moi.
Etes-vous
déjà passé à l’acte ?
Oui mais j’ai
tout fait pour que mon entourage ne le sache pas. Car c’est ma préoccupation
n°1. Ne pas leur faire de mal ou ne pas les faire paniquer.
On va dire que j’accorde une confiance partielle aux personnes mais totale... je sais pas. Je crois pas.
Votre entourage
a quelle vision, image de vous ? « oh lui / elle, il / elle est ….
»
Une vision décalée...
ils pensent que je suis quelqu’un de bien or, c’est faux. Certains pensent
que je vais bien .. mais ça dépend de l’image que je veux
leur donner.
Est-il conscient
de vos problèmes ?
Ca dépend
. Mon entourage proche est au courant, les autres non. Mais d’une manière
générale, ils ont du mal à comprendre sauf ceux qui
ont lu mes écrits ou ceux avec qui j’ai longuement et franchement
parlé. Mais peu de personnes sont réellement au courant de
mes problèmes car je reste évasive, et je préfère
ne rien dire.
Si oui, à
quel point ?
Beaucoup de
personnes savent que j’ai des problèmes car ils ont été
au courant de mon hospitalisation mais sans plus. Ils savent aussi que
j’ai des TCA car ils m’ont vue maigrir...
Maintenant, il y en a beaucoup aussi qui savent que je me suis fait du mal car ils ont vu mes bras grillagés et les cicatrices.
Mais j’essaie
de les tenir un maximum éloigné car je n’aime pas en parler,
car je n’aime pas cette image que je donne, car je ne me comprends pas.
Donc je préfère fuir et me taire. J’en ai trop marre d’être
obligée de m’expliquer, de me justifier, de parler... et en plus,
sur des choses que je ne maîtrise pas vraiment, comme mes pulsions
de violence ou mes difficultés alimentaires. Je souffre déjà
suffisamment comme ça pour en rajouter...ce serait remuer le couteau
dans la plaie !
Si non, d’après-vous pourquoi, mais aussi pourquoi les tenez-vous en dehors ?
Si non, ne serais-ce pas un secret de polichinelle ? Vous leur cachez que vous avez un problème et eux cachent qu’ils le savent ?
Leur mentez-vous
sur votre état ? Etes-vous un(e) menteur(se) ?
J’essaie de
ne pas mentir si ce n’est pas omission comme quand je tais à mes
parents qui sont loin, que je me suis lacéré le bras par
exemple. C’est un moyen de les protéger, de ne pas les faire paniquer
car c’est rien. Et eux, ils vont baliser donc je préfère
me taire. Sauf que ma psy m’a fait comprendre que ce n’était pas
forcément la bonne solution, donc je leur en parle quelquefois.
Mais je reste la plus discrète, évasive, rassurante possible
la dessus. D’une manière générale, je fais tout pour
les tenir éloignés de ma vie actuelle et il y a des sujets
que je ne veux pas ou plus aborder avec eux, comme l’anorexie, les mutilations,
S....
Sinon, j’essaie
de ne PAS MENTIR ni de ME MENTIR. J’essaie d’être la plus sincère
possible, de ne pas me voiler la face mais c’est dur. L’écriture
m’aide à y voir plus clair car à la relecture, je réalise
plein de choses. Mais c’est très difficile et j’ai souvent peur
de me mentir... je fais tout pour regarder la réalité en
face mais c’est pas évident. Et en plus, je me remets toujours en
cause...donc bien souvent, je suis perdue et j’arrive même pas à
savoir si oui ou non, je me mens ! ! !
Les seuls à
qui je ne mens jamais, ce sont les Blouses blanches car c’est vraiment
important pour moi... ils s’occupent bien de moi, ils se sont pour la plupart
beaucoup investis sur mon cas et je me refuse à leur mentir. C’est
un contrat moral que je me suis passé et je le tiendrai. Comme je
vis à l’affectif, je m’en voudrais beaucoup et je n’arriverais pas
à supporter de leur mentir. Dans ma tête, il y a un interdit..
c’est clair et net, j’ai pas le droit de leur mentir, point barre. Même
s’il y a des risques et des conséquences douloureuses pour moi comme
une nouvelle hospit’, je ne PEUX PAS LEUR MENTIR. Vu tout ce qu’ils ont
fait pour moi, je leur dois au moins ça !
Si oui, pourquoi mentez-vous ?
Peut-on vous
qualifier de manipulateur(-trice) ? (par exemple le fait de faire croire
que vous n’avez pas de problème)
Je peux être
manipulatrice mais je fais tout pour ne pas l’être, par principe
et conviction. Je déteste ça et quand il m’arrive encore
de la faire de temps en temps, je m’en veux terriblement. Je sais aussi
que je peux avoir de l’influence sur certaines personnes et que je suis
capable de manipuler mon monde, mais je m’y refuse. En général,
j’essaie de m’effacer un maximum pour éviter d’avoir cette influence
que je trouve néfaste.
Avez-vous
utilisé ou utilisez-vous la campagne de dénigrement ? (il
est fou de dire que je suis malade) ?
Oui, pendant
de longues années et en jouant parfaitement mon double jeu. J’étais
bien rôdée et ça ne me posait plus de problème
tant j’avais l’habitude. Maintenant, c’est plus dur car je ne tiens plus
la distance tant je suis mal dans ma peau et mon entourage sait que j’ai
un problème. Il n’y a guère qu’avec les nouvelles connaissances
que je peux encore faire illusion.
Si oui, pourquoi
?
Car je n’accepte
pas la situation et je voudrais être différente. Je me sens
faible, fragile et je n’arrive pas à me faire à cette idée.
Je ne me supporte pas et je ne peux me résoudre à accepter
cet état de fait. J’y arrive pas. Il est plus facile de tout nier
en bloc plutôt que d’affronter la réalité en face !
Si non, est-ce uniquement parce que personne autour de vous n’a « vu » ?
Comment sont
vos proches avec vous ?
D’une
manière générale, ils me protègent voire me
surprotègent pour ma famille.
Voudriez-vous
que cela change ?
Je sais pas
trop...c’est dur car c’est gonflant à force. J’ai besoin d’une marge
de manœuvre, même si je sais que je ne l’utilise pas à bon
escient mais au moins, c’est ma vie, c’est mon choix.
Mais je leur ai fait comprendre (à mes parents) qu’il y a certains sujets sur lesquels je ne veux plus qu’ils interviennent, notamment la bouffe, mes accès de violence et mon copain. Et ça va mieux. Je comprends que ça les perturbe mais c’est le meilleur moyen de couper tout contact avec eux. Car en me harcelant, le résultat est néfaste. Systématiquement après des discussions sur ces sujets, je m’énerve, je rumine, la tension monte de jour en jour, je garde tout pour moi et je n’arrive pas à me calmer ; je leur en veux terriblement et secrètement et j’en arrive à être très violente. Je culpabilise car j’ai pas su réagir comme il fallait par rapport à eux et moi, je m’en veux de m’énerver et de me mettre dans des états pareils. Et il me faut beaucoup de temps et l’intervention d’un tiers pour que la tension redescende.
Comment etait
votre enfance (toute petite enfance - adolescence) (évènements
marquants, rapports avec vos parents) ?
COMPLEXE
car perdue entre le rôle des parents et des grands-parents : terrifiée
par ma mère que j’adore par ailleurs, avec un père très
distant, un amour indéfectible pour mes grands-parents, de très
mauvaises relations avec mon frère, avec une impression que je devais
faire toujours plus, être toujours meilleure, travailler toujours
plus, que je n’étais pas à la hauteur de l’espérance
de mes parents, etc,etc. Mais heureuse en même temps car j’avais
beaucoup d’affection et d’amour , notamment de la part de mes grands-parents
dont j’étais la fierté.
Puis, vers 10 ans, une succession d’abus sexuels que je n’ai pas digérés et là, le début d’une grande galère et d’une grande détresse, mais toujours cachée. Le début du double jeu avec la Béné qui rit à l’extérieur et la béné qui pleure quand elle est toute seule, le soir, avec des cauchemars quotidiens, des angoisses profondes bien soigneusement tues, avec en fond d’écran, une exigence des parents sur la réussite scolaire et une éducation traditionnelle assez rigide (pas de sortie avant 18 ans, surveillance omniprésente, autorité parentale forte...)
Donc enfance
et adolescence mitigées. Du bon et du moins bon. Mais malheureusement,
une enfance déterminante pour ma vie actuelle où je paye
les pots cassés.
Oui
Maintenant Oui
Non
Pas vraiment
En fait, pour être franche, je ne sais pas trop. Je répondrais « pas vraiment » dans la mesure où je me sens dépassée par les événements et où j’ai l’impression de ne rien maîtriser du tout. Je suis actuellement assaillie par un tas d’interrogations, de pulsions et d’angoisses qui sont très puissantes et qui arrivent à vitesse grand V sans que je puisse les contrôler. Et je n’arrive pas à inverser la tendance. Dans ces conditions, je ne suis pas très sereine quant à mon devenir et mon libre arbitre.
En fait, j’ai
plus l’impression d’assister à un film plutôt que d’en être
l’actrice. Je subis la vie plus que je ne la vis…et de toutes les façons,
actuellement, je ne VIS PAS , j’essaie juste de SURVIVRE !
Si non ou
pas vraiment, cela vient-il de vous ou d’entraves que vous subissez ou
avez subis ?
Je ne sais pas.
Ma seule certitude…c’est que je suis complètement perdue et «
out of order ». (en panne)
Vous sentez-vous
responsable de votre devenir ?
Dans l’absolu,
Oui, mais en réalité, je n’arrive pas à imaginer mon
futur. Je n’ai aucune idée de ce que sera demain. Je suis le nez
dans le guidon, je vis au jour le jour et j’ai déjà énormément
de mal à gérer ce quotidien. Alors, pour ce qui est des projets…c’est
encore une autre histoire et j’en suis loin !
Apprendre
que votre état est le résultat d’une maladie et non de votre
nature est-il une aide ?
Je ne peux pas
répondre car je ne sais pas si c’est une maladie ou si c’est simplement
ma nature ! Par contre, j’aimerais savoir car il n’y a rien de pire que
l’incertitude et les doutes. Je vais donc reposer la question à
mon Docteur en chef car je préfère savoir ce que j’ai réellement
pour le traiter plus efficacement et axer mon travail sur les bonnes pistes
.
Dans l’hypothèse où j’ai ça, je pense que le savoir sera une aide dans la mesure où je déculpabiliserai peut-être un peu. Car là, je me déteste tellement que c’est difficile à supporter et plus ça va, moins, je me comprends, moins je me pardonne, plus je m’en veux…. Et je n’en peux plus de vivre avec cette culpabilité constante. Si ça continue, ça risque de mal finir cette histoire.
Si votre réponse est « non » pourriez-vous dire pourquoi ? (sachant que cette maladie se soigne)
Avez-vous
été diagnostiqué(e) et quel(s) diagnostic(s) ?
Je sais pas
vraiment…anorexie, je pense mais j’en suis même pas sûre !
et le reste, je ne sais pas…c’est difficile d’avoir des réponses
concrètes de la part des psys ! ! ! je sais seulement que j’ai été
hospitalisée en psy et que je suis suivie de près, c’est
tout ! Qu’est ce que j’ai exactement ? ? ? pour moi, ça reste un
mystère ! Et comme, je me dis souvent… « mais non, mais non,
t’as rien »…ça aide pas !
Etes-vous
traité(e) chimiquement pour ce(s) diagnostic(s) ?
oui
Si oui, par
quel(s) catégorie(s) de médicament(s) ?
Anti-dépresseur,
neuroleptique, anxiolytique.
Quel bilan
feriez-vous de cette médication ?
Je pense que
j’en ai besoin car quand je zappe le traitement, c’est une catastrophe.
Mais je suis incapable de lier les catégories de médicaments
à leurs effets.
Voyez-vous
un thérapeute ?
Oui, je
vois deux fois par semaine une psychologue.
Si oui, pour
quel type de thérapie et depuis combien de temps
Quel style ?euh…
je ne sais pas si c’est analytique ou comportemental ou un mix des deux…
Ok, je parle mais pas sur un divan (ouf !) et pas dans le vide. Ah, oui,
ça je pourrais pas. Parler à un mur, c’est pas mon truc !
J’ai besoin de contact, d’un minimum d’interactions ou plutôt d’un
maximum, comme m’a dit un jour mon psychiatre en chef !
Je vois régulièrement
ma psychologue depuis plus d’un an et c’est hyper important pour moi de
l’avoir en face car je l’aime beaucoup et sa présence, son regard,
ses sourires, son attitude…me rassurent et m’encouragent à parler.
Elle ne me fait pas peur, au contraire. Du coup, l’ambiance est assez détendue,
et même si je la respecte énormément, je lance régulièrement
des boutades… en fait, je suis hyper naturelle avec elle. Et c’est bien
parce qu’elle répond généralement à mes questions,
me donne des explications, des conseils, parfois, on fait des jeux. Et
j’en ressors toujours avec un grand sourire car à chaque fois, j’ai
appris quelque chose.
Si vous êtes
en thérapie, votre thérapie vous fait-elle du bien ?
C’est CLAIR
! ! ! car j’apprends plein de choses sur moi, sur les autres…par contre,
ça remue énormément ! ! ! Et c’est dur car après
la séance, j’y pense et repense pendant longtemps. Et comme les
sujets abordés sont généralement délicats,
je suis vraiment perturbée. Heureusement, comme je la vois deux
fois par semaine, je ne garde pas mes angoisses et questions trop longtemps.
En plus, le
feeling passe super bien. Je l’adore même si, paradoxalement, c’est
la personne de l’hôpital avec laquelle je suis la plus distante.
Ca m’empêche pas de rigoler ou de blaguer…mais je sais pas, tout
en étant hyper proche et naturelle, il y a une certaine distance.
C’est très bizarre cette relation.
D’autre part,
elle est très forte car elle a réussi à me faire dire
des choses que même moi, seule, je n’arrivais pas à prononcer
à haute voix tant ça faisait mal ou tant je me sentais coupable
! C’est génial car même si ça me demande des gros efforts,
au final, j’arrive à tout lui dire et me connaissant, c’était
pas gagné d’avance ! ! !
Enfin, concrètement,
c’est bien car je vois que j’avance… à petits pas certes mais j’avance
quand même.
Si vous êtes
en thérapie, pensez-vous poursuivre la thérapie ?
Oui, c’est clair
et ma hantise, c’est qu’on me l’enlève ou qu’elle m’abandonne. Et
je lui dis d’ailleurs régulièrement. Ca va, elle me rassure
là-dessus.
Elle est trop
importante pour moi pour que j’arrête de la voir, c’est tout simplement
inconcevable à l’heure actuelle. Je serais trop perdue…ce serait
l’horreur, c’est pour ça que je panique vraiment quand je pense
qu’elle va m’abandonner. J’en ai vraiment trop besoin.
Si vous comptez arrêter votre thérapie, allez-vous essayer « autre chose » ?
J’ai de plus en plus tendance à me dire que j’en peux plus et que je ne vais pas encore supporter cet enfer bien longtemps.
Donc, c’est
pas un constat super positif mais…tant pis. J’ai essayé de lutter
encore et toujours mais c’est humain, à la longue, on fatigue et
là, j’en peux vraiment plus. Donc la guérison ? ? ? c’est
un concept qui s’éloigne de plus en plus de mes pensées…j’y
crois plus ou de moins en moins.
Y’a t’il une
lumière ?
Par moments
mais trop rares ! En fait, il y a quelques moments sympas qui me redonnent
un zest d’espoir l’espace de quelques heures comme à titre d’exemple
:
- Quand j’arrive à manger avec des amis un bon repas sans culpabiliser ni vomir. Mais ça me demande une semaine de motivation ! et ça m’arrive une fois tous les 3 ou 4 mois ! ! ! !
- Quand je sors de mes séances de psychothérapie, en général, je suis contente… mais ça dure peu car ensuite, viennent immédiatement les questions, les doutes et Cie.
- Quand je suis félicitée par mon chef pour mon travail surtout quand on sait comme je ne fous rien en ce moment ! c’est le monde à l’envers ! Mais ça va me tomber dessus bientôt, c’est obligé…je ne peux continuer de rien foutre sans avoir de retour de bâtons un jour ou l’autre.
Etes vous
heureux(se) ?
A votre avis
? ? ? non, bien-sûr, je suis en pleine détresse et je souffre
énormément de cette situation que je n’arrive pas à
maîtriser, contrôler, renverser.
Etes-vous
« bras baissé » ou « combattant(e) » face
à votre situation ?
Là, j’en
peux plus…donc je ne combats plus ou si peu ! Et c’est de pire en pire.
Si «
bras baissé », connaissez-vous le déclic qu’il vous
manque ?
Non, je veux
juste que tout cet engrenage infernal s’arrête, point barre.
B)Oui, Ca y ressemble bien
C)Peut-être, mais j’ai encore beaucoup de doutes
D)Non car je suis guéri(e)
E)Non, et je ne l’ai jamais été
F)Je ne sais pas, pas la moindre idée
Retour à la case départ ! ! ! ! Et j’hésite toujours entre le OUI et le PEUT-ETRE. Seul un docteur me donnera une réponse car même si comme me l’a dit ma psy, c’est moi qui me connais le mieux et donc, suis à même d’établir le diagnostic, je ne me sens pas capable de dire si OUI ou NON, je suis borderline. Je pense que j’en ai des signes et traits de personnalité mais est ce ma nature ou autre chose… telle est la question et je donne ma langue au chat ! en espérant y voir plus clair très bientôt ! ! !
Si vous n’avez pas répondu de la même façon à cette question qu’au début du questionnaire, pouvez-vous essayer de l’expliquer ?
79 questions