Trouble borderline état limite.
Le chemin vers le libre arbitre - devenir "adulte"
Qui prend la décision de soin ?

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L'éducation:
Dans des relations saines parents-enfants, lorsque l'enfant est petit, il a un rôle consultatif et les parents sont décisionnaires pour, par exemple, décider de le soigner et l'emmener chez un médecin.
Au fur et à mesure que l'enfant grandi les rapports tendent à s’équilibrer jusqu'au jour où l'enfant est devenu suffisamment adulte pour que les rapports s'inversent, c'est à dire que c'est lui qui décide de se soigner ou pas et les parents n'ont plus qu'un rôle consultatif et de conseils.

Décision de soin dans les mains de ...
En clair Borderline ou pas, c'est aux parents de décider d'emmener leur enfant chez un médecin et ce sans tenir compte de sa majorité légale mais de son "mûrissement", c'est à dire s'il est devenu "adulte" au sens de "apte à décider" avec son libre arbitre.
Le rôle des parents est bien entendu de faire en sorte que leurs enfants gagnent cette capacité à voler de leurs propres ailes.
Toute personne adulte dispose en théorie de ce libre arbitre, encore faut-il qu'elle en ait conscience et que l'exercice de ce libre arbitre ne soit pas entravé


Qu'a-t-il pu se passer chez certaines personnes qui souffrent d'un trouble borderline ?
Ces personnes ont eu une évolution, un développement perturbé, quelles qu'en soient les raisons, (environnementales et ou médicales) elle n'ont pu se fabriquer, se développer, se construire, faire leur apprentissages de leur personnalité à un rythme identique à la plupart des autres enfants.
Cela a de fait entraîné un "retard" ou plutôt des "lacunes" dans la construction de leur personnalité. D'où plus tard le nom de "trouble de la personnalité".


Tirer les ficelles
Pour que les rapports parents / enfants décisionnels puissent petit à petit "changer de camp", on peut dire qu'il y a d'un coté l'enfant qui tire petit à petit sur une ficelle et que de l'autre coté ses parents qui donnent du mou au fur et à mesure que l'enfant s'épanouit et construit sa propre personnalité.


Dans une alchimie "parfaite", le rôle des parents doit consister à sentir quand, comment et à quel rythme donner du mou; bref être présent quand il faut, comme il faut pour le développement le plus harmonieux de leur enfant.



"Des" parents.
Lorsqu’un enfant a autour de lui 2 parents, c'est aux deux parents de jouer un rôle d'éducateur, quand bien même un des deux parents serait géographiquement absent (et n'en parlons pas si les deux sont présents). L'enfant doit pouvoir entendre de la part de ses parents non pas "j'ai décidé que tu irais faire ceci ou que tu ne feras pas cela" mais par exemple "ta mère et moi avons décidé..." ou "ton père et moi avons décidé".
Il semblerait que beaucoup de personnes adultes qui souffrent d'un trouble de la personnalité borderline décrivent un des deux parents comme étant "transparent" et spectateur de l'éducation de son enfant.

Ouvrir les yeux sur une réalité
Aucun parent ne peut se "réjouir" de constater que son enfant de 20 ans, 25 ans, 30 ans, voir plus, n'est pas encore pleinement libre de ses actes, de ses décisions, de sa vie, et absolument pas maître de ses propres émotions.



Aucun parent n'est immortel et il leur est donc impossible de protéger leur enfant jusqu'à sa mort.
Quand des parents survivent à leurs enfants, on appelle cela un drame.
Bien sur il est des cas où hélas l'enfant a une maladie incurable. Mais même dans ce cas il faut tout faire pour permettre à son enfant d'atteindre le maximum d'autonomie possible en fonction de ses aptitudes.
En tous les cas les parents doivent essayer de mettre tout en oeuvre pour permettre à leur enfant d'évoluer vers un mieux.


Des parents conscients qui ont baissés les bras (renoncement) et laissent leur enfant dans un cocon, dans un total désarroi sans rien faire, portent une responsabilité !
Tout le monde a le droit de se tromper oui, mais pas de persister dans l'erreur lorsque les signes alarmants sont la mais aussi qu'une partie de l'entourage dit "ATTENTION DANGER"

Pour en revenir à l'aspect décisionnel et répondre à la question "c'est dans les mains de qui" ?
Si vous êtes un proche de la personne qui souffre et quelque soit son age (état civil) il vous faudra connaître sa capacité de facteur décisionnel pour avoir la meilleure approche.
Si par exemple elle a 40 ans mais que sa mère n'a toujours pas lâché la ficelle et que cette personne n'a absolument pas coupé le cordon ombilical, que cette personne n'utilise pas le libre arbitre que tout être humain possède, alors il faut arrêter de se leurrer, elle ne pourra pas prendre en main son destin et aller se soigner seule, d'elle-même, comme ça, sans recevoir un soutien actif de son entourage.
Il faudra alors sans doute vous adresser aussi aux parents qui tiennent toujours la ficelle.
Nous sommes alors dans le cas de figure où, quel que soit l'âge de la personne qui souffre, c'est le parent qui décide pour son enfant quand bien même il a 40 ans (et que cela soit regrettable ou pas, là n'est pas le propos).
L'age n'a vraiment rien avoir avec tout ceci, si l'enfant (l'adulte) ne prends aucune décision "courante", comment imaginer qu'il puisse décider par lui-même de se soigner alors même qu'il est sous la coupe de parents qui lui répètent "c'est rien, tu exagères tes problèmes, c'est une question de volonté, on sait ce qui est bien pour toi, ..."
Un autre point important est que certains parents peuvent se mettre à penser que si les signes "bizarres" de leur enfant disparaissent, c'est que leur enfant va mieux... Oui, c'est une possibilité, l'autre étant qu'ils les réserve lorsqu'il est seul.


Pour résumer, on doit essayer de convaincre en premier, soit les parents, soit la personne qui souffre selon sa "position" sur la "ficelle" de l'apprentissage de sa personnalité.

Il est donc selon moi sans objet de se poser la question quant à savoir si "l'adulte enfantin" est une réalité du trouble borderline ou pas. Il n'en demeure pas moi que cette image existe, aussi bien dans la tête de certains malades que chez leur proches. Cette "querelle" philosophique est du domaine des thérapeutes et des philosophes.


Le point de vue de Michèle:
Je suis d'accord avec ce que vous écrivez, absolument, ma mère a effectivement retenu la ficelle et je suis donc restée sous sa coupe.
Difficile de reconnaître l'age où la personne peut se prendre en main totalement, moi je sais que je suis une grande enfant, même si je peux être "adulte" pendant un temps, je ne sais pas trop me gérer, je dépense de manière inconsidérée parfois, sans penser au lendemain, j'ai du mal à m'organiser, je suis très déstructurée, mon conjoint dit que je pars dans tous les sens, je peux changer brusquement d'activité sans raison apparente, j'ai un comportement d'adulte ET d'enfant, ça alterne quoi.
Pour arriver à la décision de me soigner, c'est parce que j'ai pris conscience que je commençais à devenir violente avec mes enfants et ça, je ne pouvais pas le supporter, alors j'en ai parlé avec la psy de mon enfant et elle m'a dit que je devais "faire un travail sur moi-même", voila. je n'étais pas encore arrivée à la conclusion que j'étais malade, c'est quelques semaines après, en cogitant, en me remémorant mon enfance, mon ado, que j'ai fini par me dire que je ne tournais peut être pas si rond que ça.
Je continue chaque jour à me remémorer des actes anormaux, et ça fait peur, et surtout je ne comprends pas que personne ne se soit alerté, car quand même il y avait des signes visibles, j'ai quelques fois insulté mes parents de rage, donné des coups de pieds dans le mur devant eux, à me faire mal...
Tout ce qu'ils faisaient, c'est se moquer de moi, rire, et ça finissait par me faire pleurer, mais franchement, ça n'était pas normal du tout !
J'attendais qu'on me prenne par la main et qu'on m'aide, comme un bébé, je crois que c'est ça,sans me poser trop de questions qui m'auraient dérangée.
En fait je pense qu'il ne faut pas attendre du malade qu'il se livre verbalement de manière constructive, car on n'en est pas capable je pense, il faut y aller droit au but "tu sais, tu as un problème, on va t'emmener consulter", c'est tout ce que j'aurais aimé, mais surtout pas des questions, car on ne sait jamais répondre, on a tendance à se défiler, il faut que l'initiative vienne du non malade, surtout quand le malade montre par des signes qu'il appelle à l'aide, comme c'était le cas pour moi pendant 2 ou 3 ans.


Donc si les parents doivent prendre la décision, certains  devraient surtout ouvrir les yeux ! Et puis je suis tombée sur votre site, et j'ai trouvé des ressemblances énormes...

Je crois que je n'ai pas eu à casser la ficelle car je subis nettement moins l'influence de ma mère, de plus en vieillissant elle va mieux (car elle avait aussi des problèmes psychologiques !) donc elle est plus ouverte, elle voit plus de choses, nous arrivons un peu plus à avoir des rapports normaux.
Ma mère, qui elle aussi avait des problèmes, était à la fois très sur-protectrice et très dure avec moi.
Je peux dire qu’effectivement, ma mère m'a complètement étouffée, elle décidait tout à ma place, elle était comme ça avec tout le monde d'ailleurs, même avec mon père.
Père que l'on peut qualifier de "père absent", il n'avait aucune autorité sur nous et ma mère le commandait et même le grondait comme un gamin devant nous, peut-être son caractère l'empêchait de faire quelque chose.
Non, le déclic est venu de mes enfants, je me suis rendue compte que j'allais les abîmer psychologiquement si je n’arrêtais pas.


Le "problème" est qu'en vieillissant ça s'arrange un peu, donc j'avais fini par croire que j'étais normale mais que mon caractère était un peu bizarre et voila tout. Avec l'age c'est moins critique, et surtout les mensonges qui s'étaient mis en place vers 20 ans sont devenus des réflexes, on n'a même plus l'impression de jouer un rôle, on est rentrés dans la peau de notre personnage, donc on a l'impression d’être normale, même si on souffre encore, si on est violent, angoissé, etc...
- Michèle -


Quelques textes:
Le borderline a de la chance


Seule dans la nuit pleurant, c'est vous qui décidez


L'adulte enfantin


Zeke Colère et yeux ouverts


Des émotions pour quoi faire ?


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Maladie mentale, signes alarmants


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Mise en garde:
Toutes les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre un trouble pour le moins "particulier" et déroutant.
Mais aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade.


maj 2020